Abus dans le porno : pas surprenant malheureusement...

Déc 24
Abus dans le porno : pas surprenant malheureusement... 24 Décembre 2021 Larry

Je viens de voir passer divers articles et entrées de forums qui parlaient d'un problème évoqué régulièrement : les abus dans le porno.

Ce n'est pas nouveau comme sujet, je me rappelle distinctement avoir lu, dans des magazines pornos pendant les années 1990, des plaintes de stars du porno qui une fois terminée leur carrière (on ne crache pas dans sa soupe), lançaient un pavé dans la mare, en dénonçant les abus hallucinants de certains producteurs (et autres). Et là, je parle de trucs GRAVES, du genre séquestration, et autres.

Entre parenthèses, ce genre de choses sont utilisées comme « arguments » par des extrémistes (en réalité, qui sont avant tout anti-sexe, et anti-hommes, même s'ils/elles ne veulent PAS le reconnaître) pour demander que le porno soit interdit...

Mais en quoi est-ce que c'est surprenant d'apprendre ça ? C'est l'inverse qui serait surprenant (malheureusement) !

TOUS les métiers du sexe (TDS) souffrent des mêmes types de problèmes, qu'on peut avant tout ramener à une UNIQUE SOURCE : le fait que dans nos sociétés le sexe n'est pas considéré comme réellement normal, et qu'il y a toujours ces notions de honte de la nudité, du corps, avec tous les stéréotypes toxiques sexistes (envers hommes et femmes) bien connus.

Face à l'ostracisme FORT subi par les gens qui travaillent dans cette industrie, à votre avis, quelles en sont les conséquences évidentes et immédiates ?

Hé bien, c'est évident que ça va fortement attirer des gens peu recommandables : ayant de mauvaises attitudes, peu ou pas de scrupules, parfois appartenant plus ou moins à des milieux criminels (problème particulièrement connu avec la prostitution), etc. Surtout ceux (et celles) qui profitent de l'argent ramené, mais ne tournent pas eux-même dans les films/vidéos.

(Notez bien que je ne parle pas des acteurs/actrices, même si certains/certaines posent aussi problème.)

Il y a BEAUCOUP d'argent en jeu, donc ça va attirer du monde, mais pensez-vous vraiment que beaucoup de gens « ordinaires » vont braver les interdits sociaux, même si le porno (et autres métiers du sexe) n'est pas interdit (en France) ?

Et quand on voit comment l'état gère les choses, ça empire le souci : là aussi, c'est n'importe quoi et il y a un traitement très inégal des gens qui ont ces métiers. C'est choquant de voir comment ça se passe et l'hypocrisie sous-jacente est démente !

Bref, entre les problèmes d'ostracisme, et le traitement inégal, y compris par l'état, on ne verra pas beaucoup de gens décents là-dedans, surtout à haut niveau...

Et ne parlons pas des articles des médias sur le sujet : TOUJOURS dans le même sens (toxique), totalement biaisés, quand ce n'est pas anti-homme (de façon plus ou moins visible).

Par exemple, je lisais hier des articles sur une des plus grosses société de porno au monde, et il y avait CLAIREMENT pas mal de trucs pas propres, et beaucoup de silence et de discrétion. Rien d'étonnant vu le sujet et la personnalité (horrible) des dirigeants !

Je me répète, car j'en ai déjà parlé avant dans d'autres articles, mais TOUS ces problèmes, comme ceux du BDSM d'ailleurs, ne pourront JAMAIS être résolus tant que le sexe ne sera pas (ENFIN) considéré comme normal et les métiers du sexe comme des métiers comme les autres. Le problème, ce n'est PAS le porno, ou l'industrie du sexe, c'est l'attitude face au sexe qui a créé tous ces -réels -problèmes.

C'est toujours le même problème : on pointe du doigt (stupidement) les conséquences, au lieu de voir quel est la VRAIE cause. Mais on ne peut pas corriger un problème dont on nie la source !

Vu ce qui se passe actuellement, avec la mentalité anti-sexe forte, je n'espère certainement pas d'améliorations avant TRÉS longtemps. Beurk.

Violences conjugales et stéréotypes : une HORRIBLE illustration du SEXISME dans notre société

Oct 23
Violences conjugales et stéréotypes : une HORRIBLE illustration du SEXISME dans notre société 23 Octobre 2021 Larry

HALLUCINANT !

Comment peut-on de nos jours encore avoir de tels préjugés, un sexisme aussi profond, et en plus, au niveau le plus élevé : dans des campagnes du gouvernement ! Quelle honte. Je n'en reviens pas...

Défendre une juste cause n'excuse pas de dire n'importe quoi !

Les violences conjugales ne sont pas un sujet plaisant à aborder, c'est le moins qu'on puisse dire...

La confusion

Malheureusement, le BDSM est, encore de nos jours, souvent confondu avec des abus, des violences dans les couples, et parfois utilisé pour « justifier/excuser » des abus (allant parfois jusqu'au meurtre).

C'est donc un sujet que, dans le « monde » du BDSM, nous ne pouvons pas ignorer, même si ça n'a en réalité RIEN à voir avec le BDSM : mais la réalité, la vérité, et les perceptions du public, et SURTOUT de la justice, sont des choses bien différentes...

J'ai déjà parlé de nombreuses fois, dans plein d'articles, des mythes, préjugés, stéréotypes et idées fausses sur le BDSM... J'y dénonce entre autre l'association ridicule que le BDSM est abusif ou que les abus mênent au BDSM (voir mon article précédent). Je vais donc partir du principe que vous savez déjà tout ça.

Mais dans cet article, ce n'est pas directement de BDSM que je veux parler, c'est d'une campagne contre les violences conjugales qui est incroyablement sexiste. totalement à côté de la plaque, à un degré stupéfiant, j'ai vraiment du mal à croire qu'on soit en 2021 et qu'on lise encore de telles stupidités.

Au fait, je rappelle, parce qu'on l'oublie trop souvent, que le sexisme ce n'est pas exclusif aux femmes, le sexisme contre les hommes est tout autant répandu et profond.

