Critique livre « SM 101 : a realistic introduction » : son intérêt historique

Mars 23
Critique livre « SM 101 : a realistic introduction » : son intérêt historique 23 Mars 2024 Larry

J'ai récemment recommencé à lire le livre « SM 101 : a realistic introduction » par Jay Wiseman.

C'est un livre assez ancien maintenant (1996), le premier à parler ouvertement des techniques dans le SM (ou BDSM comme on dit maintenant).

J'en avais déjà lu des parties, mais pas la totalité.

Je vais voir si j'arrive à en tirer une critique. C'est un ouvrage qui est LONG, ça rend + difficile les choses, en plus il est imprimé serré, presque sans marges, ça rend pénible de l'annoter.

Enfin, on verra.

En attendant, je voulais parler du début du livre, le témoignage des premières expériences BDSM de Wiseman.

C'est super intéressant à lire !

C'est HALLUCINANT de voir à quel point ce gars-là a pu avoir de la chance à ses débuts. Dans ses premières relations, qui avaient accepté de faire du Bondage, ce qui n'avait RIEN d'évident à l'époque. Le goût pour le Bondage, c'est très répandu, mais oser se l'avouer ou s'y mettre, c'est aure chose. Et puis quand même, tomber 3 FOIS de suite sur des femmes qui sont intéressées...

Mais la chose qui est importante, c'est de lire sa description des clubs SM aux USA.

Ça fait des années que j'explique qu'en France les clubs (et la « communauté ») ne ressemblent EN RIEN à ce qui existe aux USA (même s'il faut nuancer, là-bas aussi il y a plein de variations et de problèmes). Là, vous en avez une parfaite illustration.

Franchement, sa description du premier club SM où il est allé (dans les années 1970) a de quoi vous stupéfier...

Si les choses se passaient ne serait-ce qu'à moitié comme ça en France, ça serait une révolution, et vraiment positif.

Enfin, lire tout ça explique beaucoup de choses. C'est à cause de ce type d'expériences qu'on a ensuite toutes ces insistances des auteurs comme lui, sur les « clubs » ou la « communauté ». Forcément ! Ça s'est bien passé pour lui, et il ne voit pas que ça n'est pas pareil ailleurs (y compris à plein d'endroits aux USA).

Sinon, même si je suis loin de l'avoir fini, j'ai déjà vu pas mal de problèmes dans ce livre, et pas juste à cause de son ancienneté... Mais je ne crois pas que j'écrirai un article dessus demain. Ça reste quand même un ouvrage majeur ne serait-ce que pour son témoignage de son époque (pour là où vivait l'auteur).

À suivre.

Critique livre : « l'art de se soumettre »

Mars 12
Critique livre : « l'art de se soumettre » 12 Mars 2024 Larry

Je voulais publier plus de critiques de livres sur le BDSM.

J'ai récemment publié un article (relativement bref) sur un petit bouquin « Pervers et Safe ».

Et hier, j'ai -enfin- publié ma critique d'un livre assez connu « l'art de se soumettre ».

(J'ai déjà commencé à travailler sur l'autre volume, son pendant : « l'art de dominer ».)

Ce livre est un classique, souvent présenté comme un des livres « à lire » pour s'informer sur le BDSM.

Ça fait des années que je voulais le lire (ainsi que l'autre pour la Domination), mais je ne m'y étais jamais mis. Enfin, lors du Fetish Week en 2023, je les avais trouvés et les avais finalement achetés, dans leur version française donc.

Je n'avais pas vraiment réalisé à quel point ces livres sont vieux (2001 et 2003). J'avais imaginé qu'il y aurait des rééditions, mises à jour pour reflêter les évolutions du BDSM. Mais en fait, non, bizarrement (l'âge des auteures, une a 80 ans, y est peut-être pour quelque chose).

Je viens donc de publier ma critique de « l'art de se soumettre ».

Franchement, ça a été une déception. Même si je tiens compte du problème qu'il a été publié il y a 23 ans...

Je m'y attendais un peu, mais quand même.

