Mai
27
27 Mai 2020
Larry
Avez-vous déjà acheté des gants médicaux dans une pharmacie ? Vous avez de la chance si on ne vous regarde pas vaguement de travers, ou vous pose des questions un peu gênantes...
Ce matin, nous sommes passés, en faisant des courses, devant une pharmacie qui vendait des boîtes de gants médicaux en plus des habituels masques et bouteilles de gel à mains.
Leur modèle s'arrêtait à la taille « Large » malheureusement. Un peu limite pour bon nombre de personnes, même pour nous qui n'avons pas de grandes mains, c'est toujours un peu juste : un peu trop serré, mais surtout la longueur des doigts est à peine suffisante, c'est -très- désagréable...
Enfin, c'est le moment pour en acheter une boîte ou deux... Histoire de pouvoir faire des pratiques un peu salissantes sans gêne.
Mai
26
26 Mai 2020
Larry
Depuis des années, nous nous plaignons de l'état pathétique de la recherche scientifique sur le BDSM, un des parents pauvres des recherches sur la sexualité (elles-mêmes souvent de mauvaise qualité).
Une grande partie des études sont faites par des étudiant-e-s pour leur thèse de fin d'étude, avec tous les problèmes de manque de moyen et de recul que vous imaginez... L'arrivée des romans « 50 nuances de Grey » a doublé la quantité de documents disponibles, mais pas leur qualité (au contraire !).
Le manque de sérieux de la majorité des études que nous avons lues est effrayant. Surtout celles qui sont dans le cadre psychanalyse et psychiatrie : tous les mythes, les préjugés, les stéréotypes, les idées fausses, y passent, c'est consternant. Et les introductions au BDSM, quelle misère ! Sans compter les documents inaccessibles si on n'est pas un chercheur ou une chercheuse, ce qui renforce la difficulté...
Nous venons de trouver une étude transversale (de 2019) qui est très intéressante. Elle utilise une grande partie de la littérature scientifique (un bien grand mot, pas toujours mérité, honnêtement) pour construire une description du BDSM d'un point de vue psychosocial.
Cette étude (en anglais) est plutôt correcte, et est un excellent résumé de l'état des connaissances -générales- sur le BDSM.
Si vous voulez une introduction, avec des
chiffres
, à la connaissance « scientifique » actuelle du BDSM, nous vous conseillons fortement sa lecture ! Nous pensons que c'est -de loin- la meilleure présentation de haut niveau sur le sujet. En plus, elle est assez récente (2019).
➜ Elle fera lieu d'un article sur notre site dans un futur que nous espérons proche...
Au fait, ne vous laissez pas impressionner par le titre abscons : le document est très lisible, et ne tombe pas dans l'abus de jargon que nous voyons passer parfois...
Référence :
Bondage-Discipline, Dominance-Submission and Sadomasochism (BDSM) From an Integrative Biopsychosocial Perspective: A Systematic Review
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC6525106
De Neef N, Coppens V, Huys W, Morrens M. Bondage-Discipline, Dominance-Submission and Sadomasochism (BDSM) From an Integrative Biopsychosocial Perspective: A Systematic Review. Sex Med. 2019;7(2):129‐144. doi:10.1016/j.esxm.2019.02.002
Bien entendu, cette étude souffre d'une limitation évidente : étant basée sur des études existantes, elle hérite évidemment des limites/problèmes de celles-ci...
Voici leur avertissement à ce sujet :
Strengths and Limitations
The limitations of the current review reflect those of the topical scientific literature. Although the number of studies focused on all aspects of BDSM is exponentially growing, most of these are only descriptive, and very few focus on underlying driving processes.
Là ou vous réaliserez à quel point le problème est aigu, est quand vous verrez le nombre d'études utilisées...
