Pas de communauté BDSM : est-ce un bien ou un mal ?

Sept 04
Pas de communauté BDSM : est-ce un bien ou un mal ? 04 Septembre 2021 Larry

Ça fait des années maintenant que j'explique qu'il n'y a en réalité PAS de « communauté BDSM », surtout en France. On en entend BEAUCOUP parler, on lit beaucoup de textes qui en parlent comme si c'était une « évidence », mais il n'y a RIEN derrière !

Oui, il y a divers groupes, généralement petits, mais AUCUN ne représente le BDSM, et je rappelle que 99% des gens qui font du BDSM ne vont JAMAIS aux divers évènements publics. Bien sûr, certaines personnes parlent de communauté mais soit ils/elles y ont un intérêt, soit ils/elles ignorent (délibérément ou non) que 1% de personnes ne peuvent PAS prétendent créer LA communauté ! Ça n'aurait aucun sens.

De façon générale, au delà du « milieu public BDSM », il n'y a PAS non plus de valeurs partagées, de sentiment d'appartenance, de volonté de faire des choses en commun, RIEN. Et en France, c'est particulièrement le VIDE à ce niveau. Vu ce que je fais depuis des années, je suis bien placé pour en parler !

De toute façon tant qu'on aura des tabous sur le sexe, que le BDSM sera mal vu, pas du tout compris (le poids des idées fausses est ÉNORME), et donc pas de discussion, comment voulez-vous qu'il puisse se former une ou des communautés, à part quelques petits groupes ici et là.

Mais la question qui se pose est « est-ce qu'il serait désirable d'avoir une telle communauté ? » Je vois parfois passer des écrits, surtout à propos des problèmes d'abus et de prédateurs, qui disent que « la communauté » devrait faire quelques chose (sauf qu'elle n'existe pas !).

J'avais déjà exprimé mes doutes dans mon entrée de Blog « Auto-régulation du « milieu » BDSM : est-ce possible ? Souhaitable ? ».

En y repensant, je continue de penser que vu comme les communautés (en réel ou sur internet, notamment sur site BDSM FetLife) sont toxiques, ou très vite récupérées par les éléments les plus extrémistes ou malveillants, je suis plutôt contre...

Bien sûr, avoir une sorte de lieu de rencontre pour les personnes qui débutent serait intéressant, histoire de leur éviter les plus grosses gaffes ou déceptions, et de remettre les choses en place (détruire les stéréotypes et autres idées fausses toxiques). Bref,comme mon site, mais en réel, et avec une interactivité que je ne peux évidemment pas avoir !

Seulement, quand je vois comment se passent les accueils des Munchs, et que l'attitude de la majorité des gens est très stéréotypée (à fond dans le folklore), bref, qu'il n'y a presque personne qui, comme moi, désire (et est capable) montrer le BDSM tel qu'il est VRAIMENT, et relativiser les croyances absurdes...

Et je n'entrerai pas trop dans les problèmes rencontrés par les hommes seuls, surtout les plus jeunes, qui sont souvent maltraités. Sans parler des attitudes ouvertement anti-hommes (et anti-hétéro, anti-cis) de plus en plus fréquentes et considérées comme socialement acceptables (ce qui défie mon entendement !).

D'un autre côté, il faut dire aussi que pas mal de personnes posent des questions puis se « barrent » visiblement sans même lire la réponse (ou dire « merci »). Je rencontre le problème régulièrement, ça n'aide pas à motiver les gens qui voudraient aider !

➜ Une communauté ça serait bien SI, et UNIQUEMENT SI, l'attitude des gens correspondait à ce que j'en attends (en résumé : l'attitude que j'essaie de mettre dans mes articles). Bref, une BONNE attitude, de l'honnêteté, et de la bienveillance (pour utiliser les grands mots). Vu ce à quoi j'ai assisté ces 7 dernières années dans le « milieu BDSM », ce n'est pas pour demain !

Au final, actuellement, en France, je préfère encore qu'il n'y ait PAS de véritable « communauté ».

[Citation] « Je suis en colère contre 'la communauté BDSM' ». Heu, non, on ne PEUT PAS parler ainsi !

