Avec qui parler de BDSM ?

Oct 04
Avec qui parler de BDSM ? 04 Octobre 2021 Larry

Un des GRANDS problèmes du BDSM, comme pour tout sujet tabou (notamment sexuel), c'est de, tout simplement, pouvoir en parler...

C'est évidemment surtout important quand on ne s'est pas encore lancé, mais qu'on le voudrait. Même quand on est en couple (non BDSM), ce n'est pas facile du tout d'aborder le sujet, ça peut même être risqué.

On peut vouloir parler de BDSM pour plein de raisons : se renseigner, demander conseil, échanger des anecdotes, des fantasmes, des envies, se rassurer (qu'on est normal ou normale)...

Et trouver la ou les bonnes personnes, ça n'a RIEN de facile.

Quand j'étais jeune et que j'ai commencé à m'intéresser sérieusement au sujet (dans les années 1980), c'était quasiment IMPOSSIBLE de trouver des personnes avec qui en parler, surtout que je vivais dans un milieu conservateur où le sexe était particulièrement tabou... Et à cette époque, internet n'était pas vraiment accessible au grand public en France. (Je ne parlerai pas du Minitel, c'était pénible à utiliser, et CHER).

➜ Alors, à qui s'adresser ?

Entourage ?

Peu de gens ont la chance d'avoir un entourage direct (familial) qui soit réellement ouvert aux discussions sur le sexe, encore moins sur des sujets mal compris/tabous. C'est déjà assez dur pour l'homosexualité !

Idem pour les amis et amies : les stéréotypes sont si forts, qu'aborder le sujet peut mal se passer et mener à un sérieux rejet. Toutefois, les plus « jeunes » tendent à être un peu plus ouvert à en parler, mais la majorité a quand même d'énormes idées fausses sur le BDSM.

Médecins ?

Maintenant, je voudrais parler des médecins (en général), j'en avais un peu parlé dans un article précédent.

Perso, je ne compterais pas sur eux/elles : la grande majorité n'ont aucune idée de ce qu'est réellement le BDSM (au-delà des préjugés et autres idées fausses).

Même quand leur boulot est + spécialisé (sexologues, psy divers) et les amène à rencontrer des gens qui font du BDSM, une bonne partie garde des stéréotypes toxiques et fait du « kink-shaming », c'est à dire vous fait des reproches pour votre « perversion », les autres CROIENT comprendre de quoi il s'agit, mais sont en réalité bourrés d'idées fausses qui posent un sérieux problème...

Même les améliorations récentes ne suffisent pas à règler ce problème, il faudra BEAUCOUP de temps avant que les préjugés disparaissent (si ça arrive un jour).

Les Munchs et soirées ?

Voilà une bonne approche, malgré pas mal de soucis.

En admettant que vous arriviez à trouver un évènement accessible (pas évident vu l'offre ridicule).

Pour ce qui est des soirées, je pense que ce n'est pas vraiment un bon moyen : les gens sont là pour discuter, boire et dancer, éventuellement faire un peu de BDSM, mais ce n'est pas l'idéal pour parler si on débute et il est souvent difficile de trouver des gens ouverts à la discussion avec des inconnus (probablement pas si on est une fille, LOL).

Les Munchs permettent bien de rencontrer du monde, d'échanger et surtout de se rassurer en voyant que « tous ces gens-là sont normaux ».

Évidemment, un souci, c'est qu'on verra votre visage... Et si vous êtes timide, là, c'est dur.

Bon, après, il y a aussi pas mal de problèmes de gens ayant de mauvaises attitudes, de pensée unique et autres, mais dans l'ensemble, ça peut aider un peu. Mais ça ne sera pas une VRAIE solution de long terme, parce que les Munchs, ça n'est que quelques heures, une ou 2 fois par mois, si tant est que vous puissiez y aller : bref, c'est très limité !

Les forums (et internet) ?

Avec l'arrivée d'un internet accessible à tout le monde, les sites web sont devenus un VRAI moyen de communiquer sur tous les sujets, y compris ceux qui sont encore jugés tabous.

On peut trouver un MINIMUM moyen de communiquer sur les forums du site de communauté BDSM FetLife, pour donner un exemple. (Je n'insisterai pas sur le problème des trolls et trolles qui y rôdent.)

Dans le même ordre d'idées, on peut trouver d'autres types de groupes pour discuter, par exemple sur des forums plus généraux comme Reddit, sur des serveurs Discord, pour parler, faire du « chat », etc.

➜ Au final, je pense qu'internet est la meilleure solution, surtout si on est timide, pas près des évènements publics BDSM, ou tout simplement qu'on a peur de montrer son visage (ce qui reste un risque, encore de nos jours). Perso, ça m'aurait bien aidé, dans les années 1980.

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