Mes expériences

Avant de poursuivre, je voudrais rapidement revenir sur MES expériences personnelles avec les abus, en général.

Si vous n'avez pas lu mes autres articles, je voudrais ainsi donner un peu de contexte, pour éviter les mauvaises interprétations.

Les abus, je connais. Les violences conjugales (au sens large, surtout psychologiques/mentales), je connais aussi, en tant que témoin (autour de moi).

J'en ai déjà parlé dans mon article « Minimiser les risques lors de rencontres BDSM (partie 1) » où j'avais dédié une section entière à mes expériences. Je ne vais donc pas la reproduire en entier ici...

Disons juste que j'ai été confronté à titre perso, ou en tant que témoin, à pas mal de problèmes : au boulot (hallucinant, j'aurais de quoi écrire un livre juste sur ça), dans le BDSM (là aussi, j'aurais de quoi écrire un bouquin), et dans ma famille (divers exemples). Pour donner un exemple récent : mon père. Il a toujours eu mauvais caractère, mais depuis quelques années, il est devenu de plus en plus horriblement abusif (verbalement/psychologiquement), à un degré CHOQUANT ! Avant il le cachait à l'extérieur, mais ça a atteint un tel point qu'il n'arrive même plus à le déguiser. Les personnes qui l'ont croisé pendant leur déménagement l'année dernière ont toutes fait des remarques et commentaires sur son comportement odieux...

Et je précise une chose, pour être bien clair : les personnes abusives dont je parle étaient aussi bien des hommes que des femmes ! de divers âges et vécus.

Le site problématique

Passons maintenant au coeur du problème.

D'habitude, quand je lis des délires, et des textes fortement anti-hommes, ça vient généralement de minorités extrémistes qui ont des discours horriblement toxiques et décalés de la réalité... Ce n'est pas le genre de choses que j'attends sur les sites officiels du gouvernement français !

Pendant que je cherchais des articles sur les abus, je suis tombé sur une perle, je n'en suis pas encore revenu.

Voyez la capture d'écran ci-dessous (source : https://arretonslesviolences.gouv.fr):

Si vous lisez leur page, vous verrez que la presque totalité des textes parlent des HOMMES qui font des abus. Uniquement des hommes. Regardez les premières phrases, qui commencent systématiquement par « il ».

Il veut toujours savoir où et avec qui je suis.

Il me caresse les seins et les fesses alors que je lui ai dit que je ne voulais pas.

Il m'a fait plusieurs fois des remarques sexistes et obscènes.

Il me fait des commentaires dégradants sur ma tenue.

Ou encore, le numéro en haut de page : « appeler violence femme info ». Il y aurait beaucoup à dire sur ce numéro : la plupart des articles que j'ai vus passer sur le sujet (journaux/magazines et autres) étaient SUPER SEXISTES aussi ! Seul un petit nombre parlait clairement de « violences conjugales » au lieu de « violences conjugales contre les femmes ».

L'ensemble du site est presque totalement orienté vers une seule optique : les hommes sont des agresseurs, les femmes des victimes. On NIE l'existence (pourtant documentée, y compris par des études, et depuis longtemps) des abus commis par des femmes (sur des femmes ou des hommes) et des abus commis sur des hommes (par des femmes ou des hommes).

Il n'y a que quelques rares endroits où un vocabulaire neutre est utilisé. POURQUOI pas sur TOUT le site ?

En plus, ils se contredisent, puisque le site contient même un document qui contredit (pour partie, ce n'est pas suffisant) les stupidités du reste du site (https://arretonslesviolences.gouv.fr/focus/la-synthese-de-letude-sur-les-morts-violentes-au-sein-du-couple-en-2020).

Enfin, de toute façon , c'est inadmissible qu'en 2021 on en soit encore à entendre -officiellement- de tels discours ! Les violences conjugales ne sont PAS commises uniquement par les hommes sur des femmes, on n'est plus dans les années 1950 où ce genre de croyances erronées auraient pu être compréhensibles ! Même si on ignore le simple bon sens, et ce qu'on peut voir autour de soi, on a des études, des livres entiers, écrits sur le sujet qui MONTRENT clairement qu'hommes ET femmes font et subissent des abus/violences.

#NeRienLaisserPasser ?

➜ On se fout de nous !

Comment osent-ils dire, et insister sur le sujet, qu'il ne faut RIEN laisser passer, tout en niant plus de 50% du problème ?

Quand j'ai vu ça, ça m'a estomaqué... Ha bravo, là on touche vraiment le summum du refus de voir la vérité en face.

Je n'ose pas penser à ce que lire ça fait aux personnes qui sont explicitement « oubliées », c-à-d les situation de violences conjugales entre F➜F, H➜H et F➜H (et non pas seulement le cas H➜F) !

Le WTF? de la ministre

Mais ce n'est pas tout, ho non !

J'ai ensuite lu le « mot de la ministre » (Élisabeth Moreno) sur le #NeRienLaisserPasser dont je viens de parler.

Je n'en reviens toujours pas, parce qu'elle y ENFONCE LE CLOU. Son discours est si totalement biaisé, une telle insulte pour toutes les personnes hors du SEUL cas qu'elle reconnait (violences H➜F).

Extrait :

Une société se définit à l’aune des combats qu’elle mène ou qu’elle ne mène pas

Alors, là BRAVO !

J'aurais de quoi écrire plusieurs pages de commentaires juste sur cette phrase ! C'est tout simplement choquant. Elle n'en voit pas l'IRONIE ? L'ironie de nous montrer, en pleine figure, qu'elle est HORRIBLEMENT SEXISTE ? Et que les violences faites par les femmes restent un profond tabou ?

Tout ce texte est rempli (6 fois !) de phrases du genre :

les violences faites aux femmes

PAS UNE FOIS elle n'évoque les autres cas...

Qu'est-ce que je peux ajouter là ? Elle nous fait une terrible démonstration de la profondeur de son sexisme et de son ignorance de la réalité du problème. Visiblement, même si j'ignore le simple bon sens et l'expérience d'une adulte, elle n'a pas pris 5 min pour lire la littérature scientifique sur le sujet ! HONTEUX !

