Première main, deuxième main, troisième main... Le problème des infos BDSM

Juin 28
Première main, deuxième main, troisième main... Le problème des infos BDSM 28 Juin 2020 Larry

En parcourant un fil de discussion des forums Doctissimo (que nous déconseillons vraiment, surtout après avoir lu les contributions du fil en question), nous sommes retombés sur des (énième) discussions sur les pratiques BDSM dont les philosophies du BDSM (SSC, RACK, et autres).

Cette lecture nous a rappelé un des problèmes majeurs du BDSM : la plupart des personnes qui commentent n'ont aucune idée de ce dont on parle, n'ont jamais lu la source du sujet, et basent leurs arguments sur des infos de seconde, troisième -ou plus- main.

C'est un « léger » problème quand on parle de textes du genre SSC, surtout que comme nous l'avons souligné dans notre article sur les philosophies du BDSM, la presque totalité des personnes qui en discutent disent des choses qui sont totalement différentes, parfois opposées, à l'intention originelle de l'auteur !

Bon, nous savons que ce problème n'est pas spécifique au BDSM, il est évident qu'il est impossible de lire ou étudier les sources de tout, même juste des sujets qui nous concernent directement, parce qu'il y a trop d'informations. L'époque où il était possible (soi-disant) d'avoir acquis la totalité des connaissances humaines est bien loin derrière nous. Si nous ne prenons que l'informatique (domaine de l'auteur), il est impossible de suivre tout ce qui se passe, les recherches vont si vite, il y a tellement de contributions, même en se restreignant à un sous-domaine, c'est mission impossible...

Le BDSM étant le parent pauvre des études sur la sexualité, la quantité de documents existants reste gérable, si on a le temps, mais soyons réalistes : la majorité des gens n'auront pas envie, ni besoin, de lire tout ça...

Par contre, pour les quelques grandes idées qu'on trouve un peu partout, ça reste un problème que les infos propagées, qui sont à peu près toujours déformées, parfois énormément, l'emportent sur la source !

Quand on voit ce qui se dit sur le SSC notamment, il y a de quoi sursauter. D'ailleurs, ce n'est pas par hasard que son créateur a dénoncé ces dérives et même suggéré d'abandonner le concept...

Quand à résoudre le problème, ce n'est pas gagné : vu la quantité phénomènale de mythes et  préjugés toxiques et sans nuances que nous rencontrons dans le BDSM, il n'est pas facile d'encourager l'esprit critique et le simple bon sens ou de défendre la vérité...

Les articles d'introduction au BDSM font-ils plus de mal que de bien ?

Mai 20
Les articles d'introduction au BDSM font-ils plus de mal que de bien ? 20 Mai 2020 Larry

Voilà maintenant plus de 3 ans que nous avons créé notre site sur le BDSM.

En 3 ans, nous avons eu le temps de lire beaucoup de documents, de commentaires sur les forums et autres. Comme nous l'avons déjà écrit à plusieurs reprises, le niveau des études est généralement faible, et ce sont des écrits produits par des pros ! Les articles et commentaires sont le plus souvent bourrés de problèmes, de préjugés et même parfois d'erreur flagrantes.

Un type de document en particulier a attiré notre attention : les introductions au BDSM.

Nous avons trouvé des études qui commencent par une présentation du BDSM qui est tout à fait correcte, même si parfois on y trouve des raccourcis malheureux. Mais d'autres (que nous ne citerons pas, LOL) contiennent de sérieux délires dès le départ. Bon, nous pouvons le pardonner (dans ue certaine mesure) quand le document est écrit par des gens qui n'utilisent le BDSM que comme support ou illustration, pas comme sujet d'étude.

Par contre, la très grande majorité des articles d'introduction au BDSM que nous avons trouvés ont de sérieux problèmes. La plupart ont de bonnes intentions, bien sûr. Certains sont des articles visiblement écrits « rapido » par des journalistes en mal de copie (typiquement pour des magazines féminins ou masculins), le niveau s'en ressent évidemment mais nous n'espérions pas de miracle, ce ne sont pas des références. Le plus inquiétant, et problématique, est quand ces écrits sont présentés comme sérieux, comme écrits par des gens ayant des connaissance sur le sujet ou au moins en sexualité. Nous avons ainsi trouvé des textes écrits par des étudiant-e-s en sexologie qui contenaient des -grosses- erreurs, c'est embarrassant : eux n'ont pas les excuses des journalistes dont ce n'est pas le métier...