La citation ci-dessous présente leur processus de sélection d'études (le gras est ajouté par nous) :
The Pubmed database search initially generated 1,593 records. Cross-referencing further led to inclusion of 9 additional articles and book chapters. Preliminary screening of titles and abstracts resulted in 98 remaining articles to be read in full. 10 articles were found irrelevant for the current review (studies including forensic patients, opinion articles, articles related to non-BDSM sexuality), resulting in a final selection of 87 articles to be included.
Vous avez bien lu ! Au final, 87 articles seulement ont été conservés.
Après ça, qu'on ne vienne pas nous dire que le BDSM n'est pas un domaine d'études pathétique comparé à à peu près n'importe quel autre !
Mai
25
25 Mai 2020
Larry
Dans le BDSM, on parle souvent de l'idée d'avoir un (ou une) mentor, pour vous aider, vous guider à vos débuts.
Cette notion est si commune que le site BDSM FetLife propose cette option dans les profils, dans la catégorie « is looking for / je recherche». Voir la capture ci-dessous (la dernière ligne).
Nous voyons même parfois des sites (rares) qui proposent des formations au BDSM.
L'idée du mentor n'a évidemment rien de neuf, on la trouve par exemple dans le monde du travail.
Dans le cadre du BDSM, l'idée serait de guider un-e débutant-e, notamment pour leur éviter les pièges et erreurs majeures.
Tout ça est très bien, sur le papier, mais dans les faits, il y a de petits problèmes...
D'abord, tout le monde n'est pas doué-e pour expliquer, guider ou former, évidemment.
Mais, plus génant, comment déterminer qui est qualifié ? Quand nous voyons la quantité hallucinante de mythes et de croyances bizarres, sans aucune nuances, souvent toxiques (et élitistes) qui caractérisent le BDSM, propagées même par des personnes expérimentées, il y a de quoi se poser de sérieuses questions !
Un autre problème, majeur, est que certaines personnes propagent des « valeurs » BDSM qui vont de discutables, à carrément élitistes voire nocives et dangereuses.
Nous avons lu récemment (mai 2020), une étude dans laquelle un apprenti-dominant expliquait que son « mentor » lui prodiguait des conseils. Sa description nous a fait sauter au plafond, car ce « mentor » propageait (imposait) clairement des idées pseudo-psychologiques bidon et très tendancieuses...
Enfin, le problème de fond : guider n'est pas pareil qu'inculquer les « vraies valeurs » du BDSM, qui sont en réalité personnelles au mentor. Le but du mentor ne devrait pas être d'imposer sa « philosophie » BDSM personnelle (souvent élitiste) sur d'autres ! Malheureusement, ça semble être la façon de faire de bon nombre de personnes...
Alors, mentor ou menteur ? Prudence si vous cherchez un-e guide, vous risquez fort de ne pas être bien guidé-e et de vous en mordre les doigts...
Mai
24
24 Mai 2020
Larry
Le « milieu » du BDSM souffre d'un problème d'abus. Régulièrement, on lit des témoignages, par exemple sur le site BDSM FetLife, et nous savons bien que ceux-ci ne sont qu'une petite partie des vrais problèmes.
Bien que le BDSM en soi ne soit pas abusif, il est clair qu'il facilite les abus et surtout rend difficile la dénonciation des coupables. D'abord parce que certaines pratiques peuvent vous mettent à la merci d'une autre personne (attaché-e par exemple), il y a aussi le problème des prédateurs qui croient trouver des proies faciles (mais qui n'ont aucun intérêt dans le BDSM), enfin, le problème de la loi du silence fortement amplifié par les préjugés de la police/justice (« ben, fallait pas vous laisser attacher ! »).
Tous ces problèmes provoquent parfois des questions du style « pourquoi les gens qui font du BDSM ne règlent pas les problèmes eux-mêmes ? ». Ce sentiment est parfois répété par les pratiquant-e-s, nous avons vu des initiatives lancées dans les forums du site BDSM FetLife.
Oui, mais tout ça c'est très bien, c'est très facile à dire, mais est-ce possible, et même souhaitable, de mettre en place des structures d'auto-régulation (quelle que soit leur forme) pour aider à règler les problèmes ?
