Mai
14
14 Mai 2020
Larry
Cet article fait suite à notre article « Il ne faut pas donner les mêmes conseils aux débutant-e-s et aux habitué-e-s ! ».
Cette fois, nous voulons parler d'un autre problème que nous avons vu lors de Munchs (et de soirées) : la différence de perception et d'attente, parfois très importante, entre les personnes.
Pour illustrer notre propos, voici une anecdote réelle dont nous avons été témoins, lors d'un Munch.
Parmi les nouveaux arrivants au Munch se trouvait un homme (la 40aine), complet débutant en BDSM, mais qui pensait être attiré par le côté « soumission » à une maîtresse. Et comme vous le savez certainement, il est difficile de trouver quelqu'un, surtout quand on débute. Justement, par un rare coup de chance, une maîtresse qui était présente au Munch lui a proposé de faire un essai et lui a donné des ordres à suivre.
Le problème, c'est qu'elle n'avait pas vraiment expliqué ce qu'elle attendait d'un soumis, elle a directement donné des instructions à suivre. Bien sûr, ça partait d'un bon sentiment ! Mais le débutant, lui, en était encore à un stade très superficiel : il n'avait pas le recul (et les fantasmes) nécessaires pour bien comprendre comment il était supposé agir.
Au final, la maîtresse, déçue, n'a pas prolongé l'essai, et nous l'avons entendue se plaindre (assez vigoureusement) du résultat décevant de son point de vue.
De notre point de vue, quelle que soit sa bonne volonté, elle aurait dû penser que tout le monde n'est pas à fond, comme elle, dans le BDSM. Et les attentes qui sont pour elles des évidences, ne le sont pas toujours (et même rarement) pour des personnes qui débutent complètement... Même quand on parle de gens qui ont déjà des notions, on n'a pas forcément non plus les mêmes conceptions...
Une autre anecdote s'est déroulée lors d'une grande soirée BDSM. Nous avons été témoins du comportement de femmes dominantes qui « jouaient » avec des homme soumis présents dans la soirée (autrement dit, ces personnes ne se connaissaient pas déjà). Nous avons été choqués du comportement de plusieurs d'entre elles. Elles ne tenaient aucun compte du contexte et des attentes peut-être bien différentes des personnes autour : elles étaient très agressives et même désagréables (à la limite de l'abus), pour ne pas dire plus. Ce genre de chose est OK si c'est pratiqué avec des gens qu'on connait, et qui attendent ce comportement. Mais avec de complets inconnus ? Et en plus, peut-être des novices ? Où est la communication là-dedans ?
Au moins, sur les sites de rencontres BDSM, les gens discutent (enfin, en principe !) de leurs conceptions, pratiques, goûts et attentes, histoire de minimiser les surprises et malentendus.
Quand on est en réel, il faut faire attention à ne pas négliger cette étape, ça pourra éviter des catastrophes, le cas échéant...
Mai
14
14 Mai 2020
Larry
Haaa, la joie des mythes et préjugés toxiques et sans nuances dans le BDSM ! Quel délice !
Combien de fois devrons-nous lire des absurdités totalement exagérées du genre « le BDSM est extrême » ou des remarques nocives élitistes des « gens qui savent » et qui fustigent les « joueurs façon 50 nuances » ?
Nous avons encore une fois trouvé, dans une étude, ce mythe persistant qui oppose 2 prétendues catégories bien distinctes (et opposées) : les anciens du BDSM, ceux de la « vieille école », et les joueurs, les p'tits nouveaux qu'il ne faut (selon les anciens) « pas prendre au sérieux »...
Assez avec ces conceptions toxiques absurdes !
Combien de fois devrons-nous répéter que la « vieille école » n'existe pas ? Si des groupes dans le passé avaient telles ou telles règles, ça ne leur donnait pas (et encore moins aujourd'hui) le droit de s'arroger le monopole de la « bonne façon de faire ». C'est stupide ! Il y a toujours eu des gens qui faisaient du BDSM sans aller dans des clubs ou faire partie de ces petits groupes et qui ne suivaient pas ces soi-disant « règles » (voir nos statistiques sur le BDSM). La notion de vieille école n'a donc aucun sens ! (Et elle est terriblement arrogante.)
Un autre total non-sens est l'opposition entre les gens qui se présentent comme de la vieille école, qui, en général, parlent de leur BDSM comme étant extrême, exigeant, (etc.) et les soi-disant « autres ». Ce n'est pas parce qu'on ne fait pas partie de leur petit groupe élitiste qu'on ne fait pas du BDSM hard ! L'auteur de cet article en est un bon exemple.