➜ Nous nous posons la question : est-ce que tous ces textes qui veulent présenter le BDSM au grand public, le démythifier, ne sont pas, au final, plus toxiques que bénéfiques ?

L'avantage -relatif- de ces articles est la propagation de nombreux articles aide à renforcer l'idée que le BDSM n'est pas si marginal, et n'est pas une maladie mentale.

Mais, la propagation de mythes, stéréotypes, préjugés et parfois d'erreurs est un problème sérieux. Comment peut-on distinguer le vrai du faux si on débute ?

Le pire est évidemment quand on parle de documents ayant une « aura » (les encyclopédies ou Wikipedia). Le cas de Wikipedia français est particulièrement critique : les articles en français présentent une vision totalement bizarre et biaisée du BDSM, rien à voir avec la réalité, c'est surprenant. Mais si vous ne connaissez pas déjà le BDSM, comment pourrez-vous détecter le problème ? Après tout, il n'y a pas de référence reconnue sur laquelle se rabattre...

Nous tendons à penser que ces articles font, généralement, plus de mal que de bien.

BDSM : attention aux différences d'attentes

Mai 14
BDSM : attention aux différences d'attentes 14 Mai 2020 Larry

Cet article fait suite à notre article « Il ne faut pas donner les mêmes conseils aux débutant-e-s et aux habitué-e-s ! ».

Cette fois, nous voulons parler d'un autre problème que nous avons vu lors de Munchs (et de soirées) : la différence de perception et d'attente, parfois très importante, entre les personnes.

Pour illustrer notre propos, voici une anecdote réelle dont nous avons été témoins, lors d'un Munch.

Parmi les nouveaux arrivants au Munch se trouvait un homme (la 40aine), complet débutant en BDSM, mais qui pensait être attiré par le côté « soumission » à une maîtresse. Et comme vous le savez certainement, il est difficile de trouver quelqu'un, surtout quand on débute. Justement, par un rare coup de chance, une maîtresse qui était présente au Munch lui a proposé de faire un essai et lui a donné des ordres à suivre.

Le problème, c'est qu'elle n'avait pas vraiment expliqué ce qu'elle attendait d'un soumis, elle a directement donné des instructions à suivre. Bien sûr, ça partait d'un bon sentiment ! Mais le débutant, lui, en était encore à un stade très superficiel : il n'avait pas le recul (et les fantasmes) nécessaires pour bien comprendre comment il était supposé agir.

Au final, la maîtresse, déçue, n'a pas prolongé l'essai, et nous l'avons entendue se plaindre (assez vigoureusement) du résultat décevant de son point de vue.

De notre point de vue, quelle que soit sa bonne volonté, elle aurait dû penser que tout le monde n'est pas à fond, comme elle, dans le BDSM. Et les attentes qui sont pour elles des évidences, ne le sont pas toujours (et même rarement) pour des personnes qui débutent complètement... Même quand on parle de gens qui ont déjà des notions, on n'a pas forcément non plus les mêmes conceptions...

Une autre anecdote s'est déroulée lors d'une grande soirée BDSM. Nous avons été témoins du comportement de femmes dominantes qui « jouaient » avec des homme soumis présents dans la soirée (autrement dit, ces personnes ne se connaissaient pas déjà). Nous avons été choqués du comportement de plusieurs d'entre elles. Elles ne tenaient aucun compte du contexte et des attentes peut-être bien différentes des personnes autour : elles étaient très agressives et même désagréables (à la limite de l'abus), pour ne pas dire plus. Ce genre de chose est OK si c'est pratiqué avec des gens qu'on connait, et qui attendent ce comportement. Mais avec de complets inconnus ? Et en plus, peut-être des novices ? Où est la communication là-dedans ?

Au moins, sur les sites de rencontres BDSM, les gens discutent (enfin, en principe !) de leurs conceptions, pratiques, goûts et attentes, histoire de minimiser les surprises et malentendus.

Quand on est en réel, il faut faire attention à ne pas négliger cette étape, ça pourra éviter des catastrophes, le cas échéant...

Certaines personnes devraient VRAIMENT apprendre à lire avant de critiquer !