Possible ?
Vous savez que les systèmes judiciaires de nos pays sont très complexes, et donnent trop souvent des résultats peu satisfaisants. Nous en avons eu des exemples personnels peu encourageants...
Pensez-vous sérieusement qu'il serait possible de reproduire, même partiellement, les processus mis en oeuvre dans ces systèmes ?
Quelques exemples de problèmes :
- comment s'assurer de l'impartialité des personnes responsables ? Le favoritisme est déjà un gros problème dans le BDSM... Comment éviter la corruption ?
- comment choisir ces personnes ? Des élections ? Sur quels critères ? Les gens les plus connus seraient favorisés mais rien ne dit qu'ils/elles seraient compétent-e-s et surtout impartial-e-s. Et le problème -répandu- d'élitisme (aux idées très étroites) rendrait le problème encore plus aigu.
- comment financer tout ça ? Oui, il ne faut pas se faire d'illusions, ça coûtera forcément de l'argent.
- comment gérer les débats accusation/défense ?
- comment enquêter pour s'assurer de ce qu'il s'est réellement passé ? (Même avec les moyens humains et financiers énormes de la France, par exemple, c'est souvent le n'importe quoi, alors sans expérience ni moyens...)
- comment appliquer les éventuelles « condamnations » ? (Par exemple en impliquant la justice ?)
- comment gérer les erreurs (il y en aura toujours) ?
Un dernier problème, majeur, que nous mettons à part : la très grande majorité (>95%) des gens qui font du BDSM le font dans leur couple, et ne vont jamais dans le « milieu » public du BDSM (voir cette étude sur la Belgique). Comment gérer de tels cas ? De quel droit une organisation non officielle pourrait-elle s'en mêler ? Avec tous les risques de débordements que ça implique... Ensuite, on pourrait bannir les coupables des évènements publics, mais en quoi cela les empêcherait de faire d'autres victimes (en privé) ? Même une liste de gens à éviter ne serait lue que par une infime minorité de nouveaux/nouvelles venue-s !
Souhaitable ?
Même s'il était possible de mettre en place un système qui permettrait aux gens de « porter plainte », le risque de donner un pouvoir -même s'il est virtuel- énorme à une poignée de gens se finirait de façon certaine par une ascension de gens avides de pouvoir et ayant de mauvaises mentalités.
On voit ce phénomène dans toutes les organisations. Voulons-nous réellement avoir des troll-e-s, des extrémistes, et même probablement, des abuseurs, dans des positions qui leur permettraient de « faire la loi » ? Il y a déjà suffisamment de problèmes dans le milieu !
Conclusion
Nous pensons que le seul cas où ça pourrait marcher, et encore, avec de sérieuses mesures « garde-fou », serait dans le cadre de clubs/associations qui géreraient uniquement les problèmes de leurs membres. Et même là, nous savons d'avance qu'il y aurait tôt ou tard des dérives...
Hors de ce cas, non, nous ne pensons pas que ça puisse marcher.
La seule solution, qui n'a rien de facile, reste de se référer à la vraie justice, mais il faudra malheureusement encore beaucoup d'évolution des moeurs en matière de sexualité (dont le BDSM) avant que le système pesant de la justice ne soit adapté à ces situations...
Un problème difficile, qui n'a pas de solution simple et facile...
Mai
20
20 Mai 2020
Larry
Voilà maintenant plus de 3 ans que nous avons créé notre site sur le BDSM.
En 3 ans, nous avons eu le temps de lire beaucoup de documents, de commentaires sur les forums et autres. Comme nous l'avons déjà écrit à plusieurs reprises, le niveau des études est généralement faible, et ce sont des écrits produits par des pros ! Les articles et commentaires sont le plus souvent bourrés de problèmes, de préjugés et même parfois d'erreur flagrantes.