Enfin, évidemment, faire du BDSM hard ne confère en rien une quelconque autorité que ce soit ! Si des gens préfèrent un BDSM soft ou plus modéré, c'est leur affaire ! D'ailleurs, ça n'empêche pas pour certain-e-s de prendre leur BDSM autant au sérieux que les pseudo-« anciens ». Nous faisons du BDSM hard depuis des années, et vous savez quoi ? Nous ne faisons pas la leçon aux autres pour autant ! D'ailleurs vous pouvez aisément vous en rendre compte en lisant nos centaines de pages publiées ces dernières années...
Comme l'illustre notre image en début d'article : il n'y a pas deux groupes, distincts et qui s'opposent, ça n'a aucun sens ! Dans le BDSM, il y a, comme pour tout, un continuum : du plus soft (les plus nombreux) au plus hard (les moins nombreux, évidemment).
Mais aucun n'a raison sur les autres !
Mai
14
14 Mai 2020
Larry
Il y a plusieurs façon de régler des problèmes : la bonne, et les mauvaises.
Évidemment, la bonne est souvent difficile à mettre en oeuvre et demande des efforts, de la réflexion, de la patience, et une approche nuancée, par étapes, et qui tienne compte des conséquences imprévues qui surviendront à coup sûr.
Les mauvaises sont toujours simplistes, elles ne demandent pas d'efforts, pas de réflexion, encouragent les préjugés et la stigmatisation, la mauvaise foi, ne tiennent pas compte des conséquences imprévues, etc. (La liste de problèmes serait longue.)
➜ C'est donc sans surprise si les mauvaises l'emportent à peu près toujours...
Nous avons déjà écrit pas mal de choses sur les problèmes de mauvaise ambiance (et autre) rencontrés dans le BDSM, dans les Munchs, y compris sur les forums, dont un exemple majeur est le site BDSM FetLife.
Le 19 avril 2018, John Baku (créateur du site FetLife) avait posté un écrit qui abordait divers problèmes rencontrés sur le site qui pourrissent l'ambiance. (Attention, il faut un compte FetLife pour accèder aux liens postés ci-dessous.)
➜ Creating a Safe, Open, and Healthy Environment for Everyone on FetLife
(https://fetlife.com/groups/311/posts/12370986)
La discussion (maintenant fermée) a attiré 1 295 commentaires ! Il faut dire que le sujet est vaste.
Cette capture d'écran contient un extrait du message d'origine, avec la liste des solutions envisagées pour résoudre divers problèmes :
Plus de 2 ans, après : quels résultats ? Quels sont les changements ? Pour autant que nous ayons pu le voir, à peu près aucun ! Les points majeurs (par exemple, le problème des MPs non sollicités) n'ont en rien été résolus.
Et, nous y reviendrons à une future occasion, mais cette discussion a montré -encore- de façon claire l'hallucinant problème des gens qui proposent des « solutions » qui n'en sont pas, qui sont impossible à faire techniquement, qui stigmatisent (brutalement) les hommes (qui sont le mal absolu, c'est bien connu ! /s) et qui sont bourrés de stupidités et de mauvaise foi à un degré effrayant... En résumé, rares sont les personnes qui ont suggéré des idées de solutions raisonnables, raisonnées, faisables et qui ne reposaient pas uniquement sur de stupides préjugés.
Faisons un saut vers le présent.
Le 3 mars 2020, John Baku a posté un autre message, cette fois concentré sur un aspect uniquement, et un des pires : la restriction des messages basé sur le genre. C'est-à-dire, concrètement, qu'il serait possible d'empêcher les profils ayant le genre « homme » d'envoyer des messages non sollicités. Oui, parce que le seul profil visé est clairement le profil des hommes.
➜ One of my concerns of gender based privacy settings...
(https://fetlife.com/users/1/posts/6142494)
La capture ci-dessous reproduit le début du message uniquement :
Alors, attention, vous notez bien qu'il indique clairement être à priori opposé à cette idée, il explique ensuite pourquoi.
Premier problème : pourquoi revenir sur cette idée ? Toute personne sensée sait que c'est une idée stupide qui ne marchera JAMAIS (explication plus bas). Sans compter que c'est une claire discrimination envers les hommes, donc contraire aux règles du site.
Il y avait des dizaines de solutions envisagées et proposées, dont certaines auraient pu résoudre (au moins en partie) le problème des MPs non sollicités. Pourquoi revenir discuter la pire de ces solutions ? Pourquoi encourager la stupidité ?
C'est déconcertant ! Surtout qu'il dit explicitement ne pas être pour (et liste même les arguments contre !). Alors, pourquoi relancer le débat ? C'est stupide, ça va encore encourager les troll-e-s.
