Pervers ! Cachez ce sein, que je ne saurais voir !

Août 28
Pervers ! Cachez ce sein, que je ne saurais voir ! 28 Août 2020 Larry

(Oui, oui, nous savons : c'est « couvrez », pas « cachez », dans le texte d'origine.)

Il y a quelques semaines, nous avons vu une vidéo sur YouTube, d'un groupe de Youtubers que nous suivons depuis plusieurs années, dans laquelle, une fois encore, ils nous faisaient une effrayante démonstration de préjugés sur la sexualité...

Pourtant, nous parlons d'hommes assez jeunes (le début de la 30aine) et très extravertis et tout, on ne s'attendrait pas à ce qu'ils aient des préjugés aussi forts. Mais depuis que nous regardons cette chaîne YouTube, nous avons nombre de fois constaté qu'ils avaient de sérieux problèmes avec le sujet, et pas mal de sexisme aussi.

Dans un exemple qui remonte à plusieurs années, nous avions vu une autre vidéo qui les montrait aller acheter un gode dans une boutique (même pas un sex-shop !), et c'était toute une histoire... Sérieusement ? De nos jours, des adultes murs (ils avaient la fin de la 20aine) qui sont gênés à ce point-là d'aller acheter un gadget sexuel basique ? C'était surprenant, choquant même. Rappelons que nous sommes allés la première fois dans des sex-shops à 18 ans, et c'était dans les années 90, à l'époque c'était encore plutôt mal vu. Nous sommes même allés à Démonia (le sex-shop fétichiste/BDSM) !

Cette fois-ci, ce n'était pas un gode, mais les personnages d'un jeu vidéo qui avait provoqué plusieurs fois des réflexions bizarres d'un d'entre eux, pourtant, pas le gars que vous penseriez effarouché par le sexe (grand, beau mec, qui a une copine, etc.). Les poses un peu suggestives/provoquantes de certains personnages, ou la mini-jupe d'une des héroines, lui faisaient dire des trucs du genre « c'est un pervers ? » et autres jugements négatifs (franchement absurdes et déplacés). Il ne voyait visiblement pas que c'était fait pour l'effet humoristique !

Consternant.

Bon, il faut ajouter un point important : ces Youtubers habitent aux USA, au Texas. Si vous ne savez pas, le Texas fait partie des états américains qui sont très conservateurs. En matière de sexualité, un fort pourcentage de leur population en sont quasiment encore au 19e siècle (c'est effrayant). Par exemple, leur conception de l'éducation sexuelle est ahurissante : déjà la grande majorité ne veut pas en entendre parler, mais même quand elle est en place, il est obligatoire (par la loi !) de présenter l'abstinence comme solution de contraception... Vous vous en doutez, avec de telles idées, c'est un des états qui a le plus de grossesses non désirées chez les ados (ça n'étonnera personne).

Source : https://www.texastribune.org/2020/06/29/Texas-schools-sex-education-policy

Texas public schools are not required to teach sexual education. State law requires that schools teaching sex ed stress abstinence as the preferred choice for unmarried young people and spend more time on it than any other sexual behavior. Parents can opt their children out of any lesson they want.

Le sujet de l'éducation sexuelle est hautement sensible et politisé chez eux, et provoque de vifs débats, avec par exemple de bizarres peurs d'un prétendu « lobby Gay » qui soi-disant voudrait « gay-iser » leurs enfants, et autres absurdités totalement ridicules (et même, démentes), qui feraient rire si le sujet n'était pas si sérieux.

Nous estimons que l'éducation sexuelle en France est pathétique, mais en comparaison, c'est un vrai modèle d'ouverture d'esprit et de modernité. (Ça fait peur.)

Depuis des années, nous constatons (et nous en plaignons) une incroyable ignorance en matière de sexualité et même, depuis les années 2000, un fort retour en arrière réactionnaire sur bien des points. Selon nous, c'est une source majeure des problèmes de relations humaines. Quand on voit des choses comme ça, nous nous disons vraiment, que les choses ne sont pas prêtes de s'améliorer...

Non, dans le BDSM il n'y a pas l'élite des « anciens » et « les autres » !

Mai 14
Non, dans le BDSM il n'y a pas l'élite des « anciens » et « les autres » ! 14 Mai 2020 Larry

Haaa, la joie des mythes et  préjugés toxiques et sans nuances dans le BDSM ! Quel délice !

Combien de fois devrons-nous lire des absurdités totalement exagérées du genre « le BDSM est extrême » ou des remarques nocives élitistes des « gens qui savent » et qui fustigent les « joueurs façon 50 nuances » ?

Nous avons encore une fois trouvé, dans une étude, ce mythe persistant qui oppose 2 prétendues catégories bien distinctes (et opposées) : les anciens du BDSM, ceux de la « vieille école », et les joueurs, les p'tits nouveaux qu'il ne faut (selon les anciens) « pas prendre au sérieux »...

