Janv
07
07 Janvier 2023
Larry
J'ai déjà parlé d'un problème important dans le BDSM : « savoir dire non ».
Ce n'est pas un sujet qui est spécifique au BDSM, bien sûr. Il existe dès qu'il y a des relations humaines, aussi bien au boulot, en famille ou dans son couple.
Mais dans le BDSM, c'est un problème particulièrement aigu, et je voudrais revenir un peu dessus dans ce blog. Ça m'est revenu tout à l'heure, pendant que je planifiais de futures « sorties » BDSM (dans des lieux publics), pour faire de l'humiliation et autres.
Pas facile !
Dire NON, ça n'est pas toujours simple.
Je me rappelle d'une anecdote professionnelle : un collègue nous avait raconté qu'il y avait eu une GROSSE réunion à propos d'un outil dont il était responsable (et le SEUL capable d'en discuter avec compétence). Le souci, c'est qu'il n'avait pas été invité à la réunion, alors que LUI SEUL dans la (grande) société savait ce qu'il fallait faire ou pas.
Vous aurez probablement compris là où ça va aller : des décisions STUPIDES avaient été prises par des personnes totalement incompétentes. S'il avait suivi ces directives, le résultat aurait été catastrophique : plus aucune sécurité, DU TOUT, pour les clients (ou cette société en général).
Obéir aurait certainement permis un piratage massif de la société et des articles dans les journaux, des têtes auraient roulé...
Le collègue avait donc refusé tout net de faire ce qu'on lui demandait.
Pour que vous compreniez bien la situation, il était, comme moi et beaucoup d'autres, un prestataire, autrement dit, il pouvait être viré du jour au lendemain... Être prestataire, ça vous rend très fragile et souvent ça vous met dans des positions délicates, surtout s'il faut contredire les « chefs ».
Bref, ce n'est pas tout le monde qui aurait osé refuser ainsi tout net une décision qui venait de haut. Bien sûr, d'un point de vue pro (et éthique), il était dans son droit et avait raison, mais ça, croyez-moi, ça ne change rien une fois que vous êtes viré !
Le fait que le gars était un vieux de la vieille, pas le genre à se laisser impressionner par la hiérarchie, a beaucoup joué. Je n'imagine guère un débutant à sa place...
Donc NON, ça n'est pas toujours facile !
Revenons maintenant au BDSM.
NON ?
Un des gros problème dans les relations humaines, c'est qu'il n'est pas toujours aisé de parler et encore moins de dire des choses un peu difficiles à entendre, ou pire, de contredire quelqu'un.
J'ai rencontré PLEIN de gens qui étaient instables, super susceptibles, prêts à partir en vrille pour le moindre truc, même si on leur montrait qu'ils allaient droit au mur (donc qu'on leur évitait la catastrophe). Au boulot, j'en ai rencontré qui étaient de vrais cinglés (et cinglées). Il était presque impossible de bosser avec des gens comme ça, même pour quelqu'un de super tolérant et facile à vivre comme moi. (Dans certains cas, ça avait tourné à la bagarre entre personnes qui avaient de tels problèmes.)
Dans le BDSM, de façon plus spécifique, j'ai été STUPÉFAIT de voir le nombre de gens qui ont de tels problèmes ! J'ai évoqué dans mon article sur les abus les DINGUES que j'ai pu croiser : mauvaises attitudes, super susceptibles, cherchant la bagarre pour la moindre chose, HORRIBLE, choquant !
Je n'ose même pas imaginer des gens faire du BDSM avec des personnes ayant si peu de self-control et qui partent en vrille pour des riens !
Imaginez un instant vouloir dire « non » à des gens comme ça ! Mmmh, mieux vaut ne PAS imaginer en fait.
Dire « non », ça n'est pas toujours aisé, mais si on a en face des dingues...
Perso, je ne comprends pas, même en dehors des zigotos (H/F) dont je viens de parler, pourquoi il semble qu'il est si dur de dire les choses ? Je veux dire, il n'y a RIEN de mal à dire stop (ou non). Personne de normal ne devrait en faire une « crise » ou se « vexer » ou autre comportement infantile.
Un autre chose que je ne comprends PAS, c'est que visiblement, beaucoup de personnes n'osent pas dire non (ou stop) parce qu'elles ont dans l'idée que c'est une sorte d'aveu d'échec. Pourquoi ? Ça n'a aucun sens ! Un horrible exemple de comment se créer soi-même les problèmes (ou pire).
Le pire, je pense, c'est que même quand on dit explicitement à un ou une partenaire qu'il ne faut pas hésiter à signaler les problèmes (ou hésitations), on n'est JAMAIS sûr qu'il ou elle va s'exprimer...
En plus, plein de personnes nocives en rajoutent en présentant le BDSM de façon élitiste et toxique (dangereux,violent, extrême, etc.), ce qui pousse les gens à essayer de suivre des « principes » du « vrai BDSM », le truc qui n'existe pas !
Conclusion
Pour moi, ce n'est pas gagné !
