Vanille ... ou pas ?

Oct 03
Vanille ... ou pas ? 03 Octobre 2021 Larry

Vous connaissez certainement le terme « Vanille ».

Si non, voici une brève explication : c'est un mot d'origine anglo-saxonne (vanilla), qui est utilisé pour désigner les gens qui ne FONT PAS de BDSM. L'idée est que la vanille, c'est un goût/parfum très courant, classique, mais un peu « banal ».

Le terme est souvent mal interprété, pris un peu comme une sorte d'insulte, alors qu'à l'origine, ce n'est pas le cas ni l'intention (bon, après, il y a toujours des gens pour se la jouer « supérieur », quel que soit le sujet, et qui l'utiliseront de façon dénigrante).

Mais un autre problème, qui est rarement évoqué, c'est que le terme est carrément TROMPEUR ! Et ça, on n'en parle pas souvent.

Souvent, le terme Vanille est donc compris comme représentant une sexualité -relativement- conservatrice, « traditionnelle ».

MAIS, comme vous le savez si vous avez lu nos statistiques par exemple, ou nos divers articles d'introduction au BDSM, en réalité, le BDSM, c'est très répandu ! Certes, peu de gens en parlent ouvertement, ou osent le reconnaître, même de nos jours. Mais énormément de gens ont des fantasmes de type BDSM et un très grand nombre en font, parfois sans même réaliser de quoi il s'agit !

Donc, en fait, le terme est VRAIMENT trompeur, il englobe trop souvent PLEIN de personnes qui voudraient, ou font (mais sans le dire), du BDSM.

C'est important d'en parler notamment pour une raison : les rencontres.

Souvent, quand on parle de rencontres, on voit passer la suggestion de « convertir une vanille ». C'est-à-dire « initier » quelqu'un qui n'est pas « dans » le BDSM. Notez que perso, c'est une des approches que je recommande le plus, en utilisant les sites de rencontres non BDSM (mais voyez la nuance qui suit).

Il me paraît important de souligner que convertir n'est PAS le bon terme : ça conforte les gens dans l'idée que trouver des personnes intéressées par le BDSM est difficile, car elles sont rares, alors que c'est FAUX ! (Trouver un ou une partenaire ayant vos centres d'intérêt BDSM, et plus, c'est une autre histoire).

En réalité, BEAUCOUP de gens n'osent pas franchir le pas, ou n'en ont pas l'occasion. Les stéréotypes et préjugés négatifs sur le BDSM n'aident pas à se « libérer » sexuellement sur le sujet. Plein d'autres en font, sans pour autant fréquenter les sites orientés BDSM (souvent à cause des préjugés, ou de difficultés d'accès, car beaucoup de sites sont en anglais).

Au final, quand on regarde sur les sites de rencontre (non BDSM), il n'est le plus souvent pas marqué que telle ou telle personne a des intérêts BDSM (ou autres). Et avec les tabous, peu osent le marquer dans leur description... Dommage ! La seule exception que je connaisse, c'est le site « OkCupid », comme son système consiste à poser des questions pour ensuite suggérer les profils qui ont des points communs, et que pas mal de questions portent sur le sexe, y compris le BDSM, le site m'avait tout de suite proposé des profils de femmes intéressées par le BDSM (et je suis sûr que c'étaient de vrais profils, car j'avais reconnu des filles croisées lors de Munchs).

Au final, je redoute que l'idée de « vanille », telle qu'elle est généralement présentée, ne fasse un peu peur aux gens, qu'ils/elles ne se rendent pas compte qu'en réalité, PLEIN de « vanilles » sont des candidats et candidates, et qu'il suffit d'évoquer le sujet (pas forcément de façon trop directe) pour lancer le dialogue...

Comme je dis toujours : il ne faut pas prendre les mots du BDSM trop au pied de la lettre !

Élection au Conseil Mondial du BDSM

Oct 03
Élection au Conseil Mondial du BDSM 03 Octobre 2021 Larry

Grande nouvelle : ce weekend, j'ai été élu à l'unanimité au rang exalté de Grand Commandeur du Conseil Mondial du BDSM !

Inclinez-vous devant ma Majesté, paysans !

LOL.

Bon, je suppose que vous aurez compris que c'est de la blague. Si vous me connaissez, que vous avez lu mes articles, ou que vous m'avez rencontré en réel, vous savez que j'aime blaguer et surtout que je déteste l'élitisme (même hors du BDSM). Bref, il est évident que je blaguais...