Il était (comme toujours) trop américano-centrique, mais surtout trop orienté vers une vision (fausse) que « BDSM = communauté ». C'est déjà exagéré de dire ça aux USA, mais en France, ça n'a carrément pas de sens.

Ma copie est bourrée de surlignages vert (bien) et rouge (problème) et de commentaires...

Pour ma critique, je pense qu'il faudra que je prenne plus de recul à l'avenir : je suis trop entré dans les détails. J'ai expliqué les + et - par chapitre, c'était probablement trop. Comme c'est un classique, j'ai voulu pas mal détailler, mais ça n'était pas nécessaire. Et puis je n'ai pas inclu de citations (sauf UNE), c'était trop pénible de les saisir manuellement. D'un autre côté, sans donner pas mal de détails, ma critique aurait pu être résumée en quelques pages. Il faudra que je voie comment trouver un juste milieu.

Enfin, il y a une chose sur laquelle je veux revenir, c'est cette histoire de Bondage.

Dans le livre, les traducteurs ont ajouté, dans les défintions, que le Bondage a pour origine le Shibari (bondage japonais). Il est évident que c'est faux, et une erreur monumentale.

Mais, ce que je ne comprends pas, c'est que cette stupidité, je l'ai déjà vue ailleurs, plusieurs fois. Et je ne comprends PAS quelle en est la source ?

Est-ce que c'est ce livre (dans sa VF) qui a propagé cette croyance ridicule ? Est-ce que ça vient d'ailleurs ?

Je me pose des questions.

Ce qui est surprenant, c'est que c'est FACILE de montrer que cette « origine » est fausse, alors pourquoi cette insistance par divers auteurs ? C'est embarrassant : on ne parle pas d'un sujet ésotérique ou rare ou peu pratiqué ou autre, le Bondage est une activité majeure et très connue...

Enfin, en tout cas, je vais continuer à travailler sur l'autre volume, qui lui aussi contient de jolie perles, LOL, certaines sont pires que celles de ce volume...

J'espère publier un article dessus avant la fin du mois.

À suivre.

RADICALE ... ment !

Mai 16
RADICALE ... ment ! 16 Mai 2021 Larry

Au cours de mes recherches d'infos sur le BDSM (et autres), je suis tombé sur plein d'articles, de forums, d'écrits divers, dont des études supposées sérieuses (LOL), et une GRAND nombre était plein de n'importe quoi, j'en ai déjà parlé ailleurs...

Préjugés, mythes, stéréotypes et autres remarques blessantes, voire diffamatoires sont partout. Nous en avons déjà parlé...

Mais, sur certains sites ou communautés internet, c'est carrément poussé à des extrêmes affolants (et perturbants) !

Pour tout vous dire, j'ai depuis un bon moment en préparation un article intitulé « Les ennemi-e-s du BDSM » qui fait un résumé des pires attitudes et arguments (odieux/spécieux) que j'ai rencontrés. J'ai du mal à le finir, car le sujet est perturbant : croyez-moi, passer des heures à lire des pages et pages de délires, d'insultes, de diffamations, bref odieusement toxiques envers les gens comme moi (enfin, surtout les hommes, évidemment), c'est mentalement très pénible. Enfin, il faudra bien un jour que je trouve le courage de le finir.

Le problème...

Il y a quelques jours, je suis à nouveau tombé sur un site qui contenait des écrits virulents, violemment anti-BDSM (et surtout, implicitement ou explicitement, anti-hommes). Ça m'a rappelé des écrits que j'avais lus avant, et après enquête, j'ai retrouvé divers trucs intéressants.

