Encore un article d'une ignorance et d'un élitisme affolants... (Nawak #6)
Savez-vous pourquoi je n'écris pas d'articles sur les centrales nucléaires ? Ou sur la préparation du canard laqué fourré aux 9 herbes ? C'est très simple : je ne connais rien à ces sujets ! Et je n'ai pas l'arrogance de prétendre être capable d'en parler de façon intelligente, informée et raisonnable.
Malheureusement, beaucoup de gens parlent de sujets qu'ils/elles ne maîtrisent pas où même sur lesquels ils/elles sont TOTALEMENT ignorants ! Bien entendu, ça ne les empêche absolument pas de parler avec arrogance, de se prendre pour des « autorités » sur le sujet ou de se présenter comme experts-e-s...
Et comme vous le savez, quand on parle de sujets encore -stupidement- considérés comme tabous ou délicats à aborder, c'est encore PIRE !
Au sujet du BDSM, je dis depuis longtemps que, selon moi, il n'y a PAS d'experts ou d'expertes. Quand je dis ça, je parle surtout sous l'angle des « pratiques » : même au sein de pratiques spécifiques, il y a énormément d'ignorance, de mythes et de folklore, et PERSONNE ne peut tout connaître. Par contre, quand il s'agit d'avoir du recul sur le BDSM, de comprendre de quoi il s'agit EN VRAI, de comment ça se passe, d'aller au-delà des mythes, des stéréotypes, des préjugés et du folklore, bref, d'être capable d'avoir une conversation raisonnable et réaliste, là, je pense pouvoir dire sans arrogance que JE suis EXPERT, ou du moins, ce qui s'en rapproche le plus...
Encore une fois, en faisant mes recherches, je suis tombé sur un article qui m'a fait bondir : c'était une lecture absolument hallucinante ! Comment des gens qui se prennent au sérieux, qui sont supposés être des chercheurs et chercheuses, peuvent débiter autant de stupidités, tomber dans tous ces mythes et prendre le folklore pour la réalité ? Et bien entendu, vous vous en doutez, tout ça avec un ton super « autoritaire », du plus pur style « JE sais de quoi je parle », tout en accumulant les délires.
C'est une telle collection de perles et d'attitudes élitistes que je ne pouvais pas ne pas l'évoquer...
Remarquez que, comme toujours dans ces cas de délires-là, le simple fait que des gens comme moi existent est une contradiction FLAGRANTE de leurs conceptions ridicules ! (Personnellement, je leur ris au nez !)
Un dernier point avant de présenter le problème : je rappelle que je suis « à fond » dans le BDSM, depuis longtemps, et que je fais des choses plutôt « hard » quand je peux, bref, je fais partie des personnes qui en font de façon la plus intense, le 1% (ou moins). MAIS, je veux souligner que je n'en tire pas de fierté ou autre, c'ets juste mes goûts et ma façon de le vivre, rien de plus... Et je me bats vigoureusement, depuis longtemps, contre toutes les attitudes élitistes, fréquentes quand on parle de BDSM. Je voulais souligner ce point, car l'article dont je vais parler parle clairement de gens comme moi, présentés comme étant les seuls qui font du BDSM (le fameux « vrai BDSM »), ce qui est évidemment RI-DI-CU-LE.
L'article
Parlons maintenant de cet article bizarre.
Bien entendu, je ne vais pas TOUT commenter, sinon il me faudrait des dizaines de pages ! Dans l'ensemble, à part quelques lueurs ici et là, on y lit une succession de croyances VRAIMENT BIZARRES, sorties d'on ne sait où, et un élitisme désagréable. Au final, je ne sais pas où ces gens-là ont puisées leurs infos, mais à mon avis, il/elles ne connaissent PAS réellement le BDSM, et n'en ont qu'une connaissance indirecte et très superficielle à travers des récits (plus ou moins bidons et fantaisistes) de groupuscules à la limite du sectaire. JE soupçonne aussi qu'il/elles aient pris des fantasmes/délires (histoires totalement inventées) pour la réalité...
En tout cas, il/elles n'ont clairement AUCUN RECUL, pas d'esprit critique et zéro bon sens ! Leurs délires le montrent de façon choquante.