Assez avec ces conceptions toxiques absurdes !

Combien de fois devrons-nous répéter que la « vieille école » n'existe pas ? Si des groupes dans le passé avaient telles ou telles règles, ça ne leur donnait pas (et encore moins aujourd'hui) le droit de s'arroger le monopole de la « bonne façon de faire ». C'est stupide ! Il y a toujours eu des gens qui faisaient du BDSM sans aller dans des clubs ou faire partie de ces petits groupes et qui ne suivaient pas ces soi-disant « règles » (voir nos statistiques sur le BDSM). La notion de vieille école n'a donc aucun sens ! (Et elle est terriblement arrogante.)

Un autre total non-sens est l'opposition entre les gens qui se présentent comme de la vieille école, qui, en général, parlent de leur BDSM comme étant extrême, exigeant, (etc.) et les soi-disant « autres ». Ce n'est pas parce qu'on ne fait pas partie de leur petit groupe élitiste qu'on ne fait pas du BDSM hard ! L'auteur de cet article en est un bon exemple.

Enfin, évidemment, faire du BDSM hard ne confère en rien une quelconque autorité que ce soit ! Si des gens préfèrent un BDSM soft ou plus modéré, c'est leur affaire ! D'ailleurs, ça n'empêche pas pour certain-e-s de prendre leur BDSM autant au sérieux que les pseudo-« anciens ». Nous faisons du BDSM hard depuis des années, et vous savez quoi ? Nous ne faisons pas la leçon aux autres pour autant ! D'ailleurs vous pouvez aisément vous en rendre compte en lisant nos centaines de pages publiées ces dernières années...

Comme l'illustre notre image en début d'article : il n'y a pas deux groupes, distincts et qui s'opposent, ça n'a aucun sens ! Dans le BDSM, il y a, comme pour tout, un continuum : du plus soft (les plus nombreux) au plus hard (les moins nombreux, évidemment).

Mais aucun n'a raison sur les autres !

Des « malades mentaux » qui se cachent bien...

Mai 13
Des « malades mentaux » qui se cachent bien... 13 Mai 2020 Larry

La stupide « performance » ignorante d'un certain syndicat sur Twitter le weekend dernier (voir notre présentation complète) nous a encore confronté aux préjugés contre le BDSM.

Voici la perle qu'ils ont sorti, d'un ton docte et « donneur de leçon » :

Nous rappelons que le sado-masochisme est une perversion sexuelle [...]

C'était embarrassant de lire des absurdités pareilles...

Mais cet énième jugement ridicule nous a rappelé quelque chose dont nous voulions parler depuis longtemps.

Préjugés

Nous avons déjà parlé de nombreuses fois des mythes et préjugés classiques contre le BDSM. Nous lisons régulièrement des jugements ignorants du style (orthographe non corrigée) :

  • A dégagez les cinglés !
  • tordus
  • détraqué
  • demeurés
  • déviance
  • pathologiques
  • bizarre
  • etc.

Quand aux attaques plus complexes, elles vont loin : depuis le « c'est contraire à l'amour vrai », à toutes les accusations d'abus, de viol, et autres, les plus monstrueuses. Certain-e-s extrémistes (généralement anti-sexe et anti-hommes) ne tarissent pas d'accusations hallucinantes à des années lumières de la réalité (de vrais délires !).

Le paradoxe

Mais, avez-vous remarqué le problème de ces accusations et préjugés absurdes ?

Si on écoute tous ces gens-là, faire du BDSM est être un vrai monstre (surtout pour les hommes dominants, bien sûr, qui sont toujours les plus attaqués et diffamés).

Et pourtant, ils et elles ne sont pas capables de dire qui fait du BDSM ou pas...

Vous allez peut-être dire que c'est normal, ce n'est pas écrit sur le visage des gens. Oui, mais ça, c'est ce que pense une personne sensée. Quand vous lisez les accusations que nous lisons, elles ne laissent aucun doute sur le fait que ces « comportements monstrueux » devraient se voir dans toutes les actions des gens qui font du BDSM. On parle d'accusations du genre « BDSM = viol » ou assassiner/torturer des bébés et des châtons ici (nous n'inventons rien, ce sont de vraies accusations !)

Pourtant, quand telle ou telle personne connue ou même de leur entourage s'avère faire du BDSM, c'est la surprise : « j'aurais pas cru ça de lui/d'elle ».

Ben oui, elles sont bien cachées ces personnes qui sont si « monstrueuses ».

➜ Peut-être parce que ce qu'on fait dans sa chambre à coucher ou en soirée n'est pas pareil à ce qu'on fait en dehors ?

Mais cette évidence est visiblement difficile à comprendre pour un bon nombre de personnes...

Il faudra encore longtemps avant que parler de sexualité au sens large, et de BDSM en particulier, ne résulte plus en une déconnexion instantanée du cerveau pour tous ces gens-là.