BDSM et « BDSM » : les juristes face au BDSM

Janv 23
BDSM et « BDSM » : les juristes face au BDSM 23 Janvier 2022 Larry

➜ Il y a BDSM (la réalité) et « BDSM » (la fiction).

Si vous voulez voir un bon exemple du problème posé par la différence entre la perception du BDSM par opposition à sa réalité de tous les jours, le cas des juristes (au sens large) est un des plus troublants, et problèmatiques...

Je visionnais l'autre jour une vidéo sur YouTube, dans laquelle une étudiante en droit interviewait pusieurs professeurs, et divers juristes professionnels, sur le BDSM.

C'était intéressant, et quelque peu effrayant, car ces interviews illustraient vraiment un problème MAJEUR que je connais bien à cause de mes nombreuses recherches...

Ces gens-là parlaient du BDSM, mais n'avaient AUCUNE idée de ce que c'est en réalité !

Par exemple, je vous PARIE ce que vous voulez qu'aucune de ces personnes n'aurait répondu correctement à la question « le BDSM est-il répandu ? ». Si on leur avait dit que j'estime qu'en France 5 millions de personnes en font, ça les aurait sidérés, car ils/elles pensaient que c'est une petite minorité qui en fait...

Depuis que j'explore écrits et études en tout genre, j'ai été pas mal de fois confronté à cette réalité : BEAUCOUP TROP de gens qui ont des responsabilités, de l'influence, parlent de BDSM en long et en large, pontifient sur le sujet, écrivent des centaines de pages, BOURRÉES d'idées fausses (et pire), plus ou moins toxiques.

Évidemment, c'est particulièrement CRITIQUE dans le cas de la justice ! Autant, voire plus, que pour les médecins.

Je trouve que c'est un GROS problème, et j'ai du mal à comprendre comment ces gens-là osent parler d'un sujet sur lequel ils et elles n'ont CLAIREMENT aucunes compétences. En plus, évidemment, un bon nombre ont des jugements de valeur négatifs forts. Et tout ça a de VRAIES conséquences pour les gens qui sont confrontés à la justice, ainsi que pour toutes les personnes qui font, ou voudraient faire, du BDSM (avec des lois mal adaptées voire discriminatoires) !

Dans les interviews en question, c'était stupéfiant de voir à quel point leur ignorance était visible, transparente, en tout cas, pour quelqu'un comme moi, qui connait très bien le sujet...

Ho, aucun/aucune ne critiquait trop directement : les discours étaient plutôt du genre « tant que c'est entre personnes adultes consentantes... ». Vous savez, les choses qu'on dit quand en réalité, on est un peu mal à l'aise avec le sujet (ou pire), mais qu'on ne veut pas passer comme étant étroit d'esprit ou réactionnaire... Parce que le RESTE de leur discours (stéréotypes nous voilà) et leurs attitudes (gestuelle, ton un peu embarrassé, et autres), ne m'ont laissé aucun doute sur leurs vraies pensées...

Une autre interview sur le sujet de la soi-disant « hypersexualisation » de la société, dont je reparlerai dans un autre article, m'a confirmé les problèmes avec ces personnes.

Cette 2de interview montrait bien le VRAI problème : ce n'est pas QUE le BDSM, c'est bel et bien la sexualité en général qui pose problème !

Après, on se retrouve avec de GRANDS DISCOURS, qui pontifient à fond, sur la « dignité humaine », ceci, cela, MAIS écrits avec l'optique d'un BDSM qui n'est PAS la réalité... Et je n'insisterai pas sur l'hypocrisie d'autoriser des sports violents comme la boxe (qui est en général nettement plus dangereuse que le BDSM), tout en refusant le BDSM parce que ça touche à la sexualité !

Ça fait des années que je me plains des problèmes d'éducation sexuelle, en France notamment, voilà un parfait exemple des préjugés qu'on obtient de gens qui n'ont AUCUNES infos sur le sexe (à part les bases les plus basiques), ce qui a de terribles conséquences...

C'est pas gagné !

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