Abus ? Tout le monde s'en fout !

Juin 10
Abus ? Tout le monde s'en fout ! 10 Juin 2020 Larry

J'en ai marre ! Marre. MARRE.

Marre de voir partout que les troll-e-s font la loi, que les trolleries, moqueries, insultes, menaces, et tous les comportements les plus abjects, dominent le discours avec soit la complicité des modérateurs/trices, soit le silence le plus complet. Marre aussi de voir que des abuseurs notoires, connus, se baladent tranquillement parmi nous.

Sur le site BDSM FetLife, j'en vois des illustrations tous les jours. Et ce n'est pas la première fois que j'évoque le problème ! De façon générale, je dis depuis longtemps que je pense que le milieu BDSM français est fortement toxique, dominé par les troll-e-s et que les abus ne disparaîtront jamais à cause de ces attitudes problèmatiques.

Mais ce qui me rend réellement malade, c'est quand on a des cinglé-e-s qui foulent aux pieds la décence la plus basique, qui publient des écrits violents, menaçants, racistes, discriminants au dernier degré, et que PERSONNE NE FAIT RIEN. Et ce n'est pas faute de les avoir signalés, donc il n'y a pas l'excuse de « ne pas savoir ».

Ha, une petite précision : j'utilise le mot cinglé-e plus bas, ce n'est pas une exagération ou un mot mal choisi. Je parle vraiment de gens qui ont des discours absolument incroyables, à un degré choquant. Si vous les lisiez, vous comprendriez pourquoi j'ai choisi ce mot !

1) La raciste

Il y a un mois maintenant (6 mai 2020), j'avais signalé des écrits d'une cinglée qui avait sorti  2 écrits bourrés de trucs racistes (style : « j'aime pas les nègres ! »). Si vous lisiez ses élucubrations, vous n'en reviendriez pas, elle délire complètement.

Mais ça n'excuse pas des paragraphes entiers de bizarres trucs racistes (et je ne parlerai pas de son profil, WTF?).

Environ 2 jours après, un des textes, qui accompagnait une capture d'écran a été supprimé. Est-ce suite à ma plainte ? Je ne le saurai jamais (FetLife ne fait jamais de retour suite à une plainte). Mais son 2d écrit, qui était bien plus violemment raciste (et bizarre), est encore là, plus d'un mois après !

2) L'abuseur

La raison principale pour laquelle je reviens (encore) sur ce sujet, c'est lui.

Ce n'est pas la première fois que je parle du problème qu'il pose (voir mon article sur les abus).

En résumé, on parle ici d'un gars qui est mentalement instable, extrêmement violent, menaçant et agressif, qui dès son arrivée sur les forums de FeLife a été menacer un des modérateurs (dans son deuxième message !). On parle de quelqu'un qui avait -à l'époque- des pages entières de menaces vers diverses personnes (nommées) sur son profil, et des gens qui sur sa propre page lui répondaient que s'il continuait, ils feraient appel à la police. Sur son propre profil, des gens les menaçaient de la police ! Il y avait aussi une plainte d'une femme soumise qui disait regretter amèrement de l'avoir rencontré et exigeait qu'il efface les photos d'elle qu'il affichait sans sa permission.

Charmant, pas vrai ?

Et encore, vous n'avez pas lu ses élucubrations, vous n'imaginez pas comme il est violent...

Les modérateurs/trices des forums français le connaissent, savent qui il est et ont vu son comportement, depuis des années (malgré ses changements de pseudo). Pourtant, il n'a pas été banni ! C'est fou ! Ils/elles savent qu'il est cinglé, il n'y a aucune excuse !

Comme je l'ai déjà raconté ailleurs, j'ai signalé son profil, 2 fois par mails et de vive voix à une association, car il parlait de venir à un de leurs Munchs. Sans aucun résultat. Je n'ai pas eu de réponse, aucune réaction, mes avertissements, pourtant accompagnés de preuves (il suffisait d'aller lire son profil !), ont été totalement ignorés. L'info n'avait même pas été transmise au sein de l'association ! C'est dément ! On parle d'un cas absolument flagrant. Je ne sais plus quoi dire ou faire. Par contre je peux dire que c'est du foutage de gueule !

Depuis, j'ai lu qu'il disait être allé à un de leurs Munchs (avant la pandémie). Je ne sais pas si c'est vrai, car il a tendance à imaginer des choses... Mais perso, ça m'effraie !

Pour être clair : si j'apprenais qu'il va à un Munch ou à une soirée, je déconseillerai absolument à quiconque d'y aller, encore plus fortement aux femmes (son comportement est hallucinant).

Le 25 mai 2020, il a publié un nouvel écrit sur FetLife, environ 6 pages de délires, de menaces générales, mais aussi contre une personne en particulier, dont il donne divers pseudos (mais je n'ai pas réussi à détermine qui exactement, c'est pas clair). Quand je dis menaces, croyez-moi, on parle de VRAIES MENACES, avec un discours à faire peur.

J'ai immédiatement signalé son écrit à FetLife (voir mon explication des problèmes de signalement) dans la catégorie « message de Haine » (son écrit comportait plusieurs fois des explications qu'il hait ci et ça, etc.).

➜ Aucune réaction de la part de FetLife.

J'ai recommencé avec cette fois l'option « content not permitted »  le 8 juin à 20:10.

➜ Aucune réaction de la part de FetLife.

(Note : FetLife a des caretakers qui parlent français, donc je n'accepterai pas l'excuse de la barrière du langage.)

Vous comprenez pourquoi je dis que TOUT LE MONDE S'EN FOUT ?