Mais ce qui me stupéfie encore plus, c'est que, soit, la ministre est STUPIDE et ignorante, bon, souvent les ministres ne sont pas spécialistes du sujet de leur mandat, voire totalement incompétents, mais elle n'est pas SEULE dans son ministère ! Ne venez pas me dire qu'il n'y a PERSONNE autour d'elle qui a un MINIMUM lu sur le sujet ! Ce n'est pas possible.

Ha, il a bon dos, le « Ministère chargé de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’Égalité des chances ». C'est une vraie HONTE de parler d'égalité tout en montrant une mentalité sexiste sortie tout droit du 19e siècle.

La VRAIE ÉGALITÉ, ça consiste à regarder les problèmes des femmes ET des hommes, pas uniquement des femmes ou uniquement des hommes. C'est la définition même du terme ! Est-ce si dur à comprendre ?

Quand on veut résoudre un problème, surtout un problème complexe lié aux relations humaines, on ne peut PAS ignorer (volontairement ou non) une partie du problème ! Comment résoudre des enjeux complexes si on nie l'existence de plus de la moitié des faits ? IMPOSSIBLE !

Les conséquences

Comprenez-moi bien, je si râle si violemment, c'est parce que ces discours tendancieux et choquants dignes d'un autre âge, ont un RÉEL impact sur beaucoup de personnes en situation dramatique, et qui auraient bien besoin d'aide.

➜ Que peut penser un homme abusé/victime de violences (par une femme ou par un homme) qui lit le genre de choses que je viens de présenter ? Et une femme abusée par une autre femme ?

Et que peuvent penser les jeunes, surtout les garçons/hommes, à qui on sert ce discours ? Pire, pensez à ceux qui sont témoins dans leurs familles de tels problèmes venant de leur mère et PERSONNE NE FAIT RIEN. (J'ai eu une telle situation dans ma propre famille étendue).

Comment est-ce acceptable, en 2021, d'entendre de tels discours dans un ministère chargé de l'égalité ?

Ce problème est si incroyablement profond que j'ai lu des cas où des hommes battus avaient fait appel à la justice et avaient EUX étés accusés ensuite, alors qu'ils étaient les victimes ! C'est FOU ! C'est si choquant et presque incroyable.

Les violences (mentales ou physiques) commises par les femmes restent un TABOU. Ces textes en sont une bonne illustration.

Les violences conjugales sont un problème difficile à aborder, et encore plus à résoudre, mais si on veut pouvoir progresser, il faudrait ENFIN avoir le courage d'aborder le sujet de la BONNE MANIÈRE, dans sa TOTALITÉ. Malheureusement, ça ne semble pas devoir être pour demain... Bonjour le sexisme !

Nous sommes en 2021 ! Pas au 19e siècle, ou dans les années 1950. Il serait temps de se réveiller et de traiter avec honnêteté intellectuelle ces difficiles problèmes. Mais visiblement, c'est pas gagné !

Les abus/traumatismes mênent-ils au BDSM ?

Oct 01
Les abus/traumatismes mênent-ils au BDSM ? 01 Octobre 2021 Larry

En faisant des recherches sur le BDSM, sur YouTube, j'ai regardé hier une vidéo d'un « psy » qui parlait du BDSM « sain ».

Bon, sa présentation n'était pas la pire que j'aie jamais vue, mais il y avait des problèmes, notamment, même s'il avait eu l'occasion de travailler avec des patients et patientes ayant des tendances au fétichisme et/ou au BDSM, il manquait CRUELLEMENT de recul, et notamment si fiait bien trop à certaines croyances de la psychiatrie qui perdurent encore, malheureusement (j'en dénonce un certain nombre dans un article sur la psychiatrie face au BDSM).

Il modérait nettement son discours, et essayait clairement de faire passer un message d'ouverture et de tolérance pour les personnes qui ne connaissent pas ce genre de choses, notamment, il expliquait que ce n'était pas « mal » en soi d'avoir ces envies ou pratiques.

Les commentaires sous la vidéos, c'était une autre histoire : PLEIN de délires, préjugés et autres, au milieu de témoignages de gens faisant du BDSM. TOUS les préjugés (toxiques), mythes et stéréotypes y passaient. Et ne parlons pas des messages dans le « chat » qui était affiché pendant sa vidéo (enregistrée pendant un « streaming »). Pas beau à lire, tout ça, les préjugés ont la vie dure, même après avoir entendu un message positif comme le sien !

Une des choses dont il a parlé, c'est la relation entre les abus/traumatismes et le BDSM. Il était très réservé dans son jugement, disant essentiellement qu'on ne savait pas vraiment ce qu'il en est.

Là, je n'ai pas compris ses hésitations : il est CLAIR que pour la majorité des gens, le BDSM n'a RIEN à voir avec des problèmes d'abus, pendant l'enfance (ou autres).

Ce n'est pas la première fois que je vois passer ce sujet, j'en ait même déjà parlé plusieurs fois avec des personnes qui m'avaient contacté sur mon site.

Pour le prouver, c'est simple :

  • d'abord, le BDSM est si répandu que c'est presque anormal de ne pas avoir de fantasmes de ce type, alors comment les abus viendraient-ils se fourrer là-dedans ? (Voir ma page de stats). Il n'y a qu'à voir autour de soi, dans des Mucnhs ou sur des forums, pour voir que ça n'a aucun sens...
  • des études sur le sujet ont clairement montré que le lien de cause à effet n'existe pas.
  • plein de gens qui ont subi des abus ne font pas de BDSM.
  • RIEN ne prouve que les gens qui ont subi des abus ou traumatismes et qui font du BDSM n'en auraient pas fait si les abus n'avaient pas existé. Et vu à quel point le BDSM est répandu, ce serait sûrement fréquent.

