Études BDSM et n'importe quoi : la suite...

Janv 03
Études BDSM et n'importe quoi : la suite... 03 Janvier 2023 Larry

Premier article BDSM de l'année, LOL, et ce sera encore sur le n'importe quoi que je vois dans des textes sur le BDSM. Rien de nouveau là-dedans, pas vrai ? Si vous suivez un peu mes écrits, y compris sur les études, vous savez que ce genre de choses sont la norme...

Je relisais l'autre jour un article HORRIBLE et STUPIDE sur le BDSM qui était paru dans le magazine Slate, il y a pas mal de temps maintenant. Un article bien toxique, bourré de préjugés et de raisonnements hypocrites et spécieux. MIAM ! Dommage qu'ils aient -lâchement- supprimé les commentaires sous leurs articles, parce qu'à l'époque, cet article (et son précédent) s'était pris une volée de bois vert de la part des gens qui connaissent VRAIMENT le BDSM.

Franchement, ces derniers jours, je suis encore tombé sur PLEIN d'articles et d'études sur le BDSM qui m'ont fait pousser des WTF? Je vais en parler dans des articles de blog à venir. Certains ne sont même pas récents, mais évidemment, malgré ma quête incessante d'infos sur le BDSM, je ne trouve pas toujours les mots clés qui tombent sur certains articles « juteux » (LOL).

Et, comme toujours, je parle là de choses qui ne sont pas super ésotériques, mais généralement basiques, et que le plus minimal sens critique, le bon sens le plus courant, devraient montrer comme étant BIDONS ! Pas besoin d'être « expert » en BDSM, comme moi, pour comprendre le n'importe quoi de ces choses. N'importe qui, à condition d'utiliser son cerveau, devrait pouvoir en faire autant.

Prenons donc l'étude qui était référencée par cet horrible article, une étude sur le BDSM de 2002 (Demographics, sexual behaviour, family background and abuse experiences of practitioners of sadomasochistic sex: A review of recent research, http://dx.doi.org/10.1080/14681990220108018).

Cette CHOSE, contient de sérieux problèmes.

Le plus gros problème, c'est que les auteurs ont, comme TROP souvent, étudié des cas de gens faisant partie de clubs SM. combien de fois faudra-t-il que je répète que ces gens-là ne sont pas représentatifs ? C'est pourtant évident, et bien connu, et même en 2002, ils auraient dû le savoir !

Passons.

Ce que je veux surtout évoquer, ce sont leurs chiffres.

Et notez bien que ce genre de délires sont ensuite repris par d'autres études ou des articles, et considérés comme étant « vrai ». C'est un sérieux problème quand ils disent n'importe quoi, surtout quand c'est utilisé, comme c'était le cas ici, pour stigmatiser le BDSM.

Dans leur document, ils listent les pratiques faites par les participants/tes les plus fréquentes, avec le % pour chacune.

Ça ne vous surprendra probablement pas, si je vous dis que pour le BDSM, on trouve tout en haut de la liste le bondage (88,7%), la flagellation (82,8%) ou les menottes (74,7%).

Le souci, c'est quand on lit des choses du genre : marquage au fer (17,3%), ou couteaux/lames (13,4%).

Sérieusement ?

Plus de 17% font du marquage au fer rouge ? VRAIMENT ?

Ça ne les a pas fait réagir un chiffre aussi élevé et invraisemblable ?

Le fantasme de fer rouge est très répandu (perso, j'aimerais en faire), mais la pratique ? Il faut arrêter les délires ! Même s'ils ont interrogé des gens faisant partie de clubs BDSM et qui en font de façon assez intense, le marquage c'est une pratique risquée, et pas facile à réaliser. Il est évident que ce % est soit FAUX, soit un cas totalement hors norme, dû à une aberration statistique.

Franchement, une fois que vous avez vu le problème, et le clair manque d'esprit critique des chercheurs, comment pouvez-vous prendre au sérieux le reste de leur étude ? Moi, je ne peux pas les prendre au sérieux.

Je n'en reviens pas de lire des trucs comme ça...

GRRR.

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