TOUT y passe ! C'est AFFOLANT ! Un sexisme dément (envers hommes et femmes), l'hypocrisie la plus abjecte, les procès d'intentions, la confusion réalité/fiction (prennent des écrits contenant clairement des délires/fantaisies au sérieux), les mythes et stéréotypes pris au sérieux, un manque TOTAL d'honnêteté intellectuelle et d'esprit critique, sélection biaisées des faits pour les montrer sous un jour qui les arrange, des raisonnements tendancieux et fallacieux (« hommes de paille » et autres sophismes), souvent des inventions totales (sorties d'on ne sait où), et de constantes attaques absurdes contre quelque chose qui n'existe PAS, parce qu'elle déforment TOUT, même la chose la plus anodine pour y chercher des raisons de crier à l'abus et au scandale ! Comment peut-on être d'aussi mauvaise foi, avoir une si mauvaise attitude, et avoir autant de haine ? C'est vraiment perturbant. Passons sur le fait qu'elles ignorent que le BDSM est très répandu et généralement pratiqué de façon peu intense, etc. La réalité n'intéresse pas ces gens-là !

Ce qui est affolant, c'est qu'elles utilisent tous les sophismes possibles, tout en accusant -injustement- les gens qui font du BDSM d'utiliser ces procédés !

Sérieusement, il faut avoir lu leurs élucubrations pour y croire !

Pour chacun de leurs « articles » (avec des commentaires qui en rajoutent une couche) toxiques et tendancieux (pour ne pas dire plus), il me faudrait des pages entières pour démonter leurs délires et élucubrations. Et c'est bien là le problème avec ces gens-là (extrémistes de tout poil) : il est très facile de dire, d'affirmer, n'importe quoi, ça ne demande aucun effort, alors que lutter contre ces mensonges est difficile et demande beaucoup de temps et d'efforts : c'est une lutte perdue d'avance !

Le délire

La rubrique du site sur lequel j'étais tombé est nommée « AntiKink ». Pas la peine d'en dire beaucoup plus, la couleur est annoncée : on voit direct de quoi il s'agit.

J'ai ensuite retrouvé un forum de Reddit qui a probablement été créé par les mêmes personnes (l'article de présentation est identique !).

  • https://ovarit.com/o/AntiKink/hot
  • https://www.reddit.com/r/antikink : même type de délires et de personnes

Voici l'introduction de leur forum :

This community is for the analysis of BDSM, fetish and other sex practices which cause harm to the participants, especially from a feminist perspective.

Many of these practices coincide with or evolve into abuse.

Rules:

  • No Kink Apologia
  • Be Respectful
  • Engage in Good Faith

Sérieusement ? Elles commencent direct par dire que le BDSM est abusif (attendez la suite, c'est pire), et surtout, elles interdisent la contradiction ! Leur « no kink apologia » est là pour ça, en réalité, elles ne veulent pas qu'on vienne pointer du doigt leurs délires et mensonges.

Vous aurez probablement compris qu'on a affaire à un site de « féministes radicales », principalement fréquenté par des femmes (c'est pour ça que j'utilise « elles »). Les radicales américaines notamment sont des extrémistes extrêmement virulentes.

Il suffit de lire la présentation du site lui-même, pour voir le problème :

Ovarit is a project committed to women’s liberation that provides a platform for women-centered communities.

Women have the right to discuss issues which affect us. Public discourse now largely takes place online, but online conversation platforms are increasingly restricting the bounds of “permissible” speech and banning, silencing, and otherwise deplatforming women who want to talk about women’s rights and women’s issues on our own terms.

Vraiment ? Les « femmes » sont privées de la parole sur internet ? Hello ? De quoi on parle ici ? C'est si clairement faux qu'il est inutile d'essayer de le montrer.

Voici la présentation détaillée de leur forum, on croit rêver ! C'est là qu'on voit vraiment pointer l'hypocrisie totale de ces personnes...

  • https://ovarit.com/o/AntiKink/796/read-first

This space exists for users to share their views, information and experiences about BDSM from a critical perspective.

It was created especially to dissect why it is that some people seek out relationships that are centered around sadomasochism.

People may come here to learn and understand how damaging these relationships become, and how to fight back against this further creeping into polite society and law.

Kink apologia is not allowed here. BDSM is abuse, which many of our members have suffered from.

Be respectful while engaging in discussions. If you find yourself becoming angry or disturbed while in a conversation, take a moment to step back from it and reflect on what you are feeling until you can return calmly (or choose not to).