En fait, le problème de fond, c'est toujours le même : les préjugés infligés par les psychanalystes et psychiatres depuis le 19e siècle, qui parlaient (et parlent encore trop souvent) de choses qu'ils ou elles ne comprenaient PAS. C'est un problème bien connu pourtant : les patients ou patientes qui vont consulter des psy ne sont PAS des personnes représentatives de la population intéressée par le BDSM. Dans le même ordre d'idée, on prend ENCORE en compte une PETITE partie des gens qui font du BDSM : les plus visibles et surtout les pratiques de type SM. Ne venez pas nous dire que mettre un bandeau sur les yeux de son ou de sa partenaire, ou une petite fessée, sont le résultat d'abus, ça n'a AUCUN SENS. Mais si on part de l'idée que « tout est pervers » à part le sexe à but de procréation, évidemment, il faut bien trouver une explication. Et la tentation était forte de faire des raccourcis (stupides) avec les idées du type Freud et autres...

Ce n'est pas un sujet anodin !

En effet, ce mythe MAJEUR, a des conséquences profondes :

  • il encourage l'idée que le BDSM est une maladie, une pathologie, ou la résultante de problèmes mentaux, ce qui mêne à une stigmatisation (par la justice et les médecins, entre autres) des gens qui en font ou voudraient en faire,
  • il a un effet TOXIQUE sur les gens qui ont subi des abus : en leur présentant (à tort) le BDSM comme étant une conséquence des abus, on les empêche de vivre leurs envies, et ça, ça les culpabilise et ça leur porte un sournois préjudice. C'est un problème bien connu, mais trop peu souvent évoqué. (Le médecin dans la vidéo en parlait, chose rare).

Personnellement, je pense qu'il est carrément DOUTEUX que les envies BDSM soient la conséquence d'abus, de mauvaises expériences, etc. À part peut-être dans quelques cas rares ? Mais c'est à mon avis, de façon générale, une CROYANCE absurde (et toxique), et il serait bien qu'on puisse s'en débarrasser...

À la recherche d'un « dominant »

Sept 16
À la recherche d'un « dominant » 16 Septembre 2021 Larry

Vous savez, parfois je lis des choses qui me font me poser de sérieuses questions.

Ho, ce n'est pas forcément le texte en lui-même, non, pas toujours. Parfois, je réalise (en prenant du recul) que ce que je viens juste de lire est révélateur d'un problème beaucoup plus profond, qu'on ne voit pas immédiatement.

Tenez, tout à l'heure, j'ai encore vu passer sur le site de communauté BDSM FetLife, une annonce d'une jeune femme qui cherchait un dominant. Rien de bien nouveau là-dedans... (Au fait, perso, je déconseille, FORTEMENT, d'utiliser les forums d'annonces, qui sont de façon disproportionnée surveillés par des personnes toxiques).

Parmi les hommes qui lui avaient répondu ou qui l'avaient visiblement contactée directement, j'ai reconnu -encore- pas mal de profils que je vois passer régulièrement. (Et dont, perso, je me méfierais énormément si j'étais une fille.)

Regardant un de ces profils, un peu au hasard, j'ai soudain eu une question qui m'est venue à l'esprit : pourquoi ce gars-là est-il toujours en recherche ?

Je m'explique. Le profil du gars le mettait dans le « top » des hommes : physique sportif, le bon âge, le bon look, extraverti, etc. Et il disait avoir déjà de l'expérience en BDSM. Bref, il avait TOUT pour lui.

Et pourtant, je l'ai vu passer depuis un bon moment sur des forums d'annonces (où il répond à des annonces de femmes)...

Ça ne vous paraît pas bizarre ?

Il a TOUT pour lui, donc, visiblement, il doit pouvoir aisément rencontrer des filles, même sans avoir recours à des sites de rencontres. Et pourtant, il n'aurait pas résussi à trouver dans toutes ces opportunités (qu'un homme moyen n'aura JAMAIS) ?

➜ Moi, je trouve ça SUSPECT !

Ne me dites pas que dans le nombre de filles qu'il a rencontrées ailleurs, il n'a pas réussi à en trouver qui soient au moins un peu intéressées par le BDSM ! Mes stats sont claires, je me répète : le BDSM c'est TRÈS répandu, donc un gars qui a un super physique/look/extraverti ne devrait avoir AUCUN MAL à trouver des candidates. Encore moins s'il est un peu expérimenté.

Je comprends les gens qui ne connaissent pas le BDSM, qui n'ont pas trop d'opportunités, et qui s'imaginent (à tort) que pour trouver un ou une partenaire, les sites de rencontres BDSM sont le seul moyen. Mais là, ce n'est pas son cas !

Comment expliquer qu'un homme ayant TOUS les avantages, semble avoir du mal à trouver ? Ça me fait clairement penser à des profils du type « chasseur », dragueur en série et autres prédateurs... Ou, au minimum, quelqu'un ayant un sale caractère.

J'en ai vu passer un certain nombre de ces types de profils, de tous ceux que je trouve suspects, ce sont peut-être les pires (à part ceux qui disent directement des trucs hallucinants les montrant comme prédateurs/abuseurs dans leur propre profil).

Et ce qui me consterne aussi, c'est de voir que visiblement pas mal de jeunes femmes s'y laissent prendre ! Elles acceptent direct des demandes d'amis, alors que le profil est CLAIREMENT suspect si on réfléchit 30 secondes !

Ha la la, c'est pas gagné tout ça. Non, vraiment pas...

« BDSM is abuse ! » Heu, NON, il faut arrêter...

Sept 07
« BDSM is abuse ! » Heu, NON, il faut arrêter... 07 Septembre 2021 Larry

Hier, pendant que je finissais de rédiger mon dernier article (« [Opinion] Les « dangers » du BDSM. Qui a raison (ou tort) ? »), je suis encore tombé sur des articles et vidéos (Youtube) anti-BDSM au message ultra subtil et totalement nuancé : « Le BDSM est de l'abus ! » (« BDSM is abuse ! »).