Mais là où moi je plaisante, d'autres se prennent au sérieux !

J'ai encore trouvé hier un de ces articles à se taper la tête contre la table...

Vous vous rappelez peut-être de l'article que j'avais publié, il y a un bon moment, sur le mythe des « obédiences » dans le BDSM. Vous savez : les soi-disant « école latine » et autre délires ridicules présentés dans un livre apocryphe, sorti tout droit de l'imagination d'une SEULE personne, qui avait tenté de nous faire croire que toutes ces élucubrations sont la réalité (LOL)...

Là, j'ai trouvé un « truc » similaire, en anglais, qui parle de soi-disant « maisons » BDSM. On y trouve de sérieux parallèles dans le délire avec le livre sur les « écoles ». Et ces gens-là présentent tout ça d'un ton super sérieux ! Je n'en reviens pas. Et ne parlons pas de leur arrogance et de leur élitisme échevelé, c'est à vomir...

La « Société Orientale » (The Oriental Society), le « Conseil Européen » (The European Council) ? N'importe quoi !

Extraits choisis (source : http://web.archive.org/web/20001119025300/http://castlerealm.com/library/formality.shtml ) :

Houses: A common term for the families or small communities that have evolved from adhering to certain social activities, social values and morals associated with the Dominant/submissive lifestyle. Each "clan" developed their own special standards, style and customs and there are wide variations as to what is acceptable within a "house." We find two distinctly different styles between the two main groups found within the term:

The Oriental Society: The lifestyle developed in the Oriental countries, mainly Japan. This group of "houses" or "families" focuses mainly on the psychological and artistic aspects of Dominance and submission. Physical punishment and pain play little part in their world and great attention is given to the surrender and control of the mind and emotions. The beauty and artistic appeal of their method is easily seen in Japanese rope bondage.

The European Council: Developed in Europe, mainly Germany, Belgium and France, this group is heavy into the more physical aspects of the lifestyle and incorporates the bulk of the BDSM practices we find today. The German houses gave birth to the PonyGirl/Boy and many of the other fetishes found in the power exchange. Within the European houses we find most of the Dominatrixes and male submissives, along with the practices associated with them, such as CBT.

[...]

Are these "houses" real or only a fantasy created by some fiction book?

These houses are very real as are the people who are involved in them. The history available dates their existence as far back as 2000 years and they most likely existed before then in a less structured manner. It is a common practice for people with similar ideals and interests to join together to share their experiences and needs, so the existence of these groups should not come as any great surprise to those who are aware of human behavioral sciences. You may not see a sign hanging over the doorway of the little white house on the corner of 3rd and Maple Street that says "Joe's D/s House and Grill," but they are there, hidden from view and doing very nicely in our everyday society.

One of the things that has undermined the existence of these houses is the current fad D/s is undergoing. It seems that every Tom, Dick and Harry has jumped on the band wagon and proclaimed themselves to be members of this or that house and boast of having their Masters degree in BDSM or D/s. The truth is that most of them are charlatans who have found a way to give credence to their misuse of power and pitiful knowledge. Their unfounded claims have planted more misunderstanding in this lifestyle than almost any other factor. Be wise and have doubts about anyone who solicits you for enrollment in a "house" especially on the Internet or at scene clubs. Most people who truly have roots in the old families are not about to proclaim it to the world.

➜ Soyons bien clairs, si vous ne connaissez pas encore trop le BDSM : tout ça, c'est à 100% BIDON, du total n'importe quoi, du pur crottin de mammouth !

Sérieusement, ça me donne envie de rire.

Leur histoire -connue- remonterait à 2 000 ans en arrière ? DE QUOI ON PARLE LÀ ? Des choses aussi VITALES pour l'histoire du BDSM, si elles étaient vraies, on en aurait depuis longtemps entendu parler ! Montrez-moi des preuves ? Hà ? Y'en a pas ? Je suis surpris (LOL). Je fais des recherches plutôt intenses sur le BDSM depuis des années, il est IMPOSSIBLE que je n'en aie jamais entendu parler ailleurs !

De toutes façons, la façon de parler de l'auteure (supposée) du texte, arrogante, hautaine, élitiste et tout, vous donne toutes les infos nécessaires pour apprécier le sérieux du reste de ses écrits. Sérieusement : lisez le reste de la page, ça explose les records de stupidité, d'ignorance, de mauvaise attitude et d'arrogance, c'est assez impressionnant...