Good faith discussion is expected. This means not intentionally misleading people. In other words, be honest and genuine in your contribution.

Il me faudrait plus d'une page pour pointer du doigt tout ce qui est faux et hypocrite ici.

Mais le pire, probablement c'est :

BDSM is abuse, which many of our members have suffered from.

Vous notez qu'elles disent que le BDSM (dans sa totalité) est abusif... N'importe quoi ! C'est si clairement faux, c'est consternant... Et c'est un leitmotiv de toutes leurs discussions...

Et elles ont le culot de demander une discussion respectueuse et d'être honnêtes et sincères ?? Attendez de lire leurs délires, vous verrez, moi j'appelle pas ça de l'honnêteté et encore moins de la sincérité ! Elles se moquent du monde. Vous me direz, on devait s'y attendre de la part d'extrémistes.

Un exemple

Mais rien ne vaut un bon exemple, pas vrai ?

Parmi leurs derniers délires, j'ai trouvé cette perle, sur leur forum chez Reddit.

  • https://www.reddit.com/r/antikink/comments/ncow9q/the_repercussions_of_children_having_unfettered/

En résumé, il s'agit d'une référence à une affaire dramatique qui s'est produite début 2021 : une fille de 10 ans est morte en Italie après avoir essayé le stupide défi du « jeu du foulard ». Si vous ne savez pas de quoi il s'agit : ça consiste à s'étrangler avec un foulard (ou autre) et évidemment, c'est super dangereux, tous les ans il y a des morts chez les enfants à cause de ce « jeu » qui tourne mal.

Ce « défi » stupide n'a RIEN de nouveau, j'en entends régulièrement parler en France, et d'après des articles que j'ai lu sur son existence, on peut au minimum remonter aux années 1930 pour les premiers témoignages.

MAIS, dans le Tweet d'origine, elles écrivent que la fille est morte en participant à un défi BDSM ! Quand au titre de l'article sur Reddit, il parle de « répercussions de l'accès sans restrictions au porno par les enfants ». HEIN ?

De quoi elles parlent ?

Vosu pouvez faire des recherches : sur les nombreux articles parlant de ce drame (et des drames similaires), pas un seul ne parle de BDSM ou de porno ! Ce sont des stupides « défis » que se lancent les enfants, qui sont bien connus malheureusement, et qui existaient avant internet (et le porno facile d'accès) et avant que le BDSM soit discuté en public ! Ce n'est pas parce que ce genre de choses sont aussi faites dans des vidéos porno et dans le BDSM que ça veut dire qu'il y a un rapport entre les deux.

Ici, on a un parfait exemple des méthodes des extrémistes : elles forcent leur vision sur tout, filtrent à travers leurs préjugés et veulent à tout prix trouver une relation avec les sujets qui les font réagir (ici : porno et BDSM, évidemment). C'est consternant, car ici, il est CLAIR qu'il n'y avait pas de BDSM, ni de près ni de loin !

Et croyez-moi, ce n'est qu'un exemple, leurs forums sont bourrés de trucs délirants et choquants...

Conclusion

Je reparlerai de ce genre de problèmes dans mon article sur les ennemi-e-s du BDSM.

Mais ici, vous avez un bon avant-goût des soucis qu'on rencontre dans ces communautés toxiques et hypocrites... C'est pas beau à voir.

« Pervers ! » : le POIDS des mots (#2)

Mai 09
« Pervers ! » : le POIDS des mots (#2) 09 Mai 2021 Larry

Les mots ça compte, et ça peut faire beaucoup de mal, directement, et indirectement.

Nous avions déjà abordé le sujet dans une précédente entrée de notre blog.

« Pervers ! »

Si vous avez lu des articles, et surtout des forums, où le sujet du BDSM est abordé, vous avez certainement constaté que les préjugés, mythes, stéréotypes et autres remarques blessantes, ne manquent pas. Dans certains sites, c'est carrément poussé à un degré affolant ! Nous en avons déjà souvent parlé...