Sept 04
[Citation] « Je suis en colère contre 'la communauté BDSM' ». Heu, non, on ne PEUT PAS parler ainsi ! 04 Septembre 2021 Larry

Je me demande combien de fois il faudra expliquer à ce type de personnes la différence entre une anecdote (un évènement spécifique) et les statistiques (un comportement global) ? C'est vraiment un GROS problème, récurrent.

NON, on ne peut PAS prendre une expérience (ou des expériences) catastrophiques ou tragiques et dire que « tous les hommes... » ou « tous les gens qui font du BDSM... » ou « ... » sont aussi coupables des mêmes faits ! C'est une ÉVIDENCE, même des enfants comprennent ça !

Je viens encore de lire un de ces textes STUPIDES :

  • https://www.reddit.com/r/antikink/comments/phe39v/im_angry_with_the_bdsm_community/

Dans cet écrit, l'auteure se plaint amèrement de la « communauté BDSM » parce qu'elle (et d'autres) a subi des abus divers. (Elle nous inflige aussi ses préjugés divers sur le porno et autres, mais je n'en parlerai pas ici, bien que ça soit assez révélateur de son attitude...)

Mais rencontrer des gens horribles, avoir à cause d'eux, des expériences allant de désagréables à traumatisantes, ça ne fait que montrer que CES GENS-LÀ sont horribles et devraient éventuellement être traînés en justice. En quoi est-ce que ça parle pour les millions d'autres personnes qui font du BDSM (communauté ou pas) ?

En plus, elle parle (comme toujours) de « communauté », comme si les gens qui en font partie étaient tous et toutes identiques, et surtout, alors que, je le dis depuis des années : il n'y a PAS de communauté BDSM (même si on prend en compte la différence USA/France). Au mieux, on peut parler de « communautés BDSM », moi je parle plutôt de groupuscules, et même celles-ci ne regroupent qu'une INFIME partie des gens qui font du BDSM (à peine 1%, en étant généreux). Et qu'on ne me dise pas que les gens qui sont à fond dedans en font forcément partie : je connais plein de contre-exemples, dont MOI-MÊME !

J'avais vu une vidéo similaire, il y a un an ou 2, mais cette fois sur la France. Une jeune femme expliquait avoir fait des rencontres horribles et avoir abandonné le BDSM à cause de ça. POURQUOI ? Il existe des gens abusifs, et des prédateurs, je le sais, j'en connais, j'en ai même rencontré (GRRR), je pourrais donner des noms. Il existe même des groupements de prédateurs qui visiblement travaillent ensemble pour se donner mutuellement des bonnes réputations, etc. Et il existe carrément des groupes formés de gens ayant de SALES MENTALITÉS, allant jusqu'au sectaire et qui protègent des abuseurs notoires... Il est clair qu'elle était tombée sur un tel groupe ! MAIS ces gens-là ne représentent PAS le BDSM, d'ailleurs, personne ne représente le BDSM, ça n'a pas de sens...

Et attention, hein, ces types d'accusations font beaucoup de mal aux personnes qui s'intéressent au BDSM et qui ont de quoi en être dégoûtées (évidemment !).

Perso, j'estime que la « communauté publique BDSM » d'Île-de-France (où je vis) est TOXIQUE. Elle est bourrées (et même dominée) par des gens ayant de mauvaises mentalités, hypocrites à des degrés stupéfiants, et qui ont depuis longtemps chassé les bonnes volontés (comme moi). C'est comme ça qu'une communauté devient toxique et pourrie : on tolère (de façon incompréhensible) les comportements inadmissibles (et choquants) des trolls/trolles, petit à petit ces comportements dégoûtent les gens comme moi, qui essayaient de faire des choses, jusqu'à ce que la majorité des organisateurs/organisatrices soient des gens à éviter (pour ne pas dire plus). J'en ai déjà parlé dans des articles, mais croyez-moi, j'aurais de quoi en dire bien plus long !

MAIS, le fait que j'estime cette soi-disant communauté (qui est d'une taille RIDICULE) est pourrie/toxique, ne veut RIEN dire pour les gens qui n'en font pas partie. Comme j'ai expliqué au-dessus : les pires éléments se sont emparés du gouvernail, donc forcément, ce qu'on voit c'est le PIRE, pas le meilleur. Il faut VRAIMENT être stupide pour ne pas comprendre le problème !

Enfin, ça ne sert à rien d'expliquer à des gens qui ne veulent pas écouter, pas vrai ? Ce genre d'accusations absurdes continuera donc...