Un autre problème qui nous gêne : dans son message, Baku explique qu'il sait que la vraie raison de cette demande est le blocage des hommes (une évidence !). Mais, ce qui nous choque, c'est qu'il dit que c'est parfaitement acceptable (voir en bas de la capture). Pourquoi ? Il sait que c'est aller à l'encontre des principes même du site ! Il sait aussi qu'il existe d'autres solutions qui, elles, ne stigmatiseraient pas les hommes, mais uniquement les gens qui se comportent mal. Est-ce qu'il ne voit pas le problème ?
Soupir.
Revenons (brièvement) à pourquoi ce filtrage par genre ne marchera jamais.
Notez que ce filtrage pose d'autres problèmes, que Baku aborde, mais nous les ignorerons pour cette fois.
Le problème quand ce sujet est abordé, c'est que ce sont toujours des personnes très vocales (mais ayant zéro bon sens ou esprit critique et aucune logique) qui crient au loup et proposent des solutions simplistes sans penser aux conséquences, pourtant évidentes à qui sait réfléchir...
Le problème n'est pas « les hommes ». Le problème, c'est que bon nombre de personnes (et non, pas que des hommes, même si c'est la très grande majorité) envoient des messages privés (MPs) non sollicités.
- ce n'est pas une majorité, c'est une minorité (plus ou moins toxique)
- les plus toxiques, ceux qui harcèlent, sont une infime minorité, mais terriblement active. Pour s'en convaincre il suffit de regarder tout nouveau compte de femme (surtout de jeune femme) qui s'inscrit à FetLife. Immédiatement, on voit des demandes d'amis ou des « followers ». Si vous regardez ceux-ci, ce sont toujours les mêmes personnes ! En France par exemple, nous comptons quelques dizaines d'hommes qui tentent de contacter toutes les femmes, après un moment, on reconnaît leur photo de profil... Heureusement que tous les hommes ne se comportent pas comme ça, ou ce seraient des centaines (voire des milliers) de MPs par jours que les femmes recevraient.
- ces personnes ont presque toutes un point commun : ils (parfois elles) ne lisent pas les profils et envoient des MPs uniquement parce qu'il est marqué (« Female »). C'est pour ça que les femmes mariées ou en couple se plaignent qu'elles sont contactées quand même. Ne parlons pas des présentations, visiblement ces gens-là ne les lisent jamais.
Pourquoi le filtrage sur les hommes ne marchera pas : tout simplement parce qu'il est très facile de changer son genre ! Et personne ne vérifiera si on ment ou pas. En plus, certains choix sont si subjectifs (gender-fluid par exemple) qu'il ne serait pas possible de prouver que quelqu'un ment.
Capture : les choix de genre proposés par FetLife.
Nous avons déjà établi que les personnes (surtout des hommes) qui posent problèmes se moquent des instructions fournies dans les profils, croyez-vous que des gens comme ça hésiteront un 10ème de seconde à modifier leur genre pour passer le filtre ? Non, évidemment !
Conclusion : cette méthode ne marchera pas. Il existe d'autres solutions, faisables et réalistes, arrêtons de délirer et de perdre du temps sur une méthode stupide et inutile !
Mai
13
13 Mai 2020
Larry
La stupide « performance » ignorante d'un certain syndicat sur Twitter le weekend dernier (voir notre présentation complète) nous a encore confronté aux préjugés contre le BDSM.
Voici la perle qu'ils ont sorti, d'un ton docte et « donneur de leçon » :
Nous rappelons que le sado-masochisme est une perversion sexuelle [...]
C'était embarrassant de lire des absurdités pareilles...
Mais cet énième jugement ridicule nous a rappelé quelque chose dont nous voulions parler depuis longtemps.
Préjugés
Nous avons déjà parlé de nombreuses fois des mythes et préjugés classiques contre le BDSM. Nous lisons régulièrement des jugements ignorants du style (orthographe non corrigée) :
- A dégagez les cinglés !
- tordus
- détraqué
- demeurés
- déviance
- pathologiques
- bizarre
- etc.
Quand aux attaques plus complexes, elles vont loin : depuis le « c'est contraire à l'amour vrai », à toutes les accusations d'abus, de viol, et autres, les plus monstrueuses. Certain-e-s extrémistes (généralement anti-sexe et anti-hommes) ne tarissent pas d'accusations hallucinantes à des années lumières de la réalité (de vrais délires !).
Le paradoxe
Mais, avez-vous remarqué le problème de ces accusations et préjugés absurdes ?
Si on écoute tous ces gens-là, faire du BDSM est être un vrai monstre (surtout pour les hommes dominants, bien sûr, qui sont toujours les plus attaqués et diffamés).
Et pourtant, ils et elles ne sont pas capables de dire qui fait du BDSM ou pas...