Parmi les accusations les plus fréquentes, on trouve évidemment la notion de « perversion », généralement exprimée sous la forme de « pervers ! ».

Plus les gens sont ignorants, plus ils sont agressifs sur ces sujets. Et malheureusement, l'association « BDSM = perversion » est un de celles qui font le plus de mal !

Nous pouvons remercier les élucubrations des psychiatres et psychanalystes du 19e siècle (et d'une bonne partie du 20e) pour ça : ce sont eux qui ont placé dans un contexte de médicalisation (« maladie mentale ») des pratiques déjà mal comprises, et souvent mises à mal par le conservatisme sexuel de cette époque. Ce qui a énormément contribué à la stigmatisation de ces pratiques, alors qu'elles étaient (et sont encore) très répandues ! Et les conséquences s'en font encore sentir fortement de nos jours.

De nos jours, on ne parle -en principe- plus de perversions, mais de paraphilies (le terme ayant été jugé moins négatif). Ce qui ne change malheureusement RIEN pour la plupart des personnes dans le grand public, qui sont bien loin de ce genre de nuances. Mais le plus surprenant, c'est la persistance de ces concepts dépassés (sans parler du fait que BDSM et fétichisme ont maintenant été supprimés des paraphilies) dans des écrits de gens qui parlent avec dogmatisme, et parfois font partie du milieu médical ! C'est choquant (mais pas vraiment suprenant, il est difficile de changer les idées reçues). Nous avons récemment lus plusieurs articles qui avaient une mauvaise attitude et qui attaquaient brutalement le BDSM avec ce genre de conceptions d'un autre âge.

Un des soucis majeurs est que le mot « perversion », dans ce contexte, est devenu très toxique, et très stigmatisant ! Il permet de faire une association rapide et facile (qui ne demande pas de trop réfléchir) entre le BDSM et des activités jugées a priori comme « malsaines ». Peut importe que le nombre de gens qui les pratiquent soit énorme et que RIEN là-dedans ne soit en réalité « malsain ».

Le POIDS des mots

Oui, les mots, surtout quand ils sont utilisés de façon systématique (au niveau de la société entière), ça blesse à titre personnel et ça stigmatise du point de vue social, rendant souvent difficile voire impossible de parler de ses envies/soucis de peur de rejet (ou pire) et au final, de vivre sa vie comme on l'entend.

Nous trouvons encore trop souvent des articles qui pontifient à fond sur le sujet, en parlant de concepts psychiatriques et psychanalytiques clairement mal compris (ou pas du tout compris) et de toute façon totalement dépassés. L'ennui, c'est que la majorité des gens ne savent pas que ce ne sont que des élucubrations ! Donc, ça porte préjudice aux personnes qui font du BDSM ou qui voudraient en faire !

Encore de nos jours, alors que ces pratiques ont clairement, explicitement, été reconnues comme n'étant pas un problème, et certainement pas une « maladie mentale », on trouve des « psy » qui réagissent mal au sujet, par exemple en exigeant que le patient ou la patiente soit d'abord « guéri-e » avant de continuer leur traitement... Guéri de quoi ? C'est choquant !

Si même des supposés « pros » gardent encore des préjugés aussi absurdes, qu'espèrer du reste de la population ? Voilà comment on transforme de pratiques relativement banales en quelque chose qu'il faut cacher et dont il faut avoir honte...

Ce n'est pas demain que ces problèmes seront résolus !

La « bonne » sexualité

Mai 05
La « bonne » sexualité 05 Mai 2021 Larry

Une des choses qui me font le plus PEUR est la notion de « bonne » sexualité...

J'ai lu récemment une étude qui parlait de la « bonne » sexualité telle qu'elle est conçue en Suède. C'était un bon exemple (navrant) d'un problème que j'avais déjà rencontré souvent en lisant des anciens documents (fin 19e, début 20e siècle) qui parlaient « d'éducation sexuelle ».