Maintenant, vous m'excuserez, mais je dois retourner m'occuper des affaires du CONSEIL. Bon, chut, hein ! Tout ça c'est top secret !!

Les abus/traumatismes mênent-ils au BDSM ?

Oct 01
Les abus/traumatismes mênent-ils au BDSM ? 01 Octobre 2021 Larry

En faisant des recherches sur le BDSM, sur YouTube, j'ai regardé hier une vidéo d'un « psy » qui parlait du BDSM « sain ».

Bon, sa présentation n'était pas la pire que j'aie jamais vue, mais il y avait des problèmes, notamment, même s'il avait eu l'occasion de travailler avec des patients et patientes ayant des tendances au fétichisme et/ou au BDSM, il manquait CRUELLEMENT de recul, et notamment si fiait bien trop à certaines croyances de la psychiatrie qui perdurent encore, malheureusement (j'en dénonce un certain nombre dans un article sur la psychiatrie face au BDSM).

Il modérait nettement son discours, et essayait clairement de faire passer un message d'ouverture et de tolérance pour les personnes qui ne connaissent pas ce genre de choses, notamment, il expliquait que ce n'était pas « mal » en soi d'avoir ces envies ou pratiques.

Les commentaires sous la vidéos, c'était une autre histoire : PLEIN de délires, préjugés et autres, au milieu de témoignages de gens faisant du BDSM. TOUS les préjugés (toxiques), mythes et stéréotypes y passaient. Et ne parlons pas des messages dans le « chat » qui était affiché pendant sa vidéo (enregistrée pendant un « streaming »). Pas beau à lire, tout ça, les préjugés ont la vie dure, même après avoir entendu un message positif comme le sien !

Une des choses dont il a parlé, c'est la relation entre les abus/traumatismes et le BDSM. Il était très réservé dans son jugement, disant essentiellement qu'on ne savait pas vraiment ce qu'il en est.

Là, je n'ai pas compris ses hésitations : il est CLAIR que pour la majorité des gens, le BDSM n'a RIEN à voir avec des problèmes d'abus, pendant l'enfance (ou autres).

Ce n'est pas la première fois que je vois passer ce sujet, j'en ait même déjà parlé plusieurs fois avec des personnes qui m'avaient contacté sur mon site.

Pour le prouver, c'est simple :

  • d'abord, le BDSM est si répandu que c'est presque anormal de ne pas avoir de fantasmes de ce type, alors comment les abus viendraient-ils se fourrer là-dedans ? (Voir ma page de stats). Il n'y a qu'à voir autour de soi, dans des Mucnhs ou sur des forums, pour voir que ça n'a aucun sens...
  • des études sur le sujet ont clairement montré que le lien de cause à effet n'existe pas.
  • plein de gens qui ont subi des abus ne font pas de BDSM.
  • RIEN ne prouve que les gens qui ont subi des abus ou traumatismes et qui font du BDSM n'en auraient pas fait si les abus n'avaient pas existé. Et vu à quel point le BDSM est répandu, ce serait sûrement fréquent.

En fait, le problème de fond, c'est toujours le même : les préjugés infligés par les psychanalystes et psychiatres depuis le 19e siècle, qui parlaient (et parlent encore trop souvent) de choses qu'ils ou elles ne comprenaient PAS. C'est un problème bien connu pourtant : les patients ou patientes qui vont consulter des psy ne sont PAS des personnes représentatives de la population intéressée par le BDSM. Dans le même ordre d'idée, on prend ENCORE en compte une PETITE partie des gens qui font du BDSM : les plus visibles et surtout les pratiques de type SM. Ne venez pas nous dire que mettre un bandeau sur les yeux de son ou de sa partenaire, ou une petite fessée, sont le résultat d'abus, ça n'a AUCUN SENS. Mais si on part de l'idée que « tout est pervers » à part le sexe à but de procréation, évidemment, il faut bien trouver une explication. Et la tentation était forte de faire des raccourcis (stupides) avec les idées du type Freud et autres...

Ce n'est pas un sujet anodin !

En effet, ce mythe MAJEUR, a des conséquences profondes :

  • il encourage l'idée que le BDSM est une maladie, une pathologie, ou la résultante de problèmes mentaux, ce qui mêne à une stigmatisation (par la justice et les médecins, entre autres) des gens qui en font ou voudraient en faire,
  • il a un effet TOXIQUE sur les gens qui ont subi des abus : en leur présentant (à tort) le BDSM comme étant une conséquence des abus, on les empêche de vivre leurs envies, et ça, ça les culpabilise et ça leur porte un sournois préjudice. C'est un problème bien connu, mais trop peu souvent évoqué. (Le médecin dans la vidéo en parlait, chose rare).