- Le SM, dans la vraie vie : plutôt “50 nuances de Grey” ou Carlton à la DSK ?
https://atlantico.fr/article/decryptage/le-sm-dans-la-vraie-vie--plutot-50-nuances-de-grey-ou-carlton-a-la-dsk-michelle-boiron-elsa-touma
C'est la lecture de cet article qui m'avait poussé à écrire mon article précédent.
Notez qu'il s'agit d'une discussion de 3 personnes. Quand on lit leurs bios, c'est choquant de voir la contradiction avec le contenu absurde (et je reste poli) de l'article. En passant, l'auteure principale a d'ailleurs écrit pas mal d'autres articles dans la catégorie « WTF? ».
Une dernière chose, avant de commencer, le texte originel comporte des passages en gras, je les ai enlevés dans mes citations pour pouvoir mettre en gras les parties intéressantes...
Mes critiques
J'ai beaucoup à dire... Mais je vais me limiter en nombre de pages, LOL.
Ce livre "joue" la carte de la pratique sado maso sur fond d’une romance et on n’y croit pas beaucoup. [...] Mais ça ne prend pas. Derrière cette histoire, on n’est pas dupe car le sentiment amoureux est bien là en fond et ne reflète pas la réalité des pratiques sadomasochistes. C’est une histoire somme toute banale pimentée de jeux amoureux, sans qu’on y trouve un quelconque dépassement de soi. Il ne s’agit pas d’un érotisme de la transgression et il n’y a pas de vrai danger.
Autant je suis d'accord que « 50 Nuances » n'a presque RIEN de BDSM, et ne parlons pas du fait que l'auteure décrit tout ça comme étant ABUSIF... Autant, je ne suis pas d'accord avec ce jugement (cette opinion) que le BDSM (ou SM) doive avoir un « dépassement de soi » ou de la « transgression » ou du « vrai danger ». C'est n'importe quoi de dire ça ! D'ailleurs pendant le reste du texte, on trouvera en toile de fond cette idée bizarrement -et désagréablement- élitiste sur le BDSM.
[...] le divin marquis dont on dit qu’il aimait le "sadisme" et avouait ne pouvoir s’en passer ; ses longs emprisonnements sont là pour en rendre témoignage.
NON. Non et non ! Comment peut-on parler ainsi ? Elle ne sait donc RIEN de Sade ? C'était un libertin radical (extrémiste), le « sadisme » n'était qu'un petite partie de ses idées, et pas du tout son souci majeur. Ses emprisonnements ne sont même pas dûs à ça : c'est avant tout parce qu'il défiait les normes et moeurs de l'époque, y compris religieuses, et parce qu'il avait réussi à se faire détester de sa belle-mère (entre parenthèses, son comportement vis-à-vis de sa femme était honteux), qu'il s'est fait arrêter.
Le masochiste est animé par des pulsions de mort retournées sur lui-même, qui s’exercent par l’intermédiaire d’un partenaire sexuel.
Pitié ! Pas la vieille rengaine dépassée des « pulsions de mort », c'est ridicule !
Ça n'a AUCUN SENS et il est facile de montrer que ce genre de stupidités qui « expliquent » de façon simpliste, et surtout avec une UNIQUE explication, ne peuvent PAS expliquer la variété des profils qu'on observe dans le BDSM ! La presque totalité des psychanalystes et psychiatres tombent d'ailleurs dans ce panneau.
Dans la relation qui nous est faite de "l’affaire DSK", il n’est pas question d’une histoire d’amour, ni même de sentiments. Il n’est pas du tout question d’histoire, au sens où tout se joue dans l’immédiateté et non pas dans la durée : le rapport sexuel ne peut être différé.
Encore un TOTAL non sens. Non, une relation n'existe pas forcément quand on fait du BDSM (ou du sexe en général), plein de gens papillonnent !
En plus, dans ces paragraphes, elle exagère LARGEMENT sur cette idée qu'il doit y avoir séduction et sentiments. Tout ça n'a RIEN de spécifique au BDSM, la façon dont elle présente les choses est bizarre.