Notez que, de façon intéressante, ces personnes interdisent TOUJOURS la contradiction/discussion dans les commentaires, prétextant « qu'elles savent déjà quels sont les arguments des pro-BDSM ». VRAIMENT ? Il n'y a aucune hypocrisie ou mauvaise foi là-dedans... Parce que je peux vous garantir que ce qu'elles disent n'a RIEN à voir avec la réalité, ce sont des raisonnements RIDICULES, spécieux, biaisés et qui n'ont AUCUN sens. La vérité, c'est qu'elles (ce sont principalement des femmes, des extrémistes) n'ont surtout pas envie que des gens (comme moi) viennent pointer du doigt le TOTAL manque de logique, d'esprit critique, d'honnêteté intellectuelle, et l'hypocrisie de leurs discours haineux (et stupides)...

Et elles publient vidéo sur vidéo pour propager leur message absurde et toxique...

Sérieusement, à chaque fois, c'est pareil : quelqu'un qui a eu de mauvaises (parfois dramatiques) expériences, qui ensuite attaque BRUTALEMENT la totalité des gens qui ont des pratiques de type BDSM. Et ce dont elles parlent n'est généralement même pas du BDSM, enfin pas dans le sens que la majorité des gens le comprennent (ou le pratiquent). Le VRAI problème de fond, ce n'est pas le BDSM, c'est qu'il existe des gens horribles ayant des comportements et caractères immondes ; même sans BDSM, vous pouvez être sûr/sûre que ces gens-là seraient abusifs !

Un de leurs GROS problèmes, récurrent, est qu'elles parlent du BDSM sans comprendre réellement de QUOI il s'agit, elles sont enfermées dans cette croyance que c'est uniquement restreint à une « communauté » et à des gens qui sont à fond dedans. Heu, non, il faut arrêter de dire ça, il y a des dizaines de millions de gens qui ont des activités de type BDSM rien qu'aux USA, et je rappelle que 99% des gens qui en font ne vont JAMAIS aux divers évènements publics ou ne font pas partie de quelque « communauté » que ce soit.

Le BDSM, c'est juste un ensemble (très vaste) d'activité, souvent plus ou moins sexuelles, pratiquées par des centaines de millions de personnes avec une infinie variété de goûts, d'intensité, de fréquence... Bref, on ne peut PAS parler de toutes ces personnes comme si tout le monde était pareil, c'est STUPIDE !

Même si elles parlent de communautés toxiques, ça n'excuse pas d'attaquer les gens qui n'en font pas partie ! Et c'est encore plus vrai quand on a eu des problèmes avec une ou plusieurs personnes spécifiques : DEPUIS QUAND est-ce que ça permet de condamner des gens qui n'ont RIEN À VOIR avec eux ?

C'est vrai que les pratiques de type BDSM rendent plus facile de commettre des abus. Pour plusieurs raisons.

1- D'abord, l'aura de « mystère » flottant encore souvent autour du BDSM permet à des personnes malintentionnées de profiter des croyances naïves de débutants ou débutantes (en particulier les jeunes femmes).

2- La loi du silence qui rêgne encore fortement dans ce type de milieux (communauté et autres), renforcée par l'existence des tabous.

3- Les tabous sur la sexualité au sens large et le BDSM en particulier. Ils rendent plus difficile de se renseigner, de parler du sujet, et contribuent BEAUCOUP à l'ignorance des gens avec des résultats qui peuvent être catastrophiques...

4- La justice. Les mythes et autres idées fausses sur le BDSM sont présents partout, y compris dans la justice. Avec de terribles conséquences : il est très difficile de porter plainte, et trop souvent pratiquer le BDSM diminue fortement les chances de pouvoir argumenter.

Tout ça est bien connu, surtout des prédateurs divers qui savent que les chances que les horribles actions finissent en justice sont faibles et leurs chances d'être condamnés, dérisoires...

C'est un GROS problème.

Mais les actions HORRIBLES d'une petite minorité, ça ne justifie pas à condamner/attaquer la très grande majorité qui n'ont rien fait de mal !

Être dominant ou dominante ne veut pas dire avoir mauvais caractère !

Sept 07
Être dominant ou dominante ne veut pas dire avoir mauvais caractère ! 07 Septembre 2021 Larry

Parfois, je vois vraiment passer des choses bizarres, des croyances qui sont surprenantes ou inquiétantes, voire malsaines...

Je parle souvent du problème (répandu) des idées fausses sur le BDSM. On y trouve par exemple les idées absurdes que le BDSM est de l'abus, que les hommes dominants sont « violents » et abusent de « pauvres femmes soumises » (ridicule !).

Mais une idée moins fréquente, que je vois parfois passer, et qui est sournoisement toxique, c'est les conceptions sur ce que « doit » être un dominant (ou une dominante).

Parmi ces idées, je vois assez souvent passer qu'il ou elle doit avoir une « autorité naturelle », être dominant (ou dominante) dans la vie de tous les jours, etc.

Évidemment, ça n'a AUCUN SENS ! Ça fait des années que je le répéte : ce qu'on fait au lit (ou dans le BDSM) ne nous définit pas en dehors !

Il est parfaitement possible d'être très dominant dans la chambre à coucher et totalement « tranquilou » en dehors (j'en suis un bon exemple), et vice-versa.

Mais ce qui me perturbe, et m'inquiéte même, c'est que pour certaines personnes, je ne saurais dire si c'est très répandu mais je vois passer le problème régulièrement, la personne dominante DOIT être « autoritaire », abrasive, bref, avoir mauvais caractère.

J'en avais déjà parlé en début d'année, mais je veux revenir sur le sujet, suite à de nouvelles lectures...

Quand j'avais été à des soirées en 2016 et 2017, j'avais été frappé (et même choqué) par le comportement de certaines personnes, notamment de certaines femmes dominantes pendant la « soirée Dèmonia », qui avaient des comportements qui sortaient CLAIREMENT du cadre du BDSM. Dans ces cas, on entre dans la personnalité toxique, et on frôle (ou pire) l'abus. Et je vous rappelle que je connais BIEN le BDSM et suis très ouvert sur le sujet, je ne vais pas « paniquer » devant des pratiques qui effrairaient peut-être des gens inexpérimentés. Même voir des pratiques SM « hard » ne me fait absolument pas peur (surtout que j'en fais moi-même).