Personnellement, je pense qu'il est carrément DOUTEUX que les envies BDSM soient la conséquence d'abus, de mauvaises expériences, etc. À part peut-être dans quelques cas rares ? Mais c'est à mon avis, de façon générale, une CROYANCE absurde (et toxique), et il serait bien qu'on puisse s'en débarrasser...

Un drôle de « club » BDSM...

Oct 01
Un drôle de « club » BDSM... 01 Octobre 2021 Larry

Dans mon 1er article sur comment minimiser les risques lors des rencontres, j'avais évoqué le cas des faux sites, créés soit pour arnaquer les gens, soit pour attirer des jeunes femmes naïves, soit les 2 en même temps...

Hier, en faisant une recherche sur le BDSM dans YouTube, je suis tombé, totalement par hasard, sur une vidéo qui m'a donné des infos sur un des sites dont j'avais parlé (sans le nommer)...

Ce site était CLAIREMENT construit pour attirer des femmes soumises inexpérimentées (et naïves), c'était absolument transparent pour qui connait un minimum le BDSM, et sait utiliser esprit critique et bon sens.

À l'époque de la rédaction de mon article, le site avait disparu, et je n'avais pas cherché à en savoir plus, ça n'avait pas d'intérêt pour moi (ni pour mes lecteurs et lectrices).

Maintenant, je sais QUI a créé ce site, et WAOU, ça confirme (en pire) le genre de choses que j'avais soupçonnées en le visitant pour la première fois (bien avant d'avoir créé mon article). Tenez-vous bien : ce site avait été créé par des gars faisant partie d'un mouvement masculiniste extrémiste (très toxique), le genre de gars qui sont militants et virulents pour leur « cause » et tiennent des discours à se taper la tête contre la table...

Dans la vidéo YouTube, on voyait même leurs têtes et l'auteur donnait leurs noms (pseudos je pense). La vidéo était en fait un réglement de compte entre plusieurs d'entre eux et l'auteur, enfin, bref, je vous passe les détails sordides (c'était pas plaisant à voir). Bon, j'ai creusé un peu pour mieux comprendre de qui on parlait (je ne connais pas ces milieux évidemment), mais je ne suis pas allé trop loin : c'était trop pénible à lire et de voir des élucubrations pareilles, ça me casse le moral. Comprenez bien que ces gars-là sont de vrais cinglés ! Dire qu'ils ont des attitudes toxiques est un énorme euphémisme.

Le plus drôle, ça m'a frappé, c'est que quand le gars qui avait créé la vidéo les avait accusés d'avoir créé le site BDSM en question, ils de défendaient en disant que « c'était juste un hoax (un canular) ». Ben voyons ! C'est pour ça qu'ils l'avaient discrètement supprimé ensuite. Non, mais sérieusement, j'avais vu le site avant qu'il disparaisse, et mon analyse était CLAIRE : pour faire un site comme ça, il FAUT avoir de bonnes connaissances du BDSM : le ton, les mots, la façon de présenter tout ça, montraient des signes FLAGRANTS de quelqu'un qui connaît assez bien le domaine pour tenir ce type de discours (y compris l'immonde élitisme qui y transparaissait). Pourquoi quelqu'un qui connait si bien le BDSM voudrait se moquer des gens qui font du BDSM ? Pourquoi faire quelque chose d'aussi élaboré, avec des fiches d'inscription, des visuels, de nombreuses pages ? C'était un GROS investissement en temps et en efforts, PERSONNE n'irait jusque-là pour juste un petit canular, à moins d'avoir de gros moyens, pas 2 gars dans leur salon... Et puis, je me répète, pourquoi l'avoir supprimé s'ils n'avaient rien à se reprocher ?

Non, pour moi, c'est clair : il y avait de mauvaises intentions, réelles, là-dessous, et ça n'avait RIEN d'une plaisanterie. J'espère d'ailleurs que personne ne s'y est fait prendre, surtout quand on voit les connards qui étaient derrière !

En tout cas, maintenant que je sais de façon certaine qui avait créé le site, ça me confirme à quel point mon analyse avait été juste...