Au-delà des pratiques BDSM, une autre dimension semble habiter le personnage principal de cette affaire : l’addiction qui exige toujours davantage, à n’importe quel prix.
Ha, je l'attendais celle-là !
C'est une des nouvelles obsessions, très à la mode, des psy, de nos jours : l'idée (TRÈS exagérée) de « l'addiction sexuelle ». En une expression : tout ça, c'est n'importe quoi ! Depuis quelques années, on trouve ce nouveau thème un peu partout, surtout à propos des hommes bien entendu... Il y aurait de quoi écrire longuement sur ce sujet, mais je sortirais du contexte...
Tout d'abord, il est nécessaire de définir ce qu'est réellement le sadomasochisme et pour cela il est nécessaire d'exclure tous les jeux de rôles ponctuels entre couple ayant pour intention de pimenter la vie sexuelle des partenaires. Utiliser des menottes, un bandeau, ou encore un bâillon — pour ne citer que les éléments les plus populaires — de manière occasionnelle ou non mais limitée simplement à l'intimité du ménage ne rentre pas en ligne de compte dans la définition que l'on propose du sadomasochisme.
NON !
COMBIEN de fois devrai-je le répéter ? Personne n'a le monopole du SM ou du BDSM, personne n'a le « droit » de décider ce qui en est ou pas ! Il n'y a certainement pas de définition reconnue, à part les grandes lignes.
TOUT ce qu'elle dit dans ce paragraphe est BIDON, arrogant et élitiste ! Et à 100% FAUX si on regarde ce qui se passe en VRAI chez les gens qui font du BDSM.
Si on écoute ce qu'elle dit, seules les personnes qui font le « Tour de France » font du vélo, c'est STUPIDE !
Il faut aussi établir une différence entre les "vieux" et les "jeunes": [...] Aussi, c'est à eux que l'on fait référence lorsque l'on parle de sadomasochisme traditionnel, [...]
(J'ai sérieusement abrégé ce paragraphe qui était long.)
Là, on tombe encore dans le TOTAL n'IMPORTE QUOI !
NON, cette distinction « jeunes » et « vieux » n'a AUCUN SENS, et n'existe que chez quelques groupuscules extrêmistes/sectaires (et hypocrites) qui veulent défendre leur position de « gardiens du VRAI BDSM », car ils/elles y trouvent beaucoup d'avantages.
Quand au BDSM « traditionnel », c'est encore une notion qui n'a AUCUN SENS, le BDSM a TOUJOURS été pratiqué par plein de gens hors des petits « milieux » publics (soirées et autres). Il suffit de relire ma page des stats pour une illustration !
➜ Tout ça, c'est 100% BIDON, ça ne correspond en RIEN à la réalité !
Franchement, c'est CHOQUANT de lire des élucubrations pareilles.
L'obligation du soumis à l'égard de son maître est une façon de se dessaisir des contraintes de la vie quotidienne: en déléguant, le temps du jeu, le commandement à un tiers, le dominé lègue sa liberté civile pour une liberté cérébrale qui le détache des exigences que la réalité lui impose. Aussi, bien loin d'être un préjugé infondé, les pratiquants adeptes de la soumission sont généralement des individus ayant de lourdes responsabilités dans la vie quotidienne et leur statut de dominé au sein de la communauté s'explique par une volonté de lâcher prise face aux contraintes imposées par leur situation socio-professionnelle. L'univers sadomasochiste compte donc plus d'adeptes ayant la trentaine ou plus, que de jeunes d'une vingtaine d'année: les participants sont, pour la plupart dans la vie active.
Non, non et non ! Encore une accumulation de stéréotypes bidons et de mythes d'un autre âge, qui n'ont JAMAIS été vrais !
D'abord, quoi qu'elle en dise, prétendre qu'être soumis ou soumise est forcément pour « lâcher prise » est BIDON, c'est facile de trouver plein de gens qui le PROUVENT !
Quand à l'idée que la majorité sont des gens ayant de « lourdes responsabilités », je RIS ! Comment expliquer alors la variété énorme de profils qu'on trouve sur les sites BDSM comme FetLife, pour ne citer que ça ? Ha, ben, on peut pas évidemment ! Parce que c'est une stéréotype STUPIDE.