Vous allez peut-être dire que c'est normal, ce n'est pas écrit sur le visage des gens. Oui, mais ça, c'est ce que pense une personne sensée. Quand vous lisez les accusations que nous lisons, elles ne laissent aucun doute sur le fait que ces « comportements monstrueux » devraient se voir dans toutes les actions des gens qui font du BDSM. On parle d'accusations du genre « BDSM = viol » ou assassiner/torturer des bébés et des châtons ici (nous n'inventons rien, ce sont de vraies accusations !)
Pourtant, quand telle ou telle personne connue ou même de leur entourage s'avère faire du BDSM, c'est la surprise : « j'aurais pas cru ça de lui/d'elle ».
Ben oui, elles sont bien cachées ces personnes qui sont si « monstrueuses ».
➜ Peut-être parce que ce qu'on fait dans sa chambre à coucher ou en soirée n'est pas pareil à ce qu'on fait en dehors ?
Mais cette évidence est visiblement difficile à comprendre pour un bon nombre de personnes...
Il faudra encore longtemps avant que parler de sexualité au sens large, et de BDSM en particulier, ne résulte plus en une déconnexion instantanée du cerveau pour tous ces gens-là.
Mai
10
10 Mai 2020
Larry
Quand on gère, comme nous, un site d'informations sur le BDSM, vous vous en doutez bien, il faut s'attendre à parfois recevoir des messages ... bizarres.
Et ça ne manque pas, croyez-nous !
➜ Sur les 6 derniers mois, environ 80% des messages étaient de ce type ! (Oui, vraiment !)
Par exemple, des demandes impératives du type « je veux une maîtresse ». Oui comme ça, une seule ligne, pas d'explication, pas de bonjour, pas de SVP, pas de merci. Juste une ligne. Et envoyée à répétition en plus ! Ou encore des messages (multiples) demandant si le site est payant... Mmmh, vous ne voyez pas que ce n'est pas le cas ? Vous avez la page juste sous les yeux !
Bon, nous passerons sur les (très rares, heureusement) tentatives de spam ou d'escroquerie.
Mais le plus embarrassant, c'est quand nous recevons des messages agressifs sur un sujet (par exemple « la bonne soumise », les mots d'arrêt, ou les dominants qui disent à une soumise inconnue « appelle-moi maître », ou encore les majuscules de « politesse » du style « V/vous ») et qui contiennent des arguments qui prouvent que la personne ne sait manifestement pas lire ! Parce que ce qu'il (ou elle) critique vertement n'est pas du tout ce que nous avons écrit !
Haaa, la mauvaise foi et les extrémismes ! C'est toujours le même problème : ce genre de personnes à idées fixes (et étroites) lit tout à travers un filtre déformant, et on obtient des situations complétement absurdes avec des accusations sorties de nulle part.
Ambiance !
Soupir...
Mai
07
07 Mai 2020
Larry
Vous vous rappelez peut-être que nous nous étions déjà plaint -avec vigueur- des réactions stupides d'un bon nombre de personnes face à la crise du coronavirus.
Nous avions notamment évoqué (le 9 avril) les annonces de clubs, associations et autres qui proposaient, de façon irresponsable, des réunions en plein confinement ou pour juste après (de toutes façon celui-ci a été prolongé, comme on s'en doutait).
Actuellement, le confinement est supposé être levé le 11 mai. Nous disons supposé, car il est évident que ça se se fera pas si simplement (et sous haute surveillance). De nombreuses études évoquent les problèmes, mais il n'y a pas besoin d'être chercheur ou chercheuse pour comprendre les difficultés qui vont se poser !
Même si le confinement n'est pas encore prolongé, il ne sera levé que progressivement. Et rappelons, même si c'est évident, que même une fin totale du confinement ne serait pas synonyme de fin de la pandémie ! Il faudra encore du temps, des mois, pour que la situation sanitaire revienne à la normale, et nous pouvons croiser les doigts en espérant qu'un nouveau pic d'infections ne requière pas une deuxième période de confinement !
La communication du gouvernement sur le sujet n'est pas terrible (voir https://www.gouvernement.fr/info-coronavirus), et on peut s'attendre à des mauvaises surprises au minimum les premières semaines (et probablement pendant les mois à venir).
Mais, le problème qui nous fait écrire cet article ce sont les réactions encore totalement irresponsables et inadmissibles de certaines personnes du « milieu » BDSM.
C'est hallucinant !
Sur le site BDSM FetLife, par exemple, on peut déjà lire des délires sur les forums avec des gens qui parlent de faire la fête pour célébrer ça, d'aller en club, etc. Du pur délire !
D'après un témoignage que nous avons lu aujourd'hui, toujours sur FetLife, écrit par un américain (au Texas) : certains clubs BDSM dans sa région ont déjà commencé à réouvrir ! C'est de la folie ! Il s'en plaint vigoureusement, dénonçant les arguments bidon évoqués, du genre « arrivera ce qui arrivera » (WTF? A-t-on affaire à des enfants ?). Un commentateur en rajoute d'ailleurs, judicieusement, en soulignant que de tels clubs, qui sont près à prendre le risque de réouvrir, ne méritent pas la confiance des client-e-s. Bien parlé !