Un type de document en particulier a attiré notre attention : les introductions au BDSM.
Nous avons trouvé des études qui commencent par une présentation du BDSM qui est tout à fait correcte, même si parfois on y trouve des raccourcis malheureux. Mais d'autres (que nous ne citerons pas, LOL) contiennent de sérieux délires dès le départ. Bon, nous pouvons le pardonner (dans ue certaine mesure) quand le document est écrit par des gens qui n'utilisent le BDSM que comme support ou illustration, pas comme sujet d'étude.
Par contre, la très grande majorité des articles d'introduction au BDSM que nous avons trouvés ont de sérieux problèmes. La plupart ont de bonnes intentions, bien sûr. Certains sont des articles visiblement écrits « rapido » par des journalistes en mal de copie (typiquement pour des magazines féminins ou masculins), le niveau s'en ressent évidemment mais nous n'espérions pas de miracle, ce ne sont pas des références. Le plus inquiétant, et problématique, est quand ces écrits sont présentés comme sérieux, comme écrits par des gens ayant des connaissance sur le sujet ou au moins en sexualité. Nous avons ainsi trouvé des textes écrits par des étudiant-e-s en sexologie qui contenaient des -grosses- erreurs, c'est embarrassant : eux n'ont pas les excuses des journalistes dont ce n'est pas le métier...
➜ Nous nous posons la question : est-ce que tous ces textes qui veulent présenter le BDSM au grand public, le démythifier, ne sont pas, au final, plus toxiques que bénéfiques ?
L'avantage -relatif- de ces articles est la propagation de nombreux articles aide à renforcer l'idée que le BDSM n'est pas si marginal, et n'est pas une maladie mentale.
Mais, la propagation de mythes, stéréotypes, préjugés et parfois d'erreurs est un problème sérieux. Comment peut-on distinguer le vrai du faux si on débute ?
Le pire est évidemment quand on parle de documents ayant une « aura » (les encyclopédies ou Wikipedia). Le cas de Wikipedia français est particulièrement critique : les articles en français présentent une vision totalement bizarre et biaisée du BDSM, rien à voir avec la réalité, c'est surprenant. Mais si vous ne connaissez pas déjà le BDSM, comment pourrez-vous détecter le problème ? Après tout, il n'y a pas de référence reconnue sur laquelle se rabattre...
Nous tendons à penser que ces articles font, généralement, plus de mal que de bien.
Mai
20
20 Mai 2020
Larry
Vous vous rappelez peut-être de notre présentation de solution pour valider un profil en utilisant un panneau ?
Nous avions évoqué que sur le site adulte xHamster.com, de nombreuses personnes utilisaient cette méthode dans les petites annonces pour valider leur profil, pour prouver qu'ils et elles sont réellement les personnes derrière les profils.
Mais xHamster propose aussi d'utiliser cette technique pour valider votre profil.
Ils appellent ça une introduction.
Ils demandent donc aux utilisateurs/utilisatrices de poster une photo (ou une vidéo) sur laquelle vous tenez un panneau sur lequel vous inscrivez votre pseudo et le nom du site (xHamster).
La seule différence étant que là, il faut être à visage découvert.
Nous évoquons leur technique parce que depuis quelques jours ils ont ajouté une option qui permet de masquer cette introduction pour la rendre privée uniquement, afin, évidemment, d'éviter que des personnes quelconques ne tombent par hasard sur votre photo. xHamster étant public, n'importe qui peut le parcourir sans s'enregistrer, donc cette option est très utile.
Ci-dessous, le message que nous avons récemment reçu et qui explique cette option.
La page pour télécharger la photo/vidéo, notez l'option « show in profile » en bas à droite.
Une bonne idée, parce que poster son visage n'est quand même pas anodin, il y a quelques années, nous étions tombés sur le profil d'une femme qui était étudiante avec nous, elle avait posté des photos où on reconnaissait son visage...