Mai 10
Certaines personnes devraient VRAIMENT apprendre à lire avant de critiquer ! 10 Mai 2020 Larry

Quand on gère, comme nous, un site d'informations sur le BDSM, vous vous en doutez bien, il faut s'attendre à parfois recevoir des messages ... bizarres.

Et ça ne manque pas, croyez-nous !

➜ Sur les 6 derniers mois, environ 80% des messages étaient de ce type ! (Oui, vraiment !)

Par exemple, des demandes impératives du type « je veux une maîtresse ». Oui comme ça, une seule ligne, pas d'explication, pas de bonjour, pas de SVP, pas de merci. Juste une ligne. Et envoyée à répétition en plus ! Ou encore des messages (multiples) demandant si le site est payant... Mmmh, vous ne voyez pas que ce n'est pas le cas ? Vous avez la page juste sous les yeux !

Bon, nous passerons sur les (très rares, heureusement) tentatives de spam ou d'escroquerie.

Mais le plus embarrassant, c'est quand nous recevons des messages agressifs sur un sujet (par exemple « la bonne soumise », les mots d'arrêt, ou les dominants qui disent à une soumise inconnue « appelle-moi maître », ou encore les majuscules  de « politesse » du style « V/vous ») et qui contiennent des arguments qui prouvent que la personne ne sait manifestement pas lire ! Parce que ce qu'il (ou elle) critique vertement n'est pas du tout ce que nous avons écrit !

Haaa, la mauvaise foi et les extrémismes ! C'est toujours le même problème : ce genre de personnes à idées fixes (et étroites) lit tout à travers un filtre déformant, et on obtient des situations complétement absurdes avec des accusations sorties de nulle part.

Ambiance !

Soupir...

Le surprenant refus de communication dans le BDSM en France (Île-de-France)

Avr 30
Le surprenant refus de communication dans le BDSM en France (Île-de-France) 30 Avril 2020 Larry

[Cet article est une reprise d'un ancien post que j'avais fait sur le site BDSM FetLife. Je le reprends ici pour avoir plus de visibilité car les écrits sur FetLife ont peu de succès.]

Encore une fois ! C'est toujours le même problème : un manque effarant de communication dans le « milieu » du BDSM.

Pour être clair, je parle ici des activités et évènements publics (soirées, Munchs, ateliers Shibari, etc.), pas des soirées privées et autres qui ont des raisons de rester discrètes.

Je cherchais des infos sur un Munch (réunion BDSM publique), où je ne suis pas encore allé, en région parisienne, et comme d'habitude, les infos fournies sont minimales. La communication est pathétique : rien n'est expliqué : ni le lieu, ni comment se passe la soirée, RIEN. La « description » de l'évènement est tellement banale et superficielle, elle n'apporte rien.

➜ Le problème est que ce n'est pas un cas isolé, c'est la norme.

Et si quelqu'un comme moi, qui est expérimenté en BDSM, n'a pas peur du sujet, et qui connaît pas mal de choses sur ce « milieu » trouve ça ennuyeux et pénible, qu'est-ce que ça peut être pour les personnes qui débutent le BDSM ou qui veulent explorer un peu les Munchs et soirées (pour ceux et celles qui connaissent déjà le BDSM).

Je peux -à la rigueur- comprendre quand les organisateurs/organisatrices sont des amateurs, qui débutent, etc. Mais quand on parle d'associations bien établies, ou -pire- d'entités commerciales, je pose la question : POURQUOI est-il si DUR de donner des infos ? Ils ne veulent pas que les gens viennent à leurs évènements ?

Comment expliquer qu'il faille se tourner vers internet pour trouver (difficilement) un blog de quelqu'un qui s'est rendu précèdemment à un évènement et qui décrit son expérience ? Sinon, il faut demander lors de Munchs, mais comment faire si on débute et qu'on n'a pas l'habitude d'aller à des Munchs ? Et puis on ne tombe pas toujours sur des gens ayant des infos sur cet évènement particulier.

Avez-vous regardé les pages des sites de soirées en IDF ? Cherchez le « dress code », voire les tarifs, et dites-moi ce que vous trouvez... Comment, vous n'avez pas trouvé ? Ou bien c'est pas clair ? Je suis surpris... (ironie). Et ne parlons pas de l'élitisme fréquent ou des formules ambigües (et stigmatisantes) du genre « homme de talent », ou, pour les femmes, « très élégantes » (ne demandez pas ce qu'on veut vraiment dire par là).