Si c'était VRAI, alors il n'y aurait que très peu de gens soumis dans le BDSM, ce qui n'est évidemment pas le cas...
Quand à l'idée que les gens faisant du SM ont généralement plus de 30 ans, ça aussi ça n'a AUCUN SENS, surtout qu'avec l'ouverture récente, relative, de la parole, on a de plus en plus de jeunes qui osent se lancer... Après, le SEUL facteur qui peut jouer, c'est qu'avoir des moyens (domicile, véhicule, argent) aide évidemment à faire des rencontres...
Toutefois ces pratiques sont des états limites et comme tout état limite peuvent en fonction de l’éventuelle instabilité psychique de ceux qui s’y livrent déboucher sur des pratiques perverses voire attentatoires à l’intégrité physique et morale. C’est à ce moment-là que la loi intervient pour définir l’interdit.
Non, ce ne sont pas des « états limites », il faut arrêter les délires ! Ça fait des années que j'explique que, non, le BDSM n'est PAS extrême, c'est un continuum !
Quand à ses jugements sur « des pratiques perverses » (etc.), je ris aussi ! On trouve là encore une prétention étonnante avec une TOTALE incompréhension de comment se passe le BDSM en vrai.
C'est pourquoi le passage du milieu libertin au monde sadomasochiste [...]
N'importe quoi ! Le libertinage c'est un domaine orthogonal, RIEN n'oblige à en faire partie pour faire du BDSM, plein de gens qui font du BDSM ne sont PAS DU TOUT orientés libertinage.
Les soirées privées en revanche sont réservées aux seuls individus s'adonnant à la pratique du sadomasochime: l'entrée seulement sur invitation est interdite à tout novice.
HEIN ? N'importe quoi ! Je vous garantis moi que si une jolie fille (c'est surtout vrai pour les filles, évidemment) qui débute complètement demande à être invitée à ce type de soirée, vous avez une quasi certitude qu'elle sera accueillie à bras ouverts !
Même, de façon générale, ce qui compte c'est d'être ami ou amie avec l'organisateur ou l'organisatrice, ceux-ci inviteront avant tout des personnes avec qui ils ou elles sont en bon termes, ce qui se comprend.
Les soumis se divisent en deux catégories antagonistes à savoir: les “attitrés” et les “chiens-errants” [...]
Là, j'ai halluciné : de quoi elle parle ?
Notez que je suis allé vérifier : après tout, je ne connais pas tout. Mais quand même, si ces notions étaient RÉELLES, depuis le temps que j'enquête sur le BDSM, j'en aurais entendu parler ! Et je n'ai évidemment RIEN TROUVÉ !
Je ne m'explique PAS d'où elle sort ces idées délirantes. Mon hypothèse est qu'elle a été en contact avec un petit groupe (à tendances sectaires) qui a ce type d'idées. Mais je vous GARANTIS que ce n'est absolument PAS une notion répandue.
Son paragraphe suivant est tout aussi délirant, à des années lumières de la réalité !
Il existe une différence fondamentale entre le SM et les jeux de domination entre des partenaires: il n'y a pas de coït dans le SM, les sujets sont dominants ou dominés mais non amants. Si sexe il y a, on ne parle plus de SM mais de DS, soit d'une relation de Domination/Soumission: jeu de rôle pouvant se pratiquer dans n'importe quel couple ou relation dont la sexualité est “normale”.
Non.
Personne n'a le DROIT de définir les choses comme ça, de façon arbitraire ! Si c'est sa façon à elle de voir les choses, pas de problèmes, mais là, le souci, c'est qu'elle pose ces absurdités comme étant des évidences et les impose à autrui, ce qui est inadmissible !
En plus, la façon dont elle sépare le SM et la D/S en expliquant que le SM ne PEUT PAS être pratiqué par des gens qui ne sont pas à fond dedans, ça n'a -là encore- AUCUN SENS.
Conclusion
Sérieusement ?
Comment peut-on parler si longuement, avec une attitude dogmatique, se prétendre expert/expertes et avoir tort à ce point ?
C'est CHOQUANT.
Franchement, je n'en reviens pas...
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