Pour le BDSM, c'est encore plus délicat, comme nous l'expliquons dans notre article sur les risques associés aux photos...
Mai
17
17 Mai 2020
Larry
Chaque fois que nous pensons avoir tout lu en matière de stupidité sur les forums BDSM, nous trouvons de nouveaux ou nouvelles candidat-e-s qui repoussent les limites du possible !
Nous avons trouvé sur FetLife un écrit du 25 avril 2020 dans lequel un nouvel arrivant dans le BDSM (27 ans) se plaint de ses « mauvaises expériences » dans le monde du Kink/BDSM.
Nous avions du mal à en croire nos yeux ! Il a vraiment tout pour lui (sarcasme puissance 1 000).
En résumé, il racontait diverses anecdotes et rencontres et se dépeignait comme une victime, avec un pur ton « ouin ouin, les filles ne tombent pas toutes à mes pieds ». C'est une lecture édifiante pour qui n'a jamais rencontré de personnes imbues d'elles-même, ayant une mauvaise attitude et qui croient être un don divin aux femmes de ce monde. Sérieusement, son attitude est ... wow, les mots nous manquent !
Donc, évidemment, il fait tout un « drama », se plaint du comportement de telle fille avec qui il est sorti, blablabla. Remarquez que personne n'est dupe : son ton et ses descriptions montrent clairement que le problème, c'est lui !
Mais ce n'est pas ça qui a attiré notre attention. Des personnes comme ça, nous en avons déjà rencontré, même pendant des Munchs (expérience fortement désagréable !). Ce qui le sépare du tout-venant des trolls, c'est une phrase dans son blabla.
Tenez-vous bien !
Voici un extrait de son discours trollien, lisez bien la première phrase :
My exposure to the kink community has been nothing like the pornos [...]
(Mon expérience de la communauté kink (BDSM) n'a en rien ressemblé aux pornos)
Sérieusement ? La vraie vie n'est pas pareil que les pornos ? C'est maintenant seulement qu'il s'en rend compte ? LOL.
Comment peut-on dire des choses comme ça à 27 ans ? C'est le genre de choses qu'on pourrait, à l'extrême rigueur, attendre d'un enfant de moins de 10 ans ! Pas d'un adulte.
Notez que dans les commentaires, des gens se moquent ouvertement de son attitude et surtout de son « nothing like the pornos ». Des personnes qui le connaissent et qui sont décrites dans son texte toxique mettent aussi les points sur les « i », en soulignant qu'il ne présente qu'une facette distordue et hypocrite des évènements, mais, franchement, c'était inutile : personne ne peut croire les élucubrations de quelqu'un qui écrit des stupidités pareilles !
Continuez de creuser troll-e-s : nous attendons impatiemment le prochain « WTF? ».
Soupir.
Mai
16
16 Mai 2020
Larry
Combien de temps devrons-nous supporter tous/toutes ces fichu-e-s troll-e-s sur FetLife ?
Leur stupidité (et toxicité) ne semble pas avoir de bornes. C'est pénible !
Cette fois, nous avons encore une stupidité majeure de la part d'une des trolles (et drama-queen) les plus virulentes du lot, elle aurait dû être bannie depuis longtemps (elle a un lourd historique de trolling et de harcèlement). Quand aux commentateurs et commentatrices... LOL, là aussi c'est la fête du troll !
Alors, là, la dernière nouveauté est la « découverte » qu'il est possible de « filtrer » les messages agressifs.
Capture d'écran (censurée) du début du message :
L'idée est d'utiliser un petit script qui s'exécute dans le navigateur, qui analyse la page, et qui bloque les messages contenant des mots clé du genre « kill, rape », etc.
(Rappel : l'auteur de ce blog est un informaticien professionnel expérimenté, spécialiste d'internet, et qui, lui, sait de quoi il parle !)
Bon, par où prendre cette « chose » ?
Ha, oui, ça nous revient...
➜ Ça ne peut pas marcher ! Ça ne marchera jamais ! JAMAIS !