J'ai personnellement dû expliquer à des gens comment aller aux Munchs d'une association en IDF, parce que sur leur site ce n'est pas détaillé, et vu le sujet, c'est délicat de poser la question à un serveur ou une serveuse... On voit parfois des personnes poser la question sur les forums de FetLife, du genre : « je suis allé à la réunion hier soir, mais j'ai pas trouvé l'endroit » (parce que c'est pas facile du tout à trouver). J'avais même proposé d'ajouter sur leur site un texte qui expliquait tout ça en détails, presque 3 ans plus tard, RIEN n'a été changé, le site n'a pas évolué d'un pouce ! Pathétique !

Saviez-vous que pour certains évènements, il n'est pas possible de payer sur place par carte bancaire ? Liquide uniquement ! Comment, vous n'avez pas amené assez d'argent ? Dommage ! Plus qu'à faire un saut au distributeur le plus proche... Ça leur ferait mal de le marquer sur le site ?

Comme je suis gentil, je passerai rapidement sur le fait que TOUS ces sites de soirées, clubs et autres, sont mal faits et difficiles à naviguer, certaines pages sont presque impossibles à atteindre ou clairement obsolètes. Ou bien les infos sont dispersées entre Facebook, un blog, un site web non maintenu (quand il fonctionne encore).

Ha, et puis si vous voulez leur écrire, pour avoir des précisions, bon courage ! Parce que tous/toutes n'ont pas compris comment marchent les emails visiblement. Et je ne parlerai pas du fait que -pour certains évènements- si vous posez une question indiquant que vous êtes un homme seul : vous serez totalement ignoré (jolie mentalité, j'irai dépenser mon argent ailleurs, et croyez-moi : je saurai m'en souvenir et ne vous ferai pas de la pub).

➜ C'est à croire que tous ces gens-là veulent que le BDSM reste vraiment confidentiel, réservé aux initié-e-s.

Quand je pense à l'insistance (parfois lourde) sur les forums, ou lors des Muchs, sur l'idée que « dans le BDSM, la communication c'est important », je ricane ! L'ironie est vraiment frappante et l'hypocrisie consternante.

Pourtant ce n'est pas difficile de communiquer : mettre quelques photos des lieux (regardez cet exemple de présentation d'un club), indiquer clairement les tarifs, une explication claire du dress code et un p'tit article décrivant en détails comment se passe une soirée (y compris l'accueil, pour les nouveaux/nouvelles) n'est pas un effort démesuré. C'est l'affaire de 2 ou 3 heures de travail (dont 95% du temps pour la description des soirées).

Hé bien, je vous mets au défi : montrez-moi un site (en IDF), organisant des évènements, qui présente clairement tous ces différents points...

Bon courage !

FetLife français : le désert...

Avr 29
FetLife français : le désert... 29 Avril 2020 Larry

Les groupes (forums) français du site BDSM FetLife sont devenus un vrai désert !

Depuis des années maintenant nous parlons des problèmes de FetLife : mauvaise ambiance, trollisme effarant, agressions, comportements odieux en tout genre, et bien entendu, le manque total d'intervention des admins du site quand on leur signale un problème...

Ces dernières années les problèmes ont fortement empiré, et plusieurs des groupes principaux ont été récupérés par des troll-e-s qui ont achevé de les ruiner.

La majorité des participant-e-s (dont l'auteur) en sont partis et il y reste en majorité des troll-e-s et des nouveaux et nouvelles venu-e-s qui n'ont pas encore compris le problème...

Avec le confinement forcé dû au coronavirus, on pourrait penser que l'activité aurait fait un (re-)bond. Hé bien, pas du tout !

Ces dernières semaines, nous avons vu plusieurs fois des jours entiers passer sans aucun « post » ou simple commentaire. Nous avons constaté des périodes de silence de 5 et 7 jours ! Sur des groupes ayant des milliers d'inscrit-e-s (8 700 et 3 700 pour 2 des plus gros)...

5 et 7 jours sans aucune activité !

Voilà une triste confirmation que ces groupes ont été détruits par les troll-e-s.