Hé oui, contrairement à ce qu'on s'imagine trop souvent de nos jours, le débat sur ce qu'il faut dire et enseigner (à l'école notamment) en matière de sexualité ne date pas d'hier. Pendant mes recherches, j'ai trouvé des textes qui étaient carrément avancés pour leur époque, certains allaient vigoureusement à l'encontre de croyances répandues : par exemple, en dénonçant les croyances ridicules sur la masturbation (des préjugés absurdes qui perdurent pourtant encore de nos jours !).

Évidemment, il ne faut pas non plus trop en demander : ces textes, surtout ceux du 19e, restaient dans un périmètre très limité, leur idée de la sexualité consistait essentiellement à expliquer la reproduction... Chose intéressante, c'est exactement ce qu'on m'avait enseigné dans les années 1980, au collège (on n'a pas tant progressé que ça). Et ils insistaient aussi lourdement sur des « valeurs » jugées vitales à l'époque, avec le plus souvent une présence forte des côtés religieux, etc. Plutôt pathétique en vérité, mais bon, c'est mieux que rien. Il ne fallait quand même pas trop espérer...

Dans tous ces documents transparaît clairement la notion de « bonne » sexualité : ce qui est acceptable ou pas. Une chose importante à noter est le côté (sournois) qui vous présente les choses comme si parler de ça est « avancé » (comparé surtout aux époques ou aborder le sujet était tabou), alors qu'en réalité, il y a PLEIN de problèmes là-dedans !

Et, même de nos jours, l'ignorance et les préjugés nous mênent à des visions super étroites de la seuxalité humaine ! D'autant plus que les personnes qui -au final- « décident » de ce qui est acceptable ne sont pas en général très ouvertes d'esprit, et encore moins des personnes ayant fait des recherches sur le sujet, bref, on tombe à FOND dans les stéréotypes... Beurk.

Même si les activités du type BDSM entraient dans ce moule, ce ne serait pas une vraie « victoire », contrairement à ce qu'on pourrait penser de prime abord : on reste prisonniers de schémas de pensée étroits et sournoisement stigmatisant, même s'ils s'en cachent...

Effrayant.

Ce n'est malheureusement pas demain que nous verrons de réels progrès en matière de sexualité...

Pourquoi TOUJOURS des erreurs ? Ça gâche tout !

Mai 03
Pourquoi TOUJOURS des erreurs  ? Ça gâche tout ! 03 Mai 2021 Larry

POURQUOI ?

Oui, pourquoi y-a-t'il toujours autant d'erreurs et de problèmes même dans les écrits les plus informatifs et positifs sur le BDSM ?

C'est à devenir fou ! Argh ! (Et c'est vraiment embarrassant.)

Il y a quelques temps, j'ai trouvé diverses infos très intéressantes sur le site « Revise F65 ». Ce site avait été créé pour lutter contre la stigmatisation du SM qui existait encore dans l'ICD-10.

L'ICD (CIM en Français) ou Classification Internationale des Maladies est un ouvrage qui permet de classifier les maladies à l'aide de codes (ça rend plus facile la communication). Dans sa version précédent (ICD-10), elle contenait une section sur les paraphilies : « F65 Disorders of sexual preference », dans laquelle on trouvait notamment le fétichisme et le sadisme/masochisme. Et le problème était que cette section contenait des préjugés et -en simplifié- contribuait à la stigmatisation de ces types de pratiques...

Le site « Revise F65 » avait été créé pour faire campagne contre cette section et demandait sa suppression. Avec succès : la version 11 a supprimé les entrées en question...

Le site contient une grande quantité d'informations, très intéressantes, avec des analyses, démonstrations (notamment basées sur des études), des mises en perspective historique, pour dénoncer les préjugés (ridicules) encore associés au fétichisme et au BDSM.

Leur meilleur document est le rapport envoyé à l'OMS (qui supervise l'ICD) qui demandait la révision du fameux article F65 :

http://revisef65.org/2011/11/11/icd-11-revision-scientific-political-support-revise-f65-reform-second-report-world-health-organization-2

En passant : le site contient beaucoup d'autres pages intéressantes, malheureusement, il est mal organisé, de nombreuses pages ont disparu (liens morts), il est dur à naviguer, en de multiples langues qui sont trop souvent mélangées, etc. Bref, accèder aux infos n'est pas aisé, et le site ayant rempli sa fonction, il ne semble plus guère être maintenu.