C'est un parfait exemple de problème qui serait SUPER SIMPLE à résoudre, mais qui en réalité ne l'est pas à cause des problèmes de relations et des stupides croyances associées à tort au BDSM.
Janv
29
29 Janvier 2022
Larry
Chaque fois que je me dis qu'il n'est pas possible de creuser plus profond dans la STUPIDITÉ, j'arrive à trouver des gens qui n'ont pas renoncé à creuser...
Je passerai rapido sur le texte que j'ai lu tout à l'heure : un témoignage d'une travailleuse du sexe qui passait presque tout l'article à taper -violemment- sur les hommes hétéros cisgenres, accusés de TOUS les maux, et de tous les viols (surtout, ne parlons pas des viols commis par les femmes sur des hommes, ou dans les couples de gays/lesbiennes). En plus de ne pas savoir de quoi elle parlait, elle avait une mauvaise attitude TOXIQUE rare et perturbante. Une chose est sûre, ce ne sont pas des gens comme elle, qui disent n'importe quoi et propagent des stéréotypes nocifs, qui vont faire avancer les choses ! Pour résoudre un problème, il faut d'abord le COMPRENDRE, pas sortir mille idées fausses bidons et insultantes...
Bref.
Ce dont je voulais parler ici, c'est d'un article sur lequel je suis tombé juste après, qui m'a stupéfait !
On y trouve un résumé de l'histoire, avec des captures d'écran de Tweets (aujourd'hui effacés pour la plupart) :
Ce qu'on lit dans ces Tweets est tout simplement HALLUCINANT !
Une fille explique qu'elle avait couché avec un gars (relation consensuelle), mais finalement, plus tard elle avait regretté d'avoir couché avec lui. Rien de bien extraordinaire, ça peut arriver à tout le monde (H/F), surtout quand c'est après une soirée. Le cas le plus commun, je pense, c'est l'engueulade le lendemain matin qui coupe direct la relation...
MAIS, là où l'échange de Tweets devient FOU, c'est quand une autre fille répond que si elle regrette avoir couché, alors c'est un viol. Son raisonnement ? Si elle a changé d'avis, alors c'est que le consentement n'était pas un consentement à 100 % (donc ça devient un viol).
QUOI ?
C'est DINGUE !
Dans quel univers délirant vit-elle ?
Comment peut-on être si STUPIDE ? Parce que là, c'est de la totale stupidité ! Sans aucune excuse. D'autant plus que la première fille reprécise ensuite que NON, ce n'était pas un viol, mais l'autre continue d'insister.
Une accusation de viol, ça n'est PAS ANODIN !
Cette façon de penser, en dehors du fait que c'est FOU, n'est malheureusement pas si rare. Aux USA, dans les campus, il y a eu pas mal d'histoires de ce genre : un couple rentre d'une soirée, couche, et se dispute le lendemain matin, ce qui soudain devient « un viol » et la fille porte plainte (en sachant parfaitement que c'est un mensonge)... D'après ce que j'avais lu, c'était devenu un problème sérieux à certains endroits, au point que l'attitude envers les plaintes avait fortement changé, rendant bien plus difficile de se faire entendre dans les VRAIS cas de viols...
Je trouve ce genre de choses effrayantes.
À la fois parce que je ne comprends PAS comment on peut être stupide à ce point, mais aussi à cause des conséquences et ramifications d'une telle façon de penser.
Les problèmes de consentement, de relations et tout, c'est déjà assez difficile comme ça, inutile d'en rajouter avec de tels délires MALFAISANTS !
Je n'en reviens toujours pas...
Janv
22
22 Janvier 2021
Larry
Nous avons déjà discuté dans notre article « BDSM & consentement : le Pourquoi d'une Obsession » des raisons pour lequelles le consentement est si fortement mis en avant dans le BDSM. Principalement, pour se défendre préemptivement contre les accusations d'abus.
Mais la notion de consentement ne s'arrête pas là, et n'est pas -évidemment- limitée aux pratiques BDSM.
Pourquoi parle-t-on tant de consentement de nos jours ?
La réponse est plutôt évidente : parce qu'avant, jusqu'à très récemment, le consentement dans les relations était bien souvent ignoré et certainement pas explicité. D'ailleurs, de façon générale, le sexe était peu (souvent pas du tout) discuté. Nous pouvons remercier pour ça des siècles de pesanteur sociale (et religieuse) qui en rendant le sujet tabou ont créé des siècles de frustration et de misère dans les relations humaines (bravo !).
Discuter -enfin- du consentement semble donc être une bonne chose. Du moins, a priori...
Mais, nous posons une opinion qui va peut-être vous surprendre : nous ne pensons pas que le problème soit le consentement. Selon nous, le vrai problème, c'est le manque de communication, d'échange, et attention, là nous parlons bien de vraie communication : sans tabous, sans sujets abordés à demi-mots, sans sous-entendus. Bref, nous voulons bien parler d'une vraie communication transparente, explicite et complète. Évidemment, pour que ce soit possible, ça demande aussi de se débarrasser des tabous sur le sexe (et des stéréotypes de genre) au niveau de la société, et ça, c'est pas gagné.