Est-ce que réellement je suis la seule personne qui se soucie de ce genre de choses ?

Associations, sites de communauté, modérateurs/trices : rien à foutre ! Même avec des preuves, visibles sur le profil du gars en question, personne ne bouge !

C'est dément !

Après ça, qu'on ne vienne pas me dire que le milieu est bienveillant, qu'on est en sécurité, ou autre. Ce genre de choses, où il y a 100% de preuves indéniables, montre que devant les abus, les menaces, les comportements les plus déments, on détourne les yeux et personne ne bouge tant qu'il n'y a pas un scandale majeur. Et ça viendra. Il n'est pas possible que quelqu'un comme ça ne commette pas, tôt ou tard, de nouveaux abus en privé, ou des violences en public.

Mais bon, à quoi bon en parler ? Puisque tout le monde s'en fout.

Je suis écoeuré.

Auto-régulation du « milieu » BDSM : est-ce possible ? Souhaitable ?

Mai 24
Auto-régulation du « milieu » BDSM : est-ce possible ? Souhaitable ? 24 Mai 2020 Larry

Le « milieu » du BDSM souffre d'un problème d'abus. Régulièrement, on lit des témoignages, par exemple sur le site BDSM FetLife, et nous savons bien que ceux-ci ne sont qu'une petite partie des vrais problèmes.

Bien que le BDSM en soi ne soit pas abusif, il est clair qu'il facilite les abus et surtout rend difficile la dénonciation des coupables. D'abord parce que certaines pratiques peuvent vous mettent à la merci d'une autre personne (attaché-e par exemple), il y a aussi le problème des prédateurs qui croient trouver des proies faciles (mais qui n'ont aucun intérêt dans le BDSM), enfin, le problème de la loi du silence fortement amplifié par les préjugés de la police/justice (« ben, fallait pas vous laisser attacher ! »).

Tous ces problèmes provoquent parfois des questions du style « pourquoi les gens qui font du BDSM ne règlent pas les problèmes eux-mêmes ? ». Ce sentiment est parfois répété par les pratiquant-e-s, nous avons vu des initiatives lancées dans les forums du site BDSM FetLife.

Oui, mais tout ça c'est très bien, c'est très facile à dire, mais est-ce possible, et même souhaitable, de mettre en place des structures d'auto-régulation (quelle que soit leur forme) pour aider à règler les problèmes ?

Possible ?

Vous savez que les systèmes judiciaires de nos pays sont très complexes, et donnent trop souvent des résultats peu satisfaisants. Nous en avons eu des exemples personnels peu encourageants...

Pensez-vous sérieusement qu'il serait possible de reproduire, même partiellement, les processus mis en oeuvre dans ces systèmes ?

Quelques exemples de problèmes :

  • comment s'assurer de l'impartialité des personnes responsables ? Le favoritisme est déjà un gros problème dans le BDSM... Comment éviter la corruption ?
  • comment choisir ces personnes ? Des élections ? Sur quels critères ? Les gens les plus connus seraient favorisés mais rien ne dit qu'ils/elles seraient compétent-e-s et surtout impartial-e-s. Et le problème -répandu- d'élitisme (aux idées très étroites) rendrait le problème encore plus aigu.
  • comment financer tout ça ? Oui, il ne faut pas se faire d'illusions, ça coûtera forcément de l'argent.
  • comment gérer les débats accusation/défense ?
  • comment enquêter pour s'assurer de ce qu'il s'est réellement passé ? (Même avec les moyens humains et financiers énormes de la France, par exemple, c'est souvent le n'importe quoi, alors sans expérience ni moyens...)
  • comment appliquer les éventuelles « condamnations » ? (Par exemple en impliquant la justice ?)
  • comment gérer les erreurs (il y en aura toujours) ?

Un dernier problème, majeur, que nous mettons à part : la très grande majorité (>95%) des gens qui font du BDSM le font dans leur couple, et ne vont jamais dans le « milieu » public du BDSM (voir cette étude sur la Belgique). Comment gérer de tels cas ? De quel droit une organisation non officielle pourrait-elle s'en mêler ? Avec tous les risques de débordements que ça implique... Ensuite, on pourrait bannir les coupables des évènements publics, mais en quoi cela les empêcherait de faire d'autres victimes (en privé) ? Même une liste de gens à éviter ne serait lue que par une infime minorité de nouveaux/nouvelles venue-s !

Souhaitable ?

Même s'il était possible de mettre en place un système qui permettrait aux gens de « porter plainte », le risque de donner un pouvoir -même s'il est virtuel- énorme à une poignée de gens se finirait de façon certaine par une ascension de gens avides de pouvoir et ayant de mauvaises mentalités.

On voit ce phénomène dans toutes les organisations. Voulons-nous réellement avoir des troll-e-s, des extrémistes, et même probablement, des abuseurs, dans des positions qui leur permettraient de « faire la loi » ? Il y a déjà suffisamment de problèmes dans le milieu !

Conclusion

Nous pensons que le seul cas où ça pourrait marcher, et encore, avec de sérieuses mesures « garde-fou », serait dans le cadre de clubs/associations qui géreraient uniquement les problèmes de leurs membres. Et même là, nous savons d'avance qu'il y aurait tôt ou tard des dérives...

Hors de ce cas, non, nous ne pensons pas que ça puisse marcher.

La seule solution, qui n'a rien de facile, reste de se référer à la vraie justice, mais il faudra malheureusement encore beaucoup d'évolution des moeurs en matière de sexualité (dont le BDSM) avant que le système pesant de la justice ne soit adapté à ces situations...

Un problème difficile, qui n'a pas de solution simple et facile...