Comment expliquer de telles attitudes ? Une si incroyable irresponsabilité ?
Ne pensez-vous pas que les gens qui sont dans le milieu BDSM sont pourtant un peu mieux placé-e-s que la moyenne pour comprendre les problèmes de risques, de responsabilité, de consentement (à ne pas contaminer les autres), etc. ?
➜ Il y a des idiot-e-s partout évidemment, mais là, nous pouvons repérer, pour l'avenir, ceux et celles qui sont inconscient-e-s et inexcusablement irresponsables !
Mai
07
07 Mai 2020
Larry
Cet article est une râlerie contre un comportement très (trop !) répandu chez les troll-e-s de tout poil.
Nous avons déjà souvent évoqué les problèmes d'ambiance toxique dans le « milieu » BDSM, en voici encore un exemple, particulièrement énervant d'hypocrisie.
Le problème
Si vous protestez publiquement contre un comportement, un
problème
répandu dans le milieu BDSM, au lieu de répondre à la problématique, vous êtes immédiatement attaqué/moqué parce que vous faites partie des personnes maltraitées, donc, par un retournement de « logique » absurde qui nous échappe, votre opinion ne compte pas, ou, pire, vous êtes blamé pour oser parler en public ! Même si vous n'êtes pas du tout concerné personnellement !
C'est un comportement fréquent !
C'est une technique de trollisme assez classique : l'attaque personnelle pour éviter de parler du vrai sujet, on pourrait aussi parler de technique de l'homme de paille.
Ce comportement pose 3 problèmes :
- refus de reconnaître le problème (évidemment)
- attaque si on fait partie des « victimes ». En quoi est-ce que se plaindre d'un problème dont on subit les conséquences est inacceptable ? C'est absurde.
- accusation absurde alors qu'on n'est même pas concerné personnellement. Par exemple, l'auteur défend très souvent les hommes jeunes qui arrivent dans le BDSM et qui sont souvent horriblement mal traités. Ayant 49 ans, on ne peut vraiment pas dire que c'est pour des raisons personnelles ! Idem pour notre défense des débutant-e-s, avec 30 ans d'expérience, on ne peut pas dire que l'auteur en fasse partie (LOL) !
Exemple
Un exemple public réel, qui est survenu à l'auteur en 2019, était une protestation de notre part sur la discrimination (flagrante) contre les hommes seuls.
Nous avions publié sur le site FetLife un écrit (extrait ci-dessous) qui défendait l'opinion que des soirées qui refusent explicitement les hommes seuls (discrimination flagrante) ne devraient pas être autorisés à faire de la pub sur le site FetLife. Le site n'est pas supposé accepter ce genre de discriminations. Si ça avait été contre les gays ou les transgenres, ou les gauchers ou les rouquins (etc.), il y aurait eu une levée de boucliers ! Il n'y a aucune raison que ce soit différent dans le cas des hommes.
Notez que nous nous en moquons à titre personnel : l'auteur ne va que très rarement à des soirées, même avec une copine, et si une soirée veut se la jouer discrimination (quelle que soit la cible), nous n'y irons pas.
Malheureusement, dès qu'on dit des choses pourtant parfaitement équitables de ce type, on est accusé : « c'est parce que tu ne peux pas y aller que tu te plains ! ».
Hem. Non, ce n'est pas la raison. D'abord parce que nous venons de le dire, l'auteur n'aime pas les soirées et n'avait aucune intention d'y aller, ensuite, ce qui est juste est juste, ce qui est injuste est injuste. Il n'y a pas de considération personnelle à avoir là-dedans ! On n'a pas besoin d'avoir le coronavirus pour se plaindre que c'est une sale maladie, pas vrai ?
Ha, au fait, il va de soi qu'après avoir vu le comportement inacceptable de cette soirée, en plus de ne pas y aller, nous ne leur ferons pas de la pub !
➜ Il n'y a aucune raison d'accepter ce genre de comportements toxiques qui pourrissent le BDSM.
Notre écrit originel :
29 avril 2019
Events that DISCRIMINATE should NOT be allowed on FetLife
Those last few months, I've noticed several events that discriminated -unfairly- against single men. (Note: I'm french, so this is about the french "scene").
Single men are already treated as cash-cows, and often badly treated (for instance, you won't even get an answer if you contact the organizers of some parties/clubs) but here it was even worse than usual:
- in the first case, single men were simply banned, but not single women (of course!)... Interestingly, it was NOT written on the announcement, you had to go to the website, then you'd get a brief "single men: not admitted", a "nice" surprise...