C'est une « solution » bidon qui a été tentée par d'autres des milliers de fois, de façon 100 fois plus sophistiquée, et qui a montré depuis toujours que c'est une idée naïve qui ne peut pas marcher !
Vous connaissez le problème des filtres internet ? Vous avez, les filtres qui vous empêchent d'accèder à des pages qui sont souvent jugées à tort contenir du porno ou des mots interdits... Ces outils existent depuis très longtemps et ont prouvé des milliers de fois qu'il est impossible de filtrer sans causer de nombreux problèmes.
Ici, le script est simpliste, super naïf, il ne différencie même pas « skill » (« compétence ») de « kill » (« tuer ») !
Pour que ce type de technique fonctionne, il faudrait que le script comprenne le contexte, donc qu'il ait une intelligence égale à un humain, et ça, ça n'existe pas, encore moins dans un script de quelques dizaines de lignes ! (Et encore, même les humains ont parfois du mal à juger, mais passons.)
Nous pourrions écrire des pages entières sur les problèmes que ça pose. Mais une chose est sûre :
- ça bloquera de façon incompréhensible les messages venant d'amis qui par hasard contiendront un mot-clé ou un mot contenant le mot-clé. Et ça créera des problèmes de communication : « pourquoi tu réponds pas à mes messages ?!? ».
- dès que les gens qui abusent (ici, évidemment, elle veut dire « les hommes », même si ça n'a aucun sens et est discriminatoire) sauront que cette méthode existe ils/elles s'empresseront de la contourner en évitant les mots clés les plus évidents ou en les transformant. C'est le genre de technique utilisée, par exemple, par les chinois pour contourner le filtrage en Chine, rien de nouveau là-dedans...
Ce qui nous consterne le plus, c'est que comme d'habitude, elle reçoit des centaines de « like » et de commentaires encourageants, alors que c'est une idée stupide ! Et les très rares personnes qui expliquent pourquoi ça ne peut pas marcher se font rembarrer. En plus, comme à chaque fois, la plus
mauvaise attitude
prévaut et les réflexions sexistes (limite misandristes) anti-hommes fusent, de façon souvent brutale, surtout contre les malheureux qui essaient d'expliquer les problèmes d'une solution super naïve (et stupide) comme celle-là.
C'est effarant.
Mai
14
14 Mai 2020
Larry
Cet article fait suite à notre article « Il ne faut pas donner les mêmes conseils aux débutant-e-s et aux habitué-e-s ! ».
Cette fois, nous voulons parler d'un autre problème que nous avons vu lors de Munchs (et de soirées) : la différence de perception et d'attente, parfois très importante, entre les personnes.
Pour illustrer notre propos, voici une anecdote réelle dont nous avons été témoins, lors d'un Munch.
Parmi les nouveaux arrivants au Munch se trouvait un homme (la 40aine), complet débutant en BDSM, mais qui pensait être attiré par le côté « soumission » à une maîtresse. Et comme vous le savez certainement, il est difficile de trouver quelqu'un, surtout quand on débute. Justement, par un rare coup de chance, une maîtresse qui était présente au Munch lui a proposé de faire un essai et lui a donné des ordres à suivre.
Le problème, c'est qu'elle n'avait pas vraiment expliqué ce qu'elle attendait d'un soumis, elle a directement donné des instructions à suivre. Bien sûr, ça partait d'un bon sentiment ! Mais le débutant, lui, en était encore à un stade très superficiel : il n'avait pas le recul (et les fantasmes) nécessaires pour bien comprendre comment il était supposé agir.
Au final, la maîtresse, déçue, n'a pas prolongé l'essai, et nous l'avons entendue se plaindre (assez vigoureusement) du résultat décevant de son point de vue.