Donc, cet article majeur (cité ci-dessus) contient une longue démonstration, très détaillée, qui remêt à leur place un grand nombre de mythes et préjugés sur le BDSM.

De tous les documents que nous avons lus, c'est un des meilleurs et des plus complets (de loin !), de ce point de vue.

Il fera partie des documents dont nous recommandons la lecture...

Malheureusement, il a fallu que ses auteurs et auteures gâchent TOUT en y incluant des erreurs bizarres (en début du texte), mais SURTOUT, en donnant la parole à des gens qui sont clairement des extrémistes (qui présentent le BDSM sous un angle très spécifique, restreint, qui ne correspond PAS au BDSM pratiqué par la majorité) et même, pire peut-être, en donnant la parole à des psychanalystes et psychiatres, qui certes dénoncent d'anciennes notions fausses héritées du passé, MAIS ensuite, proposent LEURS propres idées qui sont tout aussi BIDON ! C'est n'importe quoi ! Et en plus, le texte n'indique pas que ce sont des points de vue spécifiques, laissant à penser que toutes ces élucubrations sont forcément vraies...

POURQUOI ?

POURQUOI même des textes ayant demandé autant d'efforts, qui sont si détaillés, et positifs pour le BDSM, sont-ils ainsi ruinés par ces problèmes ? Où est donc passé l'esprit critique et le bon sens de ces gens-là ?

Je m'étais déjà plains de ce type de problèmes, mais là, c'est encore pire quand on pense que ce document a une grande importance historique/sociale (après tout, il a fortement contribué aux modifications de l'ICD-11).

Ha là là, c'est pas gagné !

Une illustration du problème des introductions au BDSM qui contiennent des erreurs grossières

Juin 11
Une illustration du problème des introductions au BDSM qui contiennent des erreurs grossières 11 Juin 2020 Larry

Nous avons déjà parlé à de multiples reprises des problèmes posés par les études sur le BDSM qui ne sont pas fiables ou pas sérieuses (et ne parlons pas du problème des écrits inaccessibles qui rendent très difficile toute tentative de critique).

Vous le savez, les mythes, préjugés et autres délires sont profondément enracinés dans le BDSM.

Nous avons aussi déjà parlé d'un problème de fond : comment faire confiance à des écrits qui contiennent des erreurs ? Même si l'auteur-e a de bonnes intentions, est sincère, si il ou elle mélange le vrai et le faux, comment voulez-vous utiliser un tel document ? Et ne parlons pas de la -grande- difficulté si on débute pour distinguer ce qu'il faut garder ou jeter !

Nous sommes retombés tout à l'heure, par hasard, sur un exemple de ce genre de problèmes que nous avions rencontré il y a plusieurs mois.

Cet article, en anglais, tente de démythifier le BDSM. Manque de chance, malgré la bonne volonté manifeste de l'auteur, il le fait en utilisant quantité de mythes/préjugés. C'est légèrement gênant...

Référence : The Truth About BDSM Relationships

L'article n'est pas 100% à jeter, il présente bon nombre d'aspects du BDSM de façon, disons, décente, malgré des raccourcis que nous pardonnerons. Mais nous allons vous présenter ci-dessous quelques-uns des gros problèmes trouvés dans son texte.

Notez que dans nos observations, les écrits sur le BDSM provenants de psychiatres, psychanalystes et même psychologues, sont parmi les plus problématiques et généralement fourrés d'erreurs, de préjugés, voire de délires dans les cas extrêmes.

Sadly, media BDSM has grossly distorted the pain that submissives experience. It’s more theatrical than real. When performed by ethical, nurturing dominants (“doms” or “tops, ), BDSM is never abusive.

Premier problème majeur : non, le BDSM ce n'est pas que la douleur ! C'est une erreur critique, et dans tout son texte il vous donne uniquement la vision que « BDSM=SM (=douleur) », ce qui est un mythe majeur que nous dénonçons depuis des années !