- in the second case, single men have to register before-hand (nobody else does)
How is that acceptable?
And, more important, how is it acceptable that such discriminatory events be displayed on FetLife?
Don't get me wrong: if those were private parties, I would still find it pretty unfair and BS, but when you invite people in private, your rules apply, I'm ok with that. The problem here, is that those events are public!
I have no problem with thematic events like: queers only, or fetish (dress-code) only, or (female) dommes/(male) subs only, etc. They make sense.
I also completely get the importance of filtering, because otherwise, there would be a lot of people who have no interest about BDSM and who only come to troll, make fun, or harass & whatnot. (Not just men BTW).
What would be the reaction if I created an event with discrimations like:
- queers: not admitted
- left-handed people: not admitted
- over 80 kilograms: not admitted
- etc. (you get the idea)
Why are men always considered fair game?
(And please, don't give me the "there are much more men than women in BDSM" answer: it does not excuse those behaviours).
Remember that everybody has been or is single sometime...
➜ Well, that's two more parties/clubs that I won't recommend, and to which I'll never go (even as a couple), because I cannot condone such practices.
Conclusion
Tous et toutes ces sales troll-e-s devraient retourner sous leur pont et cesser d'ennuyer les adultes qui essaient, eux, de résoudre les -nombreux- problèmes du « milieu BDSM ».
Mai
06
06 Mai 2020
Larry
Nous allons peut-être vous surprendre, mais parmi les personnes qui font du BDSM, tout le monde ne passe pas 24 heures pendu-e par les pieds, en étant battu-e avec un fouet en fil de fer barbelé, marqué-e au fer rouge et en ayant des pinces crocodiles sur les tétons, reliées à une batterie de voiture...
Non, vraiment ! Il n'y a pas que ça dans le BDSM.
Parce que si on écoute certaines personnes c'est comme ça que ça se passe... « Le BDSM est extrême, c'est dangereux ! SSC forever ! » (LOL !)
Bon, mettons de côté les sarcasmes.
En réalité, il y a de tout dans le BDSM : des personnes qui débutent, des habitué-e-s, des gens qui font du « soft », d'autres qui font du « hard » voire de « l'extrême ».
Bref, il n'y a pas un unique profil. C'est évident ! Et ça fait longtemps que nous le soulignons dans divers articles.
Le problème que nous voulions soulever est qu'il y a -évidemment- une grande différence entre les débutant-e-s et les « expert-e-s » (c'est-à-dire les gens qui sont à fond dans le BDSM depuis longtemps).
Pourtant, quand on lit les conseils donnés par un grand nombre de personnes, conseils supposés être adressés aux personnes qui débutent complètement le BDSM, on a -souvent- l'impression qu'ils parlent à des habitué-e-s qui font du « SM hard » !
Vous vouliez juste donner une petite fessée ? On vous sort tout un tas d'avertissements (parfois décourageants) comme si vous alliez utiliser un fouet en fil de fer barbelé !
➜ C'est bien de vouloir avertir, mais il faut savoir s'adapter au public visé !
Et c'est un très gros problème, car quand nous parlons par exemple des mots d'arrêt, nous nous trouvons confrontés à une levée de bouclier de gens qui ne comprennent pas que leurs pratiques, qui durent depuis des années, sont totalement différentes de celle d'une personne qui veut juste faire un « petit essai » basique, pour voir. Leurs pratiques et leurs besoins sont radicalement différents ! Parler comme si une petite fessée était comparable à des séances de fouet intenses n'a aucun sens, c'est absurde et même stupide. Même quand nous soulignons que leur utilisation des mots d'arrêt, dans le cadre de leurs pratiques intenses, n'a aucun sens dans le cas de personnes qui débutent, rien à faire, ils et elles refusent de comprendre la différence (qui est pourtant évidente !).
Idem pour l'aftercare, par exemple, ou les philosophies du BDSM (SSC, RACK, et autres) qui, si vous débutez, vous sont vendues (à tort) comme indispensables, vitales, sans expliquer leurs limites (que vous ne pouvez pas percevoir par un manque de recul tout à fait normal). Le contexte est important, critique même.
Et ne parlons pas des soirées BDSM ou du problème des rencontres ! Ou même le consentement. Là aussi, c'est très vite le n'importe quoi. Les conseils sont -trop souvent- totalement à côté de la plaque et horriblement inadaptés.
Ironiquement, en focalisant l'attention des nouveaux et nouvelles venues dans le BDSM sur certains sujets qui ne sont pas forcément adaptés, on risque soit de les décourager, soit de leur donner de fausses certitudes (dangereuses) ou de les distraire des vrais problèmes.