➜ En effet, si la communication sur les relations et le sexe était réellement ouverte et sincère, on n'aurait plus réellement besoin de parler de consentement (et d'insister dessus), parce que celui-ci serait déjà géré par la discussion !
Vu ce que nous voyons un peu partout, ce n'est pas demain que nous aurons ce genre de choses, donc l'insistance sur le consentement, à défaut de pouvoir traiter les VRAIS problèmes de fond, persistera longtemps.
Mai
05
05 Mai 2020
Larry
Vous serez probablement d'accord avec nous que le consentement est vital, surtout en matière de BDSM.
De nos jours, nous pouvons dire que ça va de soi, au moins dans le « milieu » BDSM.
Bien sûr, le BDSM reste encore relativement tabou et très incompris comme les mythes et préjugés persistants nous le montrent tous les jours.
Défense proactive
Cette incompréhension est une des raisons majeures pour lesquelles les personnes faisant du BDSM insistent lourdement sur ce point : afin d'être bien clairs vis-à-vis des personnes ne connaissant pas le BDSM et qui sont promptes à imaginer toutes sortes d'absurdités du style « inquisition ». Bref c'est une défense proactive pour essayer de minimiser les attaques.
Comme nous l'avons montré dans une micro-étude sur le nombre de mots liés au consentement dans les articles de Wikipedia, le BDSM est le domaine dans lequel on insiste le plus (de loin !) sur le consentement.
Mais il ne faut pas exagérer à l'absurde non plus !
Interviews
Si vous avez vu des vidéos de certains studios BDSM, vous avez pu voir que, depuis pas mal d'années déjà, la vidéo se termine par une interview de la soumise qui a figuré dans la vidéo. L'idée étant évidemment, de montrer que non, on ne torture pas des jeunes femmes enlevées dans la rue, ou autre délires du même genre.
Nous comprenons leur idée : ils ajoutent ce segment pour combattre proactivement les accusations d'abus.
Vous pourrez objecter qu'il s'agit d'actrices, donc tout ce qu'elles disent peut être 100% bidon, comme pour les interviews de pornstars qui mentent de façon transparente (on ne crache pas dans sa soupe).
Mais il est probable que ça puisse les aider en cas d'attaque : ils peuvent montrer ces interviews pour appuyer leur argument qu'il ne s'agit que d'une vidéo et que la « victime » n'en est pas une, elle est consentante et sait comment ça se passe dans ce type de vidéos.
Excès
Mais jusqu'à présent nous parlions d'interviews : avec des personnes réelles.
Nous voulons maintenant faire ici référence à un autre phénomène (similaire) que nous avons remarqué il y a plusieurs années et que nous venons de retrouver lors de recherches pour un article sur les bandes dessinées à thème BDSM (qui pose un problème de copyright, voir notre article précédent).
Nous trouvons des ouvrages BDSM dans lesquelles à la fin de l'album ils ajoutent aussi une interview (dessinée bien sûr) dans laquelle on voit les « victimes » discuter avec le (ou les) « méchant » de l'histoire et rire ou dire qu'elles ont adoré la séance de torture, leur enlêvement, etc.
Est-il nécessaire de rappeler que les BD contiennent en général des choses bien plus violentes (parfois extrêmes) que ce que montrent au bas mot 99% des vidéos BDSM ?
L'éditeur dont nous parlons est DoFantasy.
Si vous ne connaissez pas DoFantasy, ils publient des centaines de BDs, créées par divers auteurs, à thème BDSM (enlêvements, viols, esclavage, tortures, etc.). Ces BDs sont généralement hard, certaines (une minorité) sont si extrêmes qu'elles dépassent de très loin les limites que la majorité des gens peuvent avoir.
Vous pourrez voir un exemple général sur leur site : http://www.dofantasy.com/es/DISCLAIMER.htm
Dans cette page, ils présentent, sous forme de BD évidemment, un dialogue destiné aux lecteurs/lectrices. Dans la page, plusieurs des « actrices » (appelées « toon ») discutent de leurs « aventures » dessinées et comment elles ont eu « 20 orgasmes » et autres.
Nous vous suggérons de lire cette page (en anglais) par vous-même pour vous rendre compte.
Nous pensons que c'est embarrassant. Sérieusement...
➜ On parle de personnages dessinés !
C'est ridicule de leur faire dire ce qu'ils leur font dire dans cette mini-BD, ça sonne faux !
Franchement, nous espérons que cette absurdité ne va pas se répandre. Nous espérons aussi qu'il n'y a pas des gens pour prendre au sérieux ce genre de choses, voire demander à ce que toutes les bandes dessinées BDSM incluent de tels avertissements.
Ce que nous trouvons inquiétant, c'est que nous vivons dans un monde où des gens ont pensé que de telles stupidités peuvent être importantes pour se protéger. C'est effrayant !
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