Ensuite, dire que le BDSM est plus théatral que réel est absurde, surtout quand on lit la citation suivante (qu'on trouve plus bas dans son texte) :

BDSM is more theatrical than real. Participants carefully choreograph their moves in advance.

Non ! C'est n'importe quoi !

Les participant-e-s choérographient tout à l'avance ? N'importe quoi ! Rares sont les personnes qui théatralisent vraiment et suivent un scénario très précis. Ça existe, nous le savons, mais c'est une infime minorité. Parler avec des gens lors de Munchs, soirées ou sur les forums BDSM vous le montre immédiatement...

Il parle clairement d'un sujet qu'il ne connaît pas vraiment !

Vous avez remarqué que son assertion est très forte, pas nuancée. On ne peut pas pardonner une erreur aussi énorme quand on pense que les gens qui vont lire ce texte sont principalement des débutant-e-s ou des personnes curieuses, qui évidemment, ne pourront pas se rendre compte de l'énormité de cette erreur.

First, participants agree on a “safe” word, a stop signal that the sub can invoke at any time. The safe word immediately stops the action—at least until the players have discussed the reason the bottom invoked it, and have mutually agreed to resume. A popular safe word is “red light.”

Ensuite, il parle assez longuement des mots d'arrêt (safewords).

Ça fait des années que nous nous battons contre ce mythe : non, les safewords ne sont pas indispensables, ils sont rarement utiles et peuvent aisément devenir dangereux (surtout si on débute).

Il ne fait ici que répéter sans comprendre ni prendre de recul, ce qu'on lui a dit ou ce qu'il a lu.

Un dernier problème : dans à peu près tout son texte, l'auteur parle de gens qui sont « à fond dans le BDSM », bref une petite minorité. C'est une des erreurs récurrentes de ce genre de textes !

Nous vous passons le reste du texte, nous pourrions en rajouter, mais les points ci-dessus sont les plus importants, selon nous.

C'est problématique que des gens écrivent des textes d'introduction sur un sujet dont ils ou elles ne connaissent presque rien. Et propager les mythes/préjugés sur le BDSM n'aide pas non plus !

Certaines personnes devraient VRAIMENT apprendre à lire avant de critiquer !

Mai 10
Certaines personnes devraient VRAIMENT apprendre à lire avant de critiquer ! 10 Mai 2020 Larry

Quand on gère, comme nous, un site d'informations sur le BDSM, vous vous en doutez bien, il faut s'attendre à parfois recevoir des messages ... bizarres.

Et ça ne manque pas, croyez-nous !

➜ Sur les 6 derniers mois, environ 80% des messages étaient de ce type ! (Oui, vraiment !)

Par exemple, des demandes impératives du type « je veux une maîtresse ». Oui comme ça, une seule ligne, pas d'explication, pas de bonjour, pas de SVP, pas de merci. Juste une ligne. Et envoyée à répétition en plus ! Ou encore des messages (multiples) demandant si le site est payant... Mmmh, vous ne voyez pas que ce n'est pas le cas ? Vous avez la page juste sous les yeux !

Bon, nous passerons sur les (très rares, heureusement) tentatives de spam ou d'escroquerie.

Mais le plus embarrassant, c'est quand nous recevons des messages agressifs sur un sujet (par exemple « la bonne soumise », les mots d'arrêt, ou les dominants qui disent à une soumise inconnue « appelle-moi maître », ou encore les majuscules  de « politesse » du style « V/vous ») et qui contiennent des arguments qui prouvent que la personne ne sait manifestement pas lire ! Parce que ce qu'il (ou elle) critique vertement n'est pas du tout ce que nous avons écrit !

Haaa, la mauvaise foi et les extrémismes ! C'est toujours le même problème : ce genre de personnes à idées fixes (et étroites) lit tout à travers un filtre déformant, et on obtient des situations complétement absurdes avec des accusations sorties de nulle part.

Ambiance !

Soupir...