Au final, nous avons vu des exemples de personnes fraîchement arrivées dans le « milieu » BDSM et qui passe des mois à discuter, à décortiquer le SSC comparé au RACK dans les moindre détails. Mais comme ils et elles n'ont (naturellement) aucun recul, leurs réflexions ne sont, bien souvent, que des ratiocinations stériles, sans parler qu'ils et elles tombent presque toujours dans les mythes les plus horribles et toxiques. Dans les pires cas, ils/elles passent tout leur temps à parler, et au final, ne passent jamais à la pratique (nous avons vu des exemples en réel). Réfléchir au BDSM est louable, mais il ne faut pas pousser à l'extrême et perdre de vue l'objectif final !
Même si nous ignorons les cas des extrémistes du BDSM et des forcenés de l'
élitisme
, il est problématique que les personnes qui répondent aux questions, donnent des conseils (souvent de bonne foi), ne semblent, trop souvent, pas être capables de distinguer leur cas (généralement hors norme) du cas des autres.
Et ne parlons pas du cas des « expert-e-s internet » : des personnes qui ne savent rien, qui ont des conceptions bizarres, stéréotypées, des mythes, des préjugés absurdes, mais pensent tout savoir et donnent de façon dogmatique des « conseils » (souvent dangereux) sur un sujet dont ils et elles ignorent tout ! C'est consternant.
La réalité, c'est que la majorité des gens qui font du BDSM se cantonnent dans des pratiques relativement basiques, et soft (et il n'y a pas de mal à ça).
➜ Non, tout le monde ne fait pas (et ne veut pas faire) du SM hard en 24/7, il faut en tenir compte !
Mai
05
05 Mai 2020
Larry
➜ Il est bien difficile de défendre la vérité dans le BDSM !
Nous défendons depuis des années, avec vigueur, le bon sens et l'esprit critique contre les mythes, stéréotypes et autres préjugés absurdes (qui ont un effet toxique parfois énorme !).
Mais à quel prix !
Objectivité, esprit critique, rationnalité, esprit cartésien, honnêteté intellectuelle, simple bon sens ?
Bah ! On s'en passera !
➜ Est-ce réellement trop demander ?
C'est absolument décourageant de constater à quel point les mythes, préjugés et autres délires sont profondément enracinés dans le BDSM. Même les choses les plus simples, qui sont clairement des absurdités ou des stupidités, qui choquent le bon sens le plus minimal sont prises comme argent comptant et défendues becs et ongles !
Non seulement nous avons bien souvent l'impression de parler dans le vide, mais en plus, nous sommes sans arrêt combattus et confrontés à des personnes qui ne veulent pas, ne peuvent pas, ouvrir les yeux.
Presque à chaque fois que nous lisons de nouveaux articles, de nouvelles études, ou que nous lisons des questions/réponses sur des forums, nous sommes consternés par la prévalence énorme des idées les plus absurdes, c'est à en rire (ou à en pleurer). Et quand, en plus, ces écrits se présentent comme des références ou des introductions au BDSM pour les débutant-e-s, là c'est le pompon ! Ces gens-là feraient mieux de s'abstenir plutôt que de propager des idées aux conséquences toxiques.
Et si nous ne parlions que de personnes extérieures au « milieu » BDSM, ou des débutant-e-s, ces illusions seraient compréhensibles, et même excusables (dans une certaine mesure). Mais comment expliquer que des gens qui font du BDSM depuis 10, 20, 30 ans, ou plus, persistent et sont -en plus- souvent virulents et agressifs/ves ? C'est inexcusable !
Chaque fois que nous abordons ce type de problèmes, par exemple les rencontres, les mots d'arrêt, la pseudo politesse, les risques posés par les photos, les difficultés des débutant-e-s, ou les philosophies du BDSM (SSC, RACK et autres), c'est immédiat : pas de réflexion, pas de discussion, nos idées sont immédiatement clouées au pilori, niées ou rejetées avec vigueur, parfois même en nous « faisant la leçon » (venant de la part de personnes qui ont zéro esprit critique et jeté le bon sens par la fenêtre, c'est particulièrement énervant !).
Pourtant, nous ne donnons pas juste de simples « opinions », oh non ! Nous prenons bien soin d'expliquer, de démontrer, avec des sources quand c'est possible, pourquoi nous en arrivons à nos conclusions. Mais rien n'y fait !
Même pour des choses super simples, comme pourquoi les mots d'arrêt n'ont aucun sens dans la plupart des cas, le raisonnement le plus clair et le plus facile à comprendre est rejeté...
Et bien sûr, comme nous l'avons déjà expliqué à diverses reprises, plus nous sommes face à des gens qui sont impliqués dans le BDSM, plus les attaques sont violentes. Elle est jolie la
tolérance
du BDSM dont ils/elles parlent sans arrêt ! Hypocrisie ? Naaan, pas chez nous voyons ! (LOL !)