N'empêche, je sais distinguer quand les gens dépassent les bornes, voire utilisent le BDSM pour dissimuler leur personnalité toxique et abjecte.

Ce n'est d'ailleurs pas un problème nouveau, pas mal de prédateurs profitent du cadre du BDSM pour masquer leurs exactions, j'en ai déjà parlé dans divers articles.

Il y a quelques semaines, sur le site BDSM FetLife, j'étais tombé sur le profil d'un homme qui racontait dans un de ses écrits une rencontre qu'il avait faite à ses débuts dans le BDSM. Il expliquait qu'une fille (soumise) l'avait invité à assister à une séance avec son dominant pour qu'il puisse voir ce qu'est le BDSM. Sa description du comportement du soi-disant « dominant », si elle est véridique et non exagérée, était EFFARANTE. (D'ailleurs, lui-même exprimait son dégoût pour ce qui s'était passé.)

Comme je l'écrivais plus haut, je ne suis pas inexpérimenté, je sais à quoi m'attendre quand on parle de BDSM, y compris pour des choses extrêmes, MAIS je ne suis pas naïf, je sais aussi juger quand je suis face à un abuseur (ou une abuseuse). Et là, dans cette description, c'était FRAPPANT : ce « dominant » était une brute abusive, il n'y avait RIEN de BDSM là-dedans, c'était clairement un de ses gars qui utilisent le BDSM comme excuse pour des actions inadmissibles et intolérables. Il aurait dû se retrouver devant les tribunaux !

J'ai aussi parlé déjà du comportement INADMISSIBLE de pas mal de dominantes pro (payantes), dont les écrits montrent clairement qu'elles ont un caractère épouvantable et une attitude CHOQUANTE. Ça m'effraie que des hommes (principalement) soumis puissent aller prendre des RDV avec des personnes IMMONDES comme ça. C'est choquant !

J'ai aussi remarqué que pas mal d'hommes soumis ont une certaine tendance à accepter ce genre de comportements (pourtant inadmissibles et abusifs) de la part de femmes dominantes (payantes ou non). POURQUOI ? Même si c'est dur de faire des rencontres, ça ne justifie pas d'accepter ce genre de choses ! Et ça n'a RIEN de BDSM, je le répète.

On peut parfaitement être très dominant et se comporter de façon décente, sans crier ou se comporter comme un porc/une truie ! J'en suis un exemple (parmi beaucoup d'autres) : même pendant des séances BDSM où je suis très dominant, très exigeant et où je fouette fort, je n'élève pas la voix, je ne fais pas « la gueule », je ne me mets jamais en colère, ni quoi que ce soit de similaire.

Être dominant ou dominante, ce n'est pas synonyme d'avoir mauvais caractère ou de mal se comporter !

« N'utilisez pas le Kink comme excuse ! » Savoir choisir les bons mots.

Fév 01
« N'utilisez pas le Kink comme excuse ! » Savoir choisir les bons mots. 01 Février 2021 Larry

Ce n'est pas la première fois que nous trouvons des articles qui dénoncent l'utilisation du BDSM (ou du Kink) par des criminels pour tenter d'excuser leurs atrocités (viols & meurtres inclus).

Celui dont nous voulons parler ici est : http://globalcomment.com/stop-using-kink-as-a-defence-for-rape

Traduit en français : « Arrêtez d'utiliser le Kink comme défense pour les viols ».

Plus le BDSM (ou le Kink) a été connu du grand public, plus il est devenu un moyen facile de diminuer ou « excuser » toutes sortes de crimes, et le fait que ces pratiques sont mal comprises et qu'il existe encore énormément de préjugés et idées fausses, aide beaucoup ces tentatives de « défense » à atteindre leur but.

On a parfois des cas hallucinants où la stupidité (il n'y pas d'autres mots) de la justice est démontrée de façon éclatante. Nous avions évoqué dans un article un cas américain d'une jeune femme qui était morte, étouffée, à cause de pratiques clairement abusives. Malgré la dénonciation des faits (flagrants) par des membres de la communauté BDSM, les responsables n'avaient pas été inquiétés ! Pourtant, il s'agissait, au strict minimum, d'un homicide par imprudence !

Ce type de défense n'est pas nouveau : dans les années 50 on aurait eu le Rock'n'Roll, dans les années 1980, les jeux de rôles (Donjons & Dragons), dans les années 90 et jusqu'à nos jours, les jeux vidéos. À chaque fois, le coupable connait à peine le sujet, mais utilise les préjugés pour dévier l'attention et minimiser la perception de sa culpabilité. Tentatives transparentes pour qui a le plus minime bon sens, mais qui -étonnament- a marché bien souvent et marche encore de nos jours

MAIS, le problème de ce type d'articles est la façon de présenter la chose : le problème n'est pas « d'arrêter d'utiliser le kink », c'est ridicule, vous croyez que des criminels vont écouter ça ? Sérieusement... Ils sont un moyen « facile » d'éviter une condamnation, ils ne vont pas se priver de s'en servir.

Le problème, c'est qu'il faut faire passer le message que le Kink (ou BDSM) n'excuse pas tout et n'importe quoi ! Ce qu'il faut, c'est arrêter de se fier à de STUPIDES préjugés et distinguer les pratiques réelles des mensonges (généralement transparents) des criminels.

➜ Et changer les mots utilisés, change toute la portée du texte et du problème !

« Pédé ! », « fils de pute ! », « barbapapa ! » : le POIDS des mots

Fév 01
« Pédé ! », « fils de pute ! », « barbapapa ! » : le POIDS des mots 01 Février 2021 Larry

(Cet article est l'introduction d'un problème que nous développerons dans le contexte des rencontres/BDSM.)

Les mots ça compte, et ça peut faire beaucoup de mal, directement, et indirectement.