De notre point de vue, quelle que soit sa bonne volonté, elle aurait dû penser que tout le monde n'est pas à fond, comme elle, dans le BDSM. Et les attentes qui sont pour elles des évidences, ne le sont pas toujours (et même rarement) pour des personnes qui débutent complètement... Même quand on parle de gens qui ont déjà des notions, on n'a pas forcément non plus les mêmes conceptions...
Une autre anecdote s'est déroulée lors d'une grande soirée BDSM. Nous avons été témoins du comportement de femmes dominantes qui « jouaient » avec des homme soumis présents dans la soirée (autrement dit, ces personnes ne se connaissaient pas déjà). Nous avons été choqués du comportement de plusieurs d'entre elles. Elles ne tenaient aucun compte du contexte et des attentes peut-être bien différentes des personnes autour : elles étaient très agressives et même désagréables (à la limite de l'abus), pour ne pas dire plus. Ce genre de chose est OK si c'est pratiqué avec des gens qu'on connait, et qui attendent ce comportement. Mais avec de complets inconnus ? Et en plus, peut-être des novices ? Où est la communication là-dedans ?
Au moins, sur les sites de rencontres BDSM, les gens discutent (enfin, en principe !) de leurs conceptions, pratiques, goûts et attentes, histoire de minimiser les surprises et malentendus.
Quand on est en réel, il faut faire attention à ne pas négliger cette étape, ça pourra éviter des catastrophes, le cas échéant...
Mai
14
14 Mai 2020
Larry
Haaa, la joie des mythes et préjugés toxiques et sans nuances dans le BDSM ! Quel délice !
Combien de fois devrons-nous lire des absurdités totalement exagérées du genre « le BDSM est extrême » ou des remarques nocives élitistes des « gens qui savent » et qui fustigent les « joueurs façon 50 nuances » ?
Nous avons encore une fois trouvé, dans une étude, ce mythe persistant qui oppose 2 prétendues catégories bien distinctes (et opposées) : les anciens du BDSM, ceux de la « vieille école », et les joueurs, les p'tits nouveaux qu'il ne faut (selon les anciens) « pas prendre au sérieux »...
Assez avec ces conceptions toxiques absurdes !
Combien de fois devrons-nous répéter que la « vieille école » n'existe pas ? Si des groupes dans le passé avaient telles ou telles règles, ça ne leur donnait pas (et encore moins aujourd'hui) le droit de s'arroger le monopole de la « bonne façon de faire ». C'est stupide ! Il y a toujours eu des gens qui faisaient du BDSM sans aller dans des clubs ou faire partie de ces petits groupes et qui ne suivaient pas ces soi-disant « règles » (voir nos statistiques sur le BDSM). La notion de vieille école n'a donc aucun sens ! (Et elle est terriblement arrogante.)
Un autre total non-sens est l'opposition entre les gens qui se présentent comme de la vieille école, qui, en général, parlent de leur BDSM comme étant extrême, exigeant, (etc.) et les soi-disant « autres ». Ce n'est pas parce qu'on ne fait pas partie de leur petit groupe élitiste qu'on ne fait pas du BDSM hard ! L'auteur de cet article en est un bon exemple.
Enfin, évidemment, faire du BDSM hard ne confère en rien une quelconque autorité que ce soit ! Si des gens préfèrent un BDSM soft ou plus modéré, c'est leur affaire ! D'ailleurs, ça n'empêche pas pour certain-e-s de prendre leur BDSM autant au sérieux que les pseudo-« anciens ». Nous faisons du BDSM hard depuis des années, et vous savez quoi ? Nous ne faisons pas la leçon aux autres pour autant ! D'ailleurs vous pouvez aisément vous en rendre compte en lisant nos centaines de pages publiées ces dernières années...
Comme l'illustre notre image en début d'article : il n'y a pas deux groupes, distincts et qui s'opposent, ça n'a aucun sens ! Dans le BDSM, il y a, comme pour tout, un continuum : du plus soft (les plus nombreux) au plus hard (les moins nombreux, évidemment).
Mais aucun n'a raison sur les autres !
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