Nous hésitons de plus en plus à discuter dans des forums à cause de ces problèmes : devoir sans arrêt se défendre contre des gens obtus et/ou de mauvaise foi, ça use !
➜ Il est bien loin le BDSM sincère, lucide, honnête et raisonnable dont nous rêvons !
Mai
05
05 Mai 2020
Larry
Vous serez probablement d'accord avec nous que le consentement est vital, surtout en matière de BDSM.
De nos jours, nous pouvons dire que ça va de soi, au moins dans le « milieu » BDSM.
Bien sûr, le BDSM reste encore relativement tabou et très incompris comme les mythes et préjugés persistants nous le montrent tous les jours.
Défense proactive
Cette incompréhension est une des raisons majeures pour lesquelles les personnes faisant du BDSM insistent lourdement sur ce point : afin d'être bien clairs vis-à-vis des personnes ne connaissant pas le BDSM et qui sont promptes à imaginer toutes sortes d'absurdités du style « inquisition ». Bref c'est une défense proactive pour essayer de minimiser les attaques.
Comme nous l'avons montré dans une micro-étude sur le nombre de mots liés au consentement dans les articles de Wikipedia, le BDSM est le domaine dans lequel on insiste le plus (de loin !) sur le consentement.
Mais il ne faut pas exagérer à l'absurde non plus !
Interviews
Si vous avez vu des vidéos de certains studios BDSM, vous avez pu voir que, depuis pas mal d'années déjà, la vidéo se termine par une interview de la soumise qui a figuré dans la vidéo. L'idée étant évidemment, de montrer que non, on ne torture pas des jeunes femmes enlevées dans la rue, ou autre délires du même genre.
Nous comprenons leur idée : ils ajoutent ce segment pour combattre proactivement les accusations d'abus.
Vous pourrez objecter qu'il s'agit d'actrices, donc tout ce qu'elles disent peut être 100% bidon, comme pour les interviews de pornstars qui mentent de façon transparente (on ne crache pas dans sa soupe).
Mais il est probable que ça puisse les aider en cas d'attaque : ils peuvent montrer ces interviews pour appuyer leur argument qu'il ne s'agit que d'une vidéo et que la « victime » n'en est pas une, elle est consentante et sait comment ça se passe dans ce type de vidéos.
Excès
Mais jusqu'à présent nous parlions d'interviews : avec des personnes réelles.
Nous voulons maintenant faire ici référence à un autre phénomène (similaire) que nous avons remarqué il y a plusieurs années et que nous venons de retrouver lors de recherches pour un article sur les bandes dessinées à thème BDSM (qui pose un problème de copyright, voir notre article précédent).
Nous trouvons des ouvrages BDSM dans lesquelles à la fin de l'album ils ajoutent aussi une interview (dessinée bien sûr) dans laquelle on voit les « victimes » discuter avec le (ou les) « méchant » de l'histoire et rire ou dire qu'elles ont adoré la séance de torture, leur enlêvement, etc.
Est-il nécessaire de rappeler que les BD contiennent en général des choses bien plus violentes (parfois extrêmes) que ce que montrent au bas mot 99% des vidéos BDSM ?
L'éditeur dont nous parlons est DoFantasy.
Si vous ne connaissez pas DoFantasy, ils publient des centaines de BDs, créées par divers auteurs, à thème BDSM (enlêvements, viols, esclavage, tortures, etc.). Ces BDs sont généralement hard, certaines (une minorité) sont si extrêmes qu'elles dépassent de très loin les limites que la majorité des gens peuvent avoir.
Vous pourrez voir un exemple général sur leur site : http://www.dofantasy.com/es/DISCLAIMER.htm
Dans cette page, ils présentent, sous forme de BD évidemment, un dialogue destiné aux lecteurs/lectrices. Dans la page, plusieurs des « actrices » (appelées « toon ») discutent de leurs « aventures » dessinées et comment elles ont eu « 20 orgasmes » et autres.
Nous vous suggérons de lire cette page (en anglais) par vous-même pour vous rendre compte.
Nous pensons que c'est embarrassant. Sérieusement...
➜ On parle de personnages dessinés !
C'est ridicule de leur faire dire ce qu'ils leur font dire dans cette mini-BD, ça sonne faux !
Franchement, nous espérons que cette absurdité ne va pas se répandre. Nous espérons aussi qu'il n'y a pas des gens pour prendre au sérieux ce genre de choses, voire demander à ce que toutes les bandes dessinées BDSM incluent de tels avertissements.
Ce que nous trouvons inquiétant, c'est que nous vivons dans un monde où des gens ont pensé que de telles stupidités peuvent être importantes pour se protéger. C'est effrayant !
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