« Pédé ! »

Quand nous étions enfants, dans les années 1970, là où nous vivions, les enfants, notamment à l'école primaire, utilisaient SANS arrêt des expressions homophobes, typiquement « pédé ».

Pour être bien clairs : par sans arrêt, nous voulons réellement dire à longueur de journée et tous les jours. Il n'y a ici -malheureusement- ni exagération ni hyperbole...

Les adultes n'étaient guère mieux, même si ça dépendait évidemment du degré de vulgarité qu'ils/elles affichaient en public. Nous n'avons pas souvenir que les incessantes insultes homophobes des enfants aient été contrées par les adultes (même s'il est sûr que certain-e-s y étaient opposé-e-s, ce n'était pas général, au contraire, et même parfois encouragé explicitement).

Si vous êtes « jeune », vous avez certainement déjà entendu/lu des propos homophobes, mais il vous est probablement difficile, voire impossible, de réaliser ce que c'est que de vivre dans un milieu où l'homophobie est constante et partout. Essayez d'imaginer ce que pouvaient ressentir les gens ayant des penchants bisexuels, ou homosexuels... L'homophobie est loin d'avoir disparu, mais comparé à cette époque, il n'y a AUCUNE comparaison.

Bien sûr, étant enfants, nous ne comprenions en réalité pas vraiment de quoi il s'agissait. Pour nous, il s'agissait d'une expression qu'on nous avait présentée comme étant insultante et que nous utilisions à cet effet. Mais, du moins au début, l'aspect homophobe nous échappait généralement. Nous aurions tout aussi bien pu crier « Barbapapa ! » à la place, si on nous avait appris à utiliser ce mot comme une insulte...

Que nous comprenions le mot ou pas, il est évident que ça contribuait à la fois à créer une ambiance toxique pour toute personne ayant des penchants homosexuels, et ça contribuait aussi FORTEMENT à propager et maintenir l'idée que « c'est mal d'être pédé », perpétuant le cycle...

C'est un bon exemple de la façon dont une société maintient ses « valeurs » et préjugés : on commence à vous implanter les idées (bonnes ou mauvaises) très jeune.

Quand on vous a fait entrer ce genre de choses dans la tête, il est difficile de s'en débarrasser... (Ce que l'auteur à pourtant réussi à faire.)

« Fils de pute ! »

Il y a environ 30 ans, nous avions lu un roman de « Fantasy » (pensez à « Conan le Barbare » ou au « Seigneur des Anneaux »), dans lequel le héro principal utilisait de façon fréquente l'expression « fils de pute ! ». L'histoire n'était pas mauvaise, mais cette expression répétée constamment nous avait vraiment beaucoup génés et diminué notre appréciation du livre...

Pour que vous compreniez mieux, nous devons expliquer que ce roman était traduit de l'américain, et c'est une expression qu'ils/elles utilisent souvent. Il est utile aussi de préciser que la prostitution a toujours été un sujet très sensible (et tabou) aux USA et qu'il y règne un fort ressentiment contre les prostituées (surtout les femmes), accompagné d'énormément de préjugés, de stéréotypes, etc. L'héritage puritaniste y est encore très présent dans l'attitude générale (négative) vis-à-vis du sexe...

Parmi les personnes avec qui nous avons pu un peu échanger lors de nos recherches sur le BDSM payant (voir notre article Comment se déroule une séance de BDSM payante ?), se trouve une escorte BDSM qui a eu un bébé, il y a quelques années maintenant. Essayez d'imaginer sa vie dans quelques années, quand il sera assez grand pour commencer à comprendre ce que veut dire « pute » et qu'il réalisera le barrages d'insultes dirigées sans arrêt vers les personnes commme sa mère (et contre lui évidemment)... Ça ne prête pas vraiment à sourire, pas vrai ?

Ça fait bien des années, comme nous l'avons indiqué dans notre article, que nous nous intéressons au sexe payant (dont la prostitution/l'escorting), et nous avons toujours été surpris (parfois choqués) de voir à quel point sont répandus les préjugés, stéréotypes, mythes et idées fausses, toujours très toxiques et souvent malfaisantes. Surtout quand ceux-ci viennent des clients (ou clientes) et même des prostituées elles-mêmes (ce qui peut surprendre à première vue). (Nous reparlerons plus en détails de ces sujets dans notre article -général- à venir sur « le sexe payant dans le BDSM »).

Ici aussi, on parle d'une expression qui vous est inculquée jeune et dont il est difficile de se débarrasser. Et contrairement à l'homophobie qui est assez fortement combattue, et assez mal vue, de nos jours, les stéréotypes contre les prostituées,eux, sont LOIN d'avoir disparu (ou d'avoir diminué) et il n'y a guère de volonté en ce sens.

Bien entendu, la plupart des personnes qui ont des préjugés et des attitudes très négatives sur les prostituées seraient bien surprises si, après un repas de famille par exemple, on leur révélait soudain que la jeune femme qu'on leur a présentée comme une collègue de travail et avec qui elles ont échangé pendant tout le repas, gagne en réalité sa vie en se faisant fouetter par des hommes dans des hôtels 5 étoiles... Ben oui, rencontrer les personnes EN VRAI, ça change tout...

Le POIDS des mots

Oui, les mots, surtout quand ils sont utilisés de façon systématique (au niveau de la société entière), ça blesse à titre personnel et ça stigmatise du point de vue social, rendant souvent difficile voire impossible de parler de ses envies/soucis de peur de rejet (ou pire) et au final, de vivre sa vie comme on l'entend.

Il existe bien d'autres mots que ceux que nous avons présentés ici, bien sûr. Ces mots varient selon les époques, parfois par effet de mode. Nous avons depuis plusieurs années vu, avec consternation, dans les forums BDSM notamment, l'utilisation absolument odieuse, dans un pur but malfaisant, de divers termes choisis pour blesser et stigmatiser certaines personnes (principalement des hommes). Ces comportements ne sont PAS anodins, et ont de vrais effets pour les victimes, mais aussi toutes les personnes qui voient comment on est traité dans ces forums et qui n'oseront plus intervenir ou poser de questions. Nous y reviendrons dans une prochaine entrée de blog.

Recevoir notre documentation sur les « Red Flags » ? Oui, si vous payez...

Août 18
Recevoir notre documentation sur les « Red Flags » ? Oui, si vous payez... 18 Août 2020 Larry

Nous sommes en train de rédiger (non sans mal) un article qui parle notamment des « Red Flags », c'est à dire les signes d'alerte supposés indiquer une personne (ou une relation) potentiellement abusive.

Les « red flags » sont quelque chose de très connu, utilisé hors du BDSM, mais qui a été adapté aux spécificités du BDSM (en général, de façon absolument horrible, discriminante et stupide, mais nous en reparlerons dans un autre article).

Pendant notre recherche d'exemple pour illustrer le concept, nous sommes tombés sur des exemples allant de médiocre à ATROCES, un seul des articles que nous avons (re-)trouvés nous semble presque correct (malgré quelques problèmes).

Ici, nous voulons parler d'un exemple non BDSM, particulièrement corsé... Il s'agit d'une organisation qui a créé une campagne d'information sur ces signes d'alerte, à destination des campus américains, et qui est supposée aider les étudiant-e-s à se rendre compte des problèmes qui peuvent survenir.

Malgré les bonnes intentions, c'est un festival de stupidité. Et comme d'habitude pour ce genre de choses, il y a de gros soucis dans l'attitude, dans la façon de présenter les choses. Enfin, bref, le fond est douteux et la forme est douteuse elle aussi...

Si vous voulez lire des extraits : http://www.theredflagcampaign.org/handouts

D'abord, leur approche fait peur : est-ce que vraiment ces « signes d'alerte » sont ignorés par les étudiant-e-s ? Lisez les exemples sur la page dont nous venons de donner l'URL, vous verrez le niveau. En gros, si quelqu'un se comporte de façon abusive, c'est un indicateur d'une relation abusive... Non, vraiment, c'est ça qu'ils/elles disent. C'est d'un niveau pire que le niveau moyen (déjà bas) des autres articles que nous avons pu trouver. Seule une personne ayant passé toute sa vie sur une île déserte (sans contacts humains) pourrait ne pas déjà savoir tout ça. On parle de « jeunes », mais qui sont à l'université, pas d'enfants en bas âge !

Mais ce n'est pas le pire, oh non !

Ils expliquent aussi qu'il ne faut pas rester sans réagir si on est témoin de problèmes... Alors, là, il faudrait des pages pour détailler le problème, mais on est dans l'exemple typique des gens qui parlent sans réfléchir ! Se mêler des affaires des autres, même avec les meilleures intentions, peut terriblement mal se passer ! Toute personne un peu expérimentée le sait. On peut se faire agresser (parfois par les 2 personnes qui se disputaient juste avant), on peut aussi empirer la situation (passer de dispute à agression), se retrouver ensuite accusé-e d'avoir créé le problème (!) ou aussi intervenir à tort, en ne comprenant pas le contexte et blâmer la mauvaise personne dans une dispute. Intervenir, ce n'est pas une décision à prendre à la légère ! Et eux, présentent ça de façon très superficielle, exactement ce qu'il ne faut pas faire ! (Nous pourrions parler pendant des heures du sujet et de nos expériences personnelles.)

Et le pompon sur la cerise du gâteau : vous pensez que ces infos, conseils et autres sont accessibles gratuitement ? Dans un PDF téléchargeable ? Ha ha ha ! LOL. En fait, ils proposent des Kits qui doivent être achetés par les campus... Alors, là, bravo ! Que les matériels ayant un support physique (affiches, drapeaux, et autres) soient payants, c'est normal, mais pourquoi ne pas laisser leur brochure (en PDF) accessible à tout le monde ? De notre point de vue, en plus d'être choquant (comparé au discours tenu sur leur site), nous pensons que ça en dit long sur leur réelle volonté d'aider...

Bravo.

FetLife : témoignage d'abus

Juin 23
FetLife : témoignage d'abus 23 Juin 2020 Larry

En parcourant la rubrique « Fresh & Pervy » du site BDSM FetLife (la rubrique affiche tous les écrits publics du site), nous trouvons souvent des textes avec des contenus stupides, désagréables, outranciers, trolliens, etc.

Et parfois, nous trouvons des drames, des témoignages qui sont durs à lire.

Nous avons lu récemment le témoignage d'une femme qui expliquait avoir vécu pendant plusieurs années avec un dominant abusif, très abusif.

C'était malheureusement l'histoire classique que nous ne connaissons que trop bien : un prédateur bien rodé, sachant exactement quoi dire, comment se comporter et masquant sournoisement sa vraie personnalité. Ce sont les plus dangereux.

Lisez la description qu'elle donne de lui :

Comme elle l'explique dans le reste du texte, malgré toutes ses précautions, elle s'est faite pièger.

Elle expliquait ensuite qu'il ne faut pas blâmer les victimes (une évidence), car même en prenant ses précautions (le fameux « vetting »), ça ne suffit pas (une autre évidence).

Vous noterez que c'est exactement pour ça que nous disons que nous refusons de faire des recommandations de profils.

Trop souvent dans les forums, vous trouverez des gens qui disent que les identités des abuseurs sont vite connues dans le « milieu », etc. Ce qui est totalement faux ! (malheureusement). Comment expliquer les scandales de figures connues, voyez ce qui s'est passé avec le milieu du Shibari en 2018/2019 ?

Nous nous répétons, mais il ne faut pas tomber dans toutes ses approches super naïves et dangereuses !

Non il ne suffit pas d'avoir des témoignages positifs sur quelqu'un pour garantir qu'il est OK. Et, nous le disons depuis des années d'ailleurs, un prédateur ne le sera pas avec tout le monde, mais seulement avec des personnes vulnérables, et ne s'en vantera pas ! En plus, trop souvent les gens ferment les yeux même devant des cas d'abus flagrants !

Il ne faut pas voir des prédateurs (ou prédatrices) partout, mais il faut garder